melon [ m(ə)lɔ̃ ] n. m.
• XIIIe; lat. melo, onis
1 ♦ Plante originaire d'Asie occidentale (cucurbitacées), herbacée, rampante ou grimpante, dont les fruits, sphériques ou ovoïdes, ont une chair comestible, juteuse et sucrée, orangée ou vert clair. Cultiver des melons sous cloches, sous châssis, sur couche. ⇒ melonnière. Variétés de melons. ⇒ cantaloup, 2. cavaillon. Melon d'hiver ou melon d'Espagne, ovoïde, à peau vermiculée et chair blanche.
2 ♦ Le fruit lui-même. Savoir choisir un melon. Côtes d'un melon. Manger un melon, du melon, une tranche de melon. Melon au porto, au jambon de Parme. — Par ext. Melon d'eau. ⇒ pastèque.
3 ♦ (fin XIXe) Chapeau melon, et ellipt un melon : chapeau d'homme en feutre rigide, de forme ronde et bombée. Des chapeaux melon, des melons.
4 ♦ (1838) Arg. scol. Élève de première année, à Saint-Cyr.
5 ♦ (XXe) Pop. et péj. (injure raciste) Nord-Africain, maghrébin.
● melon nom masculin (bas latin melo, -onis, du latin classique melopepo) Plante annuelle rampante (cucurbitacée) cultivée pour ses fruits, exigeant beaucoup de chaleur et de lumière, dont il existe de nombreuses variétés. Fruit de cette plante, rond ou ovale, à peau verte à jaune ou brun clair et à chair sucrée et parfumée, orangée à verdâtre. Chapeau à calotte ronde et bombée et à bords étroits, ourlés sur les côtés. (On dit aussi chapeau melon.) Populaire. Terme injurieux et raciste pour désigner un Nord-Africain. Partie renflée de la tête de nombreux cétacés odontocètes, située sous l'évent et renfermant le spermaceti, ou blanc de baleine. ● melon (citations) nom masculin (bas latin melo, -onis, du latin classique melopepo) Claude Mermet vers1550-vers 1605 Les amis de l'heure présente Ont le naturel du melon ; Il en faut essayer cinquante Avant d'en rencontrer un bon. Le Temps passé ● melon (expressions) nom masculin (bas latin melo, -onis, du latin classique melopepo) Melon d'eau, synonyme de pastèque. ● melon (synonymes) nom masculin (bas latin melo, -onis, du latin classique melopepo) Melon d'eau
Synonymes :
- pastèque
melon
n. m.
d1./d Plante potagère (Fam. cucurbitacées) au fruit comestible.
d2./d Fruit de cette plante, relativement volumineux, de forme ovoïde ou sphérique, dont la pulpe jaunâtre ou orangée est juteuse et parfumée à maturité.
|| Melon d'eau: pastèque.
d3./d Chapeau melon ou, ellipt., melon: chapeau de feutre rigide et bombé. Des chapeaux melon.
⇒MELON, subst. masc.
A. — HORTICULTURE
1. Plante potagère annuelle (de la famille des Cucurbitacées) à tige rampante et à feuilles échancrées qui produit des fruits comestibles. Melons en pleine terre; melons sur couche; cloche à melons; pincer les melons. Il ne faudra pas oublier d'irriguer les rigoles qui encadrent les melons, et d'arroser à la main les balsamines (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p.6):
• 1. J'accepte avec beaucoup d'empressement (...) quelques graines de melons de Valence. Il y a à Cannes des melons de cette espèce, mais ils dégénèrent au bout de quelques générations et tendent à devenir citrouilles.
MÉRIMÉE, Lettres ctesse de Montijo, 1867, p. 321.
— P. méton. Fruit de cette plante, de forme ronde ou ovale, à écorce lisse ou striée de côtes, qui possède une chair juteuse et sucrée, le plus souvent de couleur orangée. Melon brodé, cantaloup, sucrin; melon au porto; melon confit; melon d'Espagne; confiture de melon. Pris (pour tout dîner) une tranche de melon glacé chez Tortoni (BARB. D'AUREV., Memor. 1, 1837, p.145). J'allais au château. On mangeait du melon avec le beurre et puis encore au dessert du melon avec du sucre (BARRÈS, Cahiers, t.1, 1897, p.137):
• 2. ... tous les fruits de tous les étés du monde, raisins gluants, melons couleur de beurre, figues pleines de sang, abricots en flammes, viennent dans le même moment rouler aux étals de nos marchés.
CAMUS, État de siège, 1948, 1re part., p.197.
