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mentalité

mentalité [ mɑ̃talite ] n. f.
• 1877; « caractère mental » 1842; de mental, avec infl. prob. de l'angl. mentality
1Sociol. Ensemble des croyances et habitudes d'esprit qui informent et commandent la pensée d'une collectivité, et qui sont communes à chaque membre de cette collectivité. idéologie. « La mentalité est le lien le plus résistant qui rattache l'individu à son groupe » (G. Bouthoul). « La Mentalité primitive », ouvrage de Lévy-Bruhl. Histoire des mentalités. Faire évoluer les mentalités.
2Cour. État d'esprit, dispositions psychologiques ou morales. psychologie. Une mentalité de profiteur. « cette mentalité spéciale qui est celle du permissionnaire » (P. Benoit). Fam. et vieilli Esprit qui s'accommode des choses condamnables. Quelle mentalité ! Par antiphr. Belle, jolie mentalité ! (cf. C'est du propre !).

mentalité nom féminin (anglais mentality) Ensemble des habitudes intellectuelles, des croyances et des dispositions psychiques caractéristiques d'un groupe : Étudier les mentalités. Familier. Ensemble des manières d'agir, de penser, de juger de quelqu'un : Avoir la mentalité d'un fonctionnaire. Familier. Mauvais esprit : Jolie mentalité !mentalité (expressions) nom féminin (anglais mentality) Mentalité primitive, concept dû à Lévy-Bruhl et caractérisant l'ensemble des idées et des comportements des peuples appartenant à des civilisations non industrielles. (Ce concept, qui sous-entend une hiérarchisation intellectuelle ou morale, est aujourd'hui pratiquement abandonné.) ● mentalité (synonymes) nom féminin (anglais mentality) Ensemble des habitudes intellectuelles, des croyances et des dispositions psychiques...
Synonymes :
- esprit
- moeurs
- moralité

mentalité
n. f.
d1./d état d'esprit; façon, habitude de penser, de se représenter la réalité.
d2./d Ensemble des habitudes, des croyances propres à une collectivité et communes à chacun de ses membres.

⇒MENTALITÉ, subst. fém.
A. —Ensemble des manières habituelles de penser et de croire et des dispositions psychiques et morales caractéristiques d'une collectivité et communes à chacun de ses membres. Mentalité d'un milieu, d'une époque; mentalité archaïque. Tel de ses représentants [de la sociologie] verrait dans l'individu une abstraction, et dans le corps social l'unique réalité. Mais alors, comment la mentalité collective ne serait-elle pas préfigurée dans la mentalité individuelle? (BERGSON, Deux sources, 1932, p.108):
1. La caractérologie de l'enfant est née la première, notamment à partir des travaux de Künkel, Ch. Buhler, Stern en Allemagne, et de Piaget, en Suisse, qui a tenté de définir une «mentalité enfantine» comme on avait établi l'existence d'une «mentalité primitive».
MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 161.
Histoire des mentalités. L'histoire des mentalités n'est plus nouvelle. Elle est née au lendemain de la Première Guerre mondiale chez un groupe d'historiens comme les Français Lucien Febvre et Marc Bloch, le Belge Henri Pirenne, de géographes comme A.Demangeon, de sociologues comme L. Lévy-Bruhl, M. Halbwachs, etc., groupe qui inspira, à partir de 1929, les fameuses Annales d'histoire économique et sociale (Nouv. Hist. 1978, p.404).
B. — État d'esprit permanent inhérent à un individu. Synon. psychologie. Mentalité de spectateur, de commerçant. En politique, le patron du café où je venais d'arriver n'appliquait depuis quelque temps sa mentalité de professeur de récitation qu'à un certain nombre de morceaux sur l'affaire Dreyfus (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 406).
C.Fam. Comportement moral. Synon. moralité. Une mentalité détestable; quelle mentalité!
2. Elle vous l'a fait connaître,
Ô juges! qui pourriez être
Ses papas et grands-papas.
Tout dans ses propos annonce
Qu'elle ne possède une once
De saine mentalité.
PONCHON, Muse cabaret, 1920, p. 266.
Par antiphrase. (La) belle mentalité!:
3. Le porte-drapeau:
Moi je me passe de commentaires
Je suis modeste et je me tais
D'ailleurs je n'ai pas le droit de parler
Le porte-bonheur:
Moi je porte bonheur parce que c'est mon métier
Les trois autres (hochant la tête):
Jolie mentalité!
PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 256.
Arg. Loyauté, conformité aux règles du milieu. [Les gagneuses] que tu nous cites là (...) j'en connais quelques-unes (...). Bonnes mômes, accrocheuses, de la santé, de la mentalité; je te l'accorde, oui. Mais rien sous la permanente! (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 178).
Mauvaise mentalité. ,,Mauvaise mentalité. Déloyauté`` (ESN. 1966).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1842 (RICHARD: Mentalité; état, qualité de ce qui est mental); 2. 1877 «état mental» (H. STUPUY, La Philosophie positive, nov.-déc., p. 452 ds LITTRÉ Suppl. Add.). Empr. à l'angl. mentality de mêmes sens (dep. 1691 ds NED, v. aussi NED Suppl.2) lui-même dér. de mental (empr. au fr.); le mot s'est répandu dans le vocab. internat. des sc. hum. à la fin du XIXe s. et son emploi dans le lang. cour. a été tout d'abord blâmé (cf. PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 237 et JAURÈS [1914] cité ds A. THÉRIVE, Querelles de lang., t. 1, 1929, p. 168). Fréq. abs. littér.: 241. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: néant; XXe s.: a) 473, b)740. Bbg. BALDENSPERGER (F.). Notes lexicol. R. Philol. fr. 1927, t.39, pp.60-61. — SCHALK (F.). Weltanschauung und mentalité. Rom. Forsch. 1947, t. 60, pp. 546-550.

