meneur, euse [ mənɶr, øz ] n.
1 ♦ Vx Personne qui mène, conduit. Meneur d'ours : montreur d'ours. Meneuse d'oies : gardeuse d'oies.
♢ Mod. (métiers) Conducteur, transporteur. Meneur de bois, de rails (dans les mines).— Meneur de jeu : animateur d'un spectacle, d'une émission de variétés ou d'un jeu public. Meneuse de revue : vedette féminine principale d'une revue de music-hall.
2 ♦ ( XVIIIe) Personne qui, par son ascendant, son autorité, prend la tête d'un mouvement populaire. « les curés ne s'associèrent pas seulement à ces mouvements, [...] ils en furent les meneurs » (Michelet). ⇒ chef, dirigeant, leader. Celle qui « semblait la meneuse du périlleux complot » (Loti).
♢ Absolt, Péj. Dans le monde du travail, Agitateur à l'origine d'une grève, d'une manifestation. « Les excès auxquels se livrent ces meneurs sont inqualifiables » (Maurois). Les meneurs ont été licenciés.
3 ♦ Loc. UN MENEUR D'HOMMES : personne qui sait mener, manier les hommes. « cet état, sans responsabilité d'aucune sorte, sans autre obligation que celle du service [...] me plaisait bien davantage que celui de meneur d'hommes » (Dutourd).
● meneur, meneuse nom (de mener) Littéraire. Personne qui par son ascendant et son autorité dirige un mouvement populaire : Les meneurs de la Révolution française. Agitateur qui entraîne une grève ou une manifestation : L'arrestation des meneurs mit fin aux troubles. ● meneur, meneuse (expressions) nom (de mener) Meneur d'hommes, celui qui a de l'autorité sur les autres et les entraîne à sa suite dans une entreprise. Meneur de jeu, celui qui anime un spectacle de variétés, un jeu radiophonique ou télévisé ou un jeu collectif dans un camp de jeunes. Meneuse de revue, animatrice et souvent vedette principale de revues de music-hall. ● meneur, meneuse (synonymes) nom (de mener) Agitateur qui entraîne une grève ou une manifestation
Synonymes :
- chef
- leader
meneur, euse
n.
d1./d Personne qui mène, dirige. Meneur d'hommes.
|| Meneur de jeu, qui anime et dirige un jeu ou un spectacle.
d2./d Personne qui est à la tête d'un mouvement populaire. Meneur de grèves.
|| Absol. On a arrêté les meneurs.
⇒MENEUR, -EUSE, subst.
A. — Vieilli
1. Personne qui conduit des animaux. Meneuse d'oies. C'est le lent galoubet de nos meneurs de chèvres! (ROSTAND, Cyrano, 1898, IV, 3, p. 160).
— HIST. Meneur de loups. Personne à qui on attribuait le pouvoir de se faire suivre des loups. Par exemple, que pensez-vous de cette croyance aux meneurs de loup? (SAND, Prom. autour vill., 1860, p. 184).
2. Personne prenant en charge des nouveau-nés à Paris pour les placer chez des nourrices de province ou accompagnant des nourrices à Paris pour s'y placer. Meneur de nourrices. Les meneuses, de son temps, ramenaient chacune quatre ou cinq poupons à la fois (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 256).
B. — 1. Personne qui a l'initiative de quelque chose et/ou qui en assure le déroulement, l'exécution.
— Vieilli. Meneurs d'affaires. Les principaux meneurs de mon élection (LAMART., Corresp., 1831, p. 142). J'étais l'amie de tout le monde, le conseil et le meneur de tous les plaisirs (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 247).
— Dans le domaine soc., pol. [Gén. avec une nuance péj.] Synon. dirigeant, chef, instigateur, leader, agitateur. Meneur d'une faction, d'une grève, d'un parti, d'une révolte; meneur anarchiste. Celle qui la première avait ouvert la bouche, et qui semblait la meneuse du périlleux complot recommença de parler (LOTI, Désench., 1906, p. 110). Une si soudaine colère n'est ni provoquée par la peur du progrès technique ni fomentée par quelques meneurs en mal de propagande (DEBATISSE, Révol. silenc., 1963, p. 203):
• 1. Jaurès... «Mon pauvre Barbentane, ce Jaurès! Il prend ouvertement la défense des meneurs syndicaux qu'on a jetés en prison pour propagande antimilitariste dans l'armée! Et il crie qu'on veut le tuer, l'assassiner!»
ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 433.
2. Personne qui prend de l'ascendant sur d'autres et qui les influence dans leurs actions. L'histoire des Innocents III, des Pierre-le-Grand, et de tous les meneurs de siècle ou de nation (BALZAC, Curé Tours, 1832, p. 248). L'avocat y parle [en cour d'assises] pour les deux ou trois jurés qu'il pense être «les meneurs» du jury (WICART, Orateur, t. 2, 1936, p. 508):
• 2. Je ne me suis enrôlée sous le drapeau d'aucun meneur, et, tout en conservant estime, respect et admiration pour tous ceux qui professent noblement une religion, je reste convaincue qu'il n'y a pas sous le ciel d'homme qui mérite qu'on plie le genou devant lui.
SAND, Corresp., 1835, p. 355.
♦Meneur d'hommes. Personne qui sait entraîner d'autres personnes dans une entreprise. Plein de charme, extraordinaire meneur d'hommes, il [Oppenheimer] avait réuni autour de lui une pléiade de mathématiciens (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p.44).