2. Melon d'eau. Pastèque. Nous avons rencontré une caravane qui partait chargée de pastèques pour Kôçéir, nous en achetâmes plusieurs (...), je mangeais la pulpe rouge et neigeuse d'un de ces melons d'eau (DU CAMP, Nil, 1854, p.293). Les belles pastèques dont l'âne descend le soir au Pausilippe une double cargaison (...), melons d'eau que l'on fend, que l'on débite en tranches rouges (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.96).
B. — CHAPELL. (Chapeau) melon. Chapeau d'homme, en feutre rigide, à bords étroits et à fond bombé, en usage surtout à la fin du XIXe s. et au début du XXe. Il était coiffé d'un melon brun, à bords plats (HUYSMANS, À rebours, 1884, p.145). Le faux fils de famille, en chapeau melon trop haut (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 149). Un ridicule petit chapeau melon complétait l'ensemble (GIDE, Si le grain, 1924, p.405). V.chapeau ex. 4.
C. — P. anal.
1. Arg. et pop. Tête. Coups de melon dans la poitrine (ESN. 1966).
2. Arg. et pop., vieilli. Imbécile. Synon. cornichon. Tourterot: Vous êtes si melons à Châtellerault! Médard domestique: Possible; mais, quand on s'adresse aux melons (...) qu'on veut être compris des melons, m'est avis qu'il faut leur parler le langage... melon (LABICHE, Deux papas, 1845, I, 1, p.381):
• 3. ... rugissons contre M. Thiers! Peut-on voir un plus triomphant imbécile (...)! Non, rien ne peut donner l'idée du vomissement que m'inspire ce vieux melon diplomatique, arrondissant sa bêtise sur le fumier de la bourgeoisie!
FLAUB., Corresp., 1867, p. 346.
♦Emploi adj. Eh bien! me dit-il, tu es encore joliment melon de piauler comme ça. Ce fut à peine si je compris, c'était là un argot que je ne savais pas encore (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p.31). V. supra ex. de Labiche.
— Arg. scol. Élève de première année, à Saint-Cyr. [Sous Louis-Philippe] L'ancien (...) appelait la recrue, melon (TITEUX, St-Cyr, 1898, p. 329). 1870! (...) Les Saint-Cyriens, grands anciens, anciens, melons et petits melons allaient payer largement leur tribut ([SAINT-CYR], Centenaire St-Cyr, 1908, p.44).
3. Région. (fr. d'Afrique du Nord). Nord-Africain. Synon. péj. bicot, bougnoul, crouillat, raton:
• 4. Nous sommes quatre journalistes (...). Nous essayons (...) sur cette place où sont tombés, un mois plus tôt, les derniers martyrs de l'Algérie française, d'engager le dialogue: impossible. «Combien il vous paie, le F.l.n.?» (...) «Allez, vous les aurez les «melons», jusqu'à Poitiers!»
L'Express, 3-9 juill. 1972, n° 1095, p.96.
REM. Melonier, subst. masc., rare. Producteur de melons. Vous avez exécuté ma commission du melon. Si vous rencontriez chez la comtesse un M. Polo, député de Valence, il serait le melonier qu'il me faudrait. Demandez la graine de melons musqués de Valence (MÉRIMÉE, Lettres Duchesse de Castiglione, 1868, p.67).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Plur. des chapeaux melon ou chapeaux melons (voir LOTI, Japoneries, 1889, p.295 et JAMMES, Robinsons, 1925, p.146). Étymol. et Hist. 1. Ca 1256 bot. (ALDEBRANDIN DE SIENNE, Rég. du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, 51, 10: fera une decoction de violetes, de poumes de semence de cahoides, de melons, de citroles, d'ierbes froides); 2. a) 1827 «imbécile» (GRANVAL, Vice, p.104); b) 1833 «tête» (d'apr. ESN.); c) 1830-38 «élève de la première année de Saint-Cyr» (d'apr. TITEUX, op. cit., p.328); 3. 1877 «chapeau d'homme de forme ronde et bombée» (A. DAUDET, Nabab, p.139); 1880 chapeau-melon (Journal des dames et des demoiselles, 2e n° de déc., 41 a ds QUEM. DDL t.16); 4. 1962 «arabe» (LANLY, p.51). Du b. lat. melonem, acc. de melo «fruit d'une sorte de cucurbitacée», abrév. du lat. class. melopepo «id.», lui-même issu du gr. «id.» (comp. de «pomme» et de «cuit par le soleil, mûr»). Il n'est pas possible de savoir si le mot a toujours été connu ou s'il a été repris au lat. (cf. aussi l'ital. mellone et l'esp. melón «id.», v. FEW t.6, 1, p.685a). Le sens d'«imbécile», prob. issu de celui de «tête», lui-même issu d'une métaph. usuelle sur les noms de fruits (cf. citron, fraise, pomme...), a donné lieu p.ext. (avec en plus la notion de «débutant») au sens 2 c (cf. ESN. et CELLARD-REY). L'emploi de melon au sens d'«arabe» est obscur, CELLARD-REY propose l'hyp. d'une métaph. sur la coiffure (calotte, chéchia). Fréq. abs. littér.:338. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 239, b) 333; XXe s.: a) 431, b)795.