mentalité [mɑ̃talite] n. f.
ÉTYM. 1877; « qualité de ce qui est mental », 1842; de mental, avec infl. probable de l'angl. mentality.
1 (1922). Sociol. Ensemble des habitudes d'esprit et des croyances qui informent et commandent la pensée d'une collectivité, et qui sont communes à chaque membre de cette collectivité. || La Mentalité primitive, ouvrage de Lévy-Bruhl. || Mentalité d'une société, d'un milieu, d'une époque, d'une génération… || « La mentalité est le lien le plus résistant qui rattache l'individu à son groupe (…) l'élément le plus résistant de notre moi » (G. Bouthoul).La mentalité infantile.
1 — (…) Tu t'appelles Jean. — Oui ! Jean Moi ! Cette réponse me plaît beaucoup. J'ai formé le projet de la rapporter à un philosophe de mes amis qui étudie ce qu'il appelle la « mentalité des enfants ».
Duhamel, les Plaisirs et les Jeux, IV, I.
2 (…) derrière toutes les différences et les nuances individuelles il subsiste une sorte de résidu psychologique stable, fait de jugements, de concepts et de croyances auxquels adhèrent au fond tous les individus d'une même société. Cet ensemble constitue la structure mentale spécifique de chaque civilisation. C'est ainsi que nous proposons de définir la mentalité du point de vue de la société.
Gaston Bouthoul, les Mentalités, p. 30.
2 (1877). Cour. État d'esprit, dispositions psychologiques ou morales. || « Mentalité me plaît. Il y a comme cela des mots nouveaux qu'on lance » (Proust). || « La mentalité du public » (Académie). || Une mentalité de conquérant, de commerçant (→ Exporter, cit. 2).
3 Pour comprendre ce que pouvait être l'état d'âme de Dietrich, il faut songer à cette mentalité spéciale qui est celle du permissionnaire, quel qu'il soit, quels que soient son grade, son rang social.
Pierre Benoit, Axelle, p. 176.
Fam. Attitude mentale. Mœurs, moralité. || Une mentalité détestable. → Mauvais esprit. || Quelle mentalité ! c'est honteux (→ Fada, cit. 2). Par antiphr. || Belle, jolie mentalité !
4 La moralité d'Edmond l'inquiétait bien. Pas seulement parce que c'est mon fils, mais si c'est là la mentalité de la jeunesse (…)
Aragon, les Beaux Quartiers, II, V.
3 N. f. pl. Méd. homéopathique. Dispositions mentales propres à la personne malade.
5 L'ensemble des caractères psychiques d'un individu hors de santé constitue ce que Hahnemann et, après lui, tous les homéopathes ont appelé « les mentalités » individuelles, susceptibles, par leur précision, leur particularité et parfois leur étrangeté (…) d'orienter le diagnostic et le traitement.
Pierre Vannier, l'Homéopathie, p. 82.

Encyclopédie Universelle. 2012.