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meute

meute [ møt ] n. f.
XIIIe; muete « soulèvement, expédition » 1140; lat. pop. movita, class. motus, p. p. de movere « mouvoir »
1Troupe de chiens courants dressés pour la chasse à courre. Lâcher, lancer la meute sur un cerf. Chiens de meute, ceux qu'on découple les premiers pour attaquer. — Par ext. Bande (de chiens ou d'animaux familiers). « de grandes dames entourées d'une meute de chiens, sans compter les chats » (Diderot).
2Fig. et littér. Bande, troupe de gens acharnés à la poursuite, à la perte de qqn. Meute de créanciers, d'envieux. « La meute des hommes d'argent » (Duhamel).

meute nom féminin (latin populaire movita, du latin classique motus, de movere, mouvoir) Ensemble de chiens pour chasser à courre. Dans le scoutisme, troupe de louveteaux. Foule, bande de gens acharnés contre quelqu'un : Une meute de créanciers.meute (citations) nom féminin (latin populaire movita, du latin classique motus, de movere, mouvoir) Charles de Gaulle Lille 1890-Colombey-les-Deux-Églises 1970 Écrire permet d'oublier la meute. Propos recueillis par André Malraux dans Les Chênes qu'on abat Gallimardmeute (synonymes) nom féminin (latin populaire movita, du latin classique motus, de movere, mouvoir) Foule, bande de gens acharnés contre quelqu'un
Synonymes :
- horde
- ramassis

meute
n. f. Troupe de chiens courants dressés pour la chasse à courre. Chien de meute.
|| Fig. Troupe de personnes acharnées contre qqn.

⇒MEUTE, subst. fém.
A. VÉN. Troupe de chiens courants spécialement dressés pour la chasse à courre. Meute féroce, hurlante; meute pour le cerf, pour le lièvre; lâcher, réunir la meute. Haletant comme une meute qui force le sanglier dans sa bauge (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p.475):
1. — L'automne (...) c'est la forêt tout entière et le cor retentit. Taïaut! taïaut! la meute aboie; — les cerfs se sauvent. Promenons-nous sous les grands bois. — La chasse accourt; — elle est passée; — avez-vous vu les palefrois? le son du cor s'éloigne, s'éloigne dans les bois.
GIDE, Tentative amour., 1893, p.83.
Chiens de meute. Chiens qu'on découple les premiers pour attaquer. On «appuie» des chiens de meute avec la voix, et le geste quand la voix ne suffit pas (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p.295).
Cerf, lièvre... de meute. Cerf, lièvre... sur lequel on a lancé la meute. Tous les chasseurs peuvent et doivent crier le vlau: 1 quand ils sont sûrs (...) que c'est sur le lièvre de meute (LA HÊTRAIE, Chasse, vén., fauconn., 1945, p.156).
Clefs de meute (vx). ,,Les meilleurs chiens d'une meute, qui servent à conduire les autres, et à les redresser`` (Ac. 1835, 1878). Au fig., fam. Clef (ou plus ordinairement chef) de meute. ,,Homme qui a beaucoup de crédit dans sa compagnie, dans son parti`` (Ac. 1835, 1878).
B.P. anal., p. plaisant. Bandes de chiens (ou d'autres animaux familiers) qui s'attachent aux pas d'une personne. Cette pauvre vieillarde amoureuse, je rêvais ce matin que (...) toute la meute de ses petits chiens noirs (...) me déchiraient le bas de mon pantalon (GONCOURT, Journal, 1891, p.91).
C. P. anal. ou au fig., péj., souvent dans un cont. métaph.
1. Bande, troupe de personnes qui harcèlent quelqu'un pour en obtenir quelque chose ou qui s'acharnent à sa poursuite pour lui nuire, le perdre. Meute de créanciers, d'envieux. La meute poursuivait toujours Eugénie et ses millions; mais la meute plus nombreuse aboyait mieux, et cernait sa proie avec ensemble (BALZAC, E. Grandet, 1834, p.230). L'Évangile nous montre le Christ traversant la meute de ses calomniateurs, et continuant droit son chemin, comme s'il n'avait rien entendu (BREMOND, Hist. sent. relig., t.3, 1921, p.206).
2. Ensemble de choses qui poursuivent, qui harcèlent quelqu'un. La meute déchaînée des épouvantes l'avait poursuivi de ses abois (ZOLA, Bête hum., 1890, 46):
2. ... quand leur dernier écu est mort et enterré, ils [les bohèmes] recommencent à dîner à la table d'hôte du hasard où leur couvert est toujours mis, et, précédés d'une meute de ruses, braconnant dans toutes les industries qui se rattachent à l'art, chassent du matin au soir cet animal féroce qu'on appelle la pièce de cinq francs.
MURGER, Scènes vie boh., 1851, p.12.
D. SCOUTISME. Unité formée de louveteaux. La meute porte un foulard à ses couleurs ou, après accord, aux couleurs de la Troupe de scouts à laquelle elle est rattachée (FÉDÉRATION DES ÉCLAIREURS DE FRANCE, Règlement intérieur, Paris, éd. des «Éclaireurs de France», 1931, p.70). Toutes leurs cérémonies [des louveteaux] font vivre un épisode du Livre de la Jungle. Le mieux est de suivre le texte d'assez près. Mais chaque meute créera sa tradition, aménagera la cérémonie (...). Ce sera le secret de la meute, l'un de ses trésors (LES ÉCLAIREURS DE FRANCE, Cérémonial, Paris, 1946, p.87).
Prononc. et Orth.:[mø:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 muete «groupe de chiens courants dressés pour la chasse» (Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 27); ca 1200 meute (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 9332); 2. 1819 «bande, troupe de gens acharnés à la poursuite, à la perte de quelqu'un» (BOISTE). D'un lat. movita, fém. subst. de movitus, lat. class. motus, part. passé, refait sur le rad. de movere «mouvoir» (cf. lat. médiév. movita «soulèvement, expédition», v. DU CANGE, a. it. motta «mouvement; éboulement d'une masse de terre», a. esp. muebda «mouvement; foule»). Du XIIe au XVIe s., meute a aussi signifié «soulèvement, émeute, expédition» (cf. émeute, mutin). Fréq. abs. littér.:483. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 483, b) 762; XXe s.: a) 551, b) 365. Bbg. POTTIER (B.). Fr. mod. 1955, t.23, p.235.