DÉR. 1. Melonné, -ée, adj. et subst. fém., bot. a) Adj. Qui a la forme d'un melon. (Dict. XIXe et XXe s.). b) Subst. fém. Courge à limbe droit. Synon. pépon musqué (ibid.). — []. LITTRÉ: meloné. — 1re attest. 1840 adj. (Ac. Compl. 1842); de melon, suff. -é. 2.Melonnière, subst. fém. Terrain réservé à la culture des melons, endroit où l'on cultive des melons. Des carrés de légumes, une melonnière dont les cloches brillaient à la lune (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.551). Jean Alibert, qui travaillait à la melonnière (BOSCO, Mas Théot., 1945, p.122). — []. Ac. 1694 et 1718: melonniere, 1740: melonniére, dep. 1762: melonnière. — 1re attest. 1534 [éd.] meloniere (B. DE LA GRISE, Livre doré de Marc Aurèle, f° 71 r°); de melon, suff. -ière (v.-ier).
melon [m(ə)lɔ̃] n. m.
ÉTYM. XIIIe; lat. melonem, accusatif de melo.
❖
1 Plante dicotylédone (Cucurbitacées), herbacée, annuelle, rampante ou grimpante, dont les fruits sphériques ou ovoïdes, de grosseur variée, à côtes plus ou moins marquées, ont une chair jaune rougeâtre comestible, juteuse et sucrée. || Cultiver des melons sous cloches, sous châssis, sur couche (⇒ Melonnière). || Maille d'un melon. — Variétés de melons. ⇒ Cantaloup, sucrin (→ aussi Melon brodé, de Cavaillon).
2 Fruit de cette plante, qui se consomme généralement cru. || Savoir choisir un melon. || Manger une côte (cit. 7), une tranche de melon comme hors-d'œuvre, au dessert. || Melon au porto. — ☑ Prov. Les maris sont comme les melons; il faut en essayer plusieurs pour en trouver un bon. ☑ C'est au cul qu'on sent le melon (ci-dessous, cit. 3).
1 Les amis de l'heure présente
Ont le naturel du melon;
Il faut en essayer cinquante
Avant qu'en rencontrer un bon.
Claude Mermet, le Temps passé, p. 42 (1601).
2 (…) les melons sont divisés par côtes, et semblent destinés à être mangés en famille (…)
Bernardin de Saint-Pierre, Études de la nature, XI, p. 303.
3 À l'office (…) il trouvait (…) sur la table, six melons superbes, alignés. — Mon frère l'abbé n'en a pas comme ça ! s'écriait Barthélemy à leur vue. Sont-ils bons ? Et sans attendre la réponse, à deux mains, il s'emparait de chacun d'eux, successivement, le palpait, le retournait, le soupesait, le flairait, affirmant chaque fois cet apophtegme (…) « c'est au cul qu'on sent le melon ! » ce qu'il faisait aussitôt longuement. Ensuite, dans chacun, il enfonçait une mince sonde d'argent, et, par le pertuis ainsi pratiqué, il retirait un filament doré, juteux, qu'il goûtait à l'instant. Ainsi de suite jusqu'au meilleur, jugé digne de paraître à table. On le mettait alors à rafraîchir jusqu'au repas.
Émile Henriot, Aricie Brun, I, IV.
♦ (1660). Par ext. || Melon d'eau. ⇒ Pastèque.
➪ tableau Noms de fruits.
3 (1877). || Chapeau melon, et, ellipt, melon : chapeau d'homme en feutre rigide, de forme ronde et bombée.
4 Le chapeau melon est une coiffure encore moins disgracieuse que disgraciée (…) en attendant le retour du melon, le succès, la vogue, la frénésie du melon, en attendant cet événement fatal, le chapeau décrié, peut-être un peu ridicule, fait parfois une apparition allusive et presque scandaleuse sur le crâne d'un officier ministériel, d'un gentleman-rider, d'un diplomate invité à quelque cocktail par le gouvernement sud-africain (…)
G. Duhamel, Cri des profondeurs, I.
4 (1833, « tête de sot »). Par ext. Fam. Tête.
5 Je l'ai plié en deux d'une bonne droite, accompagnée d'un coup de melon pas trop méchant, mais qui l'a fait quand même pavoiser.
Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 112.
5 (1838). Argot scol. Élève de première année, à Saint-Cyr.
6 (XXe). Pop. et péj. (Injure raciste). Arabe.
❖
DÉR. Melonné, melonnée, melonnière.
Encyclopédie Universelle. 2012.