— PSYCHOL., SOCIOL. Synon. de leader. Celui qui s'affirme meneur (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 18). Il y a un meneur [dans la bande] parfois autoritaire et à peu près indiscuté (sa position deviendra beaucoup moins solide au début de l'adolescence, vers treize ou quatorze ans); il y a des lieutenants qui aident et, au besoin, suppléent le meneur (Jeux et sports, 1967, p.122).
3. Meneur(-)de(-)jeu
a) HIST. DE LA LITT. Personne qui récite les textes de liaison entre les scènes dialoguées des drames liturgiques au Moyen Âge. (Dict. XIXe et XXe s.).
b) Personne qui présente et anime un spectacle, une émission de variétés ou de jeux à la radio ou à la télévision. À l'entr'acte, le meneur-de-jeu vint s'entretenir un instant avec M.Seurel (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 168). Les messages publicitaires sont présentés par les meneurs de jeu ou les speakers (WEINAND, Public. radioph., 1694, p. 34).
C. — Rare, vieilli. Personne qui mène (un certain comportement). Meneur de bruit. Je le trouvais trop fol et trop meneur de vacarme (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, t. 2, 1857, p. 190).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694 (1694-1878 au masc.) Meneu (MENON, LECOTTÉ, Village Fr., 1, 1954, p. 69); prononc. [-ø-] subsiste dans les parlers région. V. -eur2. Étymol. et Hist. 1. Ca 1145 menëor «celui qui mène, qui conduit» (WACE, Conception N. D., 584 ds T.-L.); en partic. a) ca 1465 «celui qui mène la danse» (G. CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, V, 33); b) mil. XVe s. [ms.] le meneur du jeu «celui qui dirige les représentations dramatiques» (Myst. de la Vengence de Nostre Seigneur Jhesu-Christ [ms. d'Arras], éd. B. Oldörp, p. 54); 2. 1669 «personne qui a de l'influence sur les autres» (WIDERHOLD Fr.-all.), attest. isolée; à nouv. au XVIIIe s. 1790 (BESENVAL, Mém., t. II, p. 368 ds BRUNOT t. 9, p. 803, note 4). Dér. de mener; suff. -eur2. Fréq. abs. littér.:165. Bbg. BECKER (K.). Sportanglizismen im modernen Französisch. Meisenheim, 1970, p. 177, 326. — DUB. Pol. 1962, p.342.
meneur, euse [mənœʀ, øz] n.
ÉTYM. XIIIe; meneür, v. 1155; de mener.
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♦ Celui, celle qui mène.
1 Vx. Conducteur, guide. || « Un meneur d'aveugles » (Rutebeuf). — Vieilli. || Galoubet (cit. 2) du meneur de chèvres. || Meneuses d'oies. Spécialt. || Meneur d'ours. ⇒ Montreur. — ☑ (1837). Meneur de loups : sorcier à qui les paysans attribuaient le pouvoir de se faire suivre des loups.
1 Patience passait pour un meneur de loups. Vous savez que c'est une spécialité cabalistique accréditée en tout pays. Je m'imaginais donc voir paraître ce diabolique petit vieillard escorté de sa bande affamée (…)
G. Sand, Mauprat, IV.
2 Mod. (Dans un nom de métier). Conducteur, transporteur. || Meneur de bois, de rails (dans les mines).
♦ ☑ Loc. (1493). Meneur de jeu : celui qui était chargé de réciter les textes d'enchaînement reliant les scènes dialoguées des drames liturgiques, au moyen âge. — (1949). Par anal. Personne qui anime un spectacle ou une émission de variétés, de jeux-concours.
3 (XVIIIe). Personne qui prend assez d'ascendant sur les autres pour les entraîner à sa suite dans quelque entreprise, généralement de caractère politique ou social. ⇒ Chef (→ Entretenir, cit. 19; führer, cit. 1). || L'un des meneurs du pays (→ Exercer, cit. 41). || Un meneur d'hommes. ⇒ Entraîneur. || Les meneurs d'un parti (⇒ Directeur, dirigeant, leader), d'une coalition, d'un mouvement, d'un complot (⇒ Instigateur, protagoniste).
2 Dans certaines contrées, par exemple dans la Haute-Saône, les curés ne s'associèrent pas seulement à ces mouvements, ils s'en firent le centre, en furent les chefs, les meneurs. Dès le 27 septembre 1789, dans les environs de Luxeuil, les communes rurales se fédérèrent sous la direction du curé de Saint-Sauveur.
Michelet, Hist. de la révolution franç., III, X.
3 Celle qui, la première, avait ouvert la bouche et qui semblait la meneuse du périlleux complot, recommença de parler (…)
Loti, les Désenchantées, II, VI.
4 (…) ces vingt mille représentent l'élément intelligent et actif, le ferment : les meneurs de syndicats et les secrétaires; les gars éveillés qui comparent et réfléchissent; ceux qui prennent la parole dans les meetings. En somme, ceux qui constituent l'opinion ouvrière. Le reste n'étant que la masse de manœuvre.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXIV, p. 224.
♦ Absolt. (Péj.). Agitateur ouvrier (dans le discours de ceux qui s'y opposent). || Émeute déclenchée par des meneurs. ⇒ Provocateur. || « Les excès auxquels se livrent ces meneurs sont inqualifiables » (A. Maurois).
4 N. f. (1706). Vx. || Meneuse : femme chargée de conduire les nourrissons chez une nourrice.
5 Adj. Agric. || Poule meneuse : poule qui élève de jeunes volailles (poussins, mais aussi canetons, etc.).
➪ tableau Noms de métiers.
Encyclopédie Universelle. 2012.