meute [møt] n. f.
ÉTYM. Déb. XIIIe; muete « soulèvement, expédition », v. 1140; lat. pop. movita, pour le lat. class. motus, p. p. de movere « mouvoir ».
1 Troupe de chiens courants dressés pour la chasse à courre. || Meute de griffons vendéens, de hourets (cit.; aussi Houraillis), de lévriers (cit. 2), de Saint-Hubert… || Gentilhomme (cit. 1) qui a, entretient une meute. || Réunir la meute. Ameuter. || Lâcher, lancer la meute sur un cerf. || Abois de la meute. || Donner la curée à la meute. || Meute féroce (cit. 2), hurlante.Chiens de meute, ceux qu'on découple les premiers pour attaquer. — ☑ Loc. Techn. Attaquer, chasser de meute à mort, sans relais, soit avec les chiens d'attaque, soit avec la meute entière. || Cerf de meute, le premier sur lequel on a lancé la meute.
1 Pour mériter le nom de meute, il faut que l'assemblage soit un peu nombreux. Cinq ou six chiens courants ne font pas une meute : il en faut au moins une douzaine, et il y a des meutes de cent chiens et plus.
Encycl. (Diderot), Meute.
2 (…) son père lui composa une meute. D'abord on y distinguait vingt-quatre lévriers barbaresques, plus véloces que des gazelles, mais sujets à s'emporter; puis dix-sept couples de chiens bretons, tiquetés de blanc sur fond rouge, inébranlables dans leur créance, forts de poitrine et grands hurleurs. Pour l'attaque du sanglier et les refuites périlleuses, il y avait quarante griffons, poilus comme des ours. La robe noire des épagneuls luisait comme du satin; le jappement des talbots valait celui des bigles chanteurs.
Flaubert, Trois contes, « Légende de saint Julien l'Hospitalier », I (→ Dogue, cit. 2; jarret, cit. 5).
3 Les chiens, derrière lui (un cerf), s'étaient rameutés d'eux-mêmes. La tête de meute avait franchi l'allée, empaumant aussitôt sa voie chaude. Elle était passée, sans le voir, à vingt pas du vieux cerf rasé. Et maintenant le gros avait rallié dans la futaie, et les quarante anglo-poitevins galopaient en hurlant de joie, serrés en une masse bariolée qui filait au ras du sol comme une voile soulevée par le vent.
M. Genevoix, la Dernière Harde, I, IX.
Par compar. ou métaphore :
4 Ce loup sur qui je lâche une meute de strophes (…)
Hugo, Châtiments, VI, XI.
Par ext. Bande (de chiens, d'animaux familiers, attachés aux pas d'une personne).
5 (…) je connais de grandes dames entourées d'une meute de chiens, sans compter les chats, les perroquets, les oiseaux.
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 649.
6 Elle n'est pas brillante, ma meute, en ce moment !… une demi-douzaine de chiens dont le plus gros tiendrait dans un fond de chapeau.
Colette, la Vagabonde, p. 150-151.
2 (1812). Fig. Bande, troupe (de gens acharnés à la poursuite, à la perte de qqn). || Une meute de créanciers (→ Embarras, cit. 10), d'envieux (→ Chausse, cit. 4).Déchaîner contre soi la meute des clabaudeurs. Racaille, ramassis.Par métonymie. || « La meute hurlante des colères bestiales et des appétits déchaînés » (→ Églogue, cit. 3, Taine).
7 À l'heure où la meute des hommes d'argent encombre cette espèce de temple, chacun y fait assez de bruit pour que l'on n'entende plus personne.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, X.
Par ext. (littér.). || Une meute de soucis (→ Luxueux, cit. 2).
COMP. Ameuter. — Mutin.

Encyclopédie Universelle. 2012.