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médisance

médisance [ medizɑ̃s ] n. f.
• 1559; de médisant
1Action de médire. dénigrement, détraction, diffamation. Victime de la médisance.
2Une médisance : propos malveillant d'une personne qui médit. ⇒ commérage, méchanceté, potin, racontar. Médisance faite par malignité, par esprit de vengeance. Ce ne sont que des médisances. « C'est pour la mettre à l'abri de médisances, qui sont peut-être des calomnies, que j'interviens » (F. Mauriac).
⊗ CONTR. Apologie, compliment, éloge, louange.

médisance nom féminin Action de médire, de dénigrer quelqu'un : Être victime de la médisance de ses adversaires. Propos de quelqu'un qui médit : Ce ne sont là que médisances.médisance (citations) nom féminin Émile Augier Valence, Drôme, 1820-Paris 1889 Académie française, 1857 Quand les femmes ne prêtent plus à la médisance, elles s'y adonnent. Les Lionnes pauvres Michel Lévy saint François de Sales château de Sales, près de Thorens, Savoie, 1567-Lyon 1622 Les crocodiles n'endommagent que ceux qui les craignent, ni certes la médisance, sinon ceux qui s'en mettent en peine. Introduction à la vie dévotemédisance (synonymes) nom féminin Action de médire , de dénigrer quelqu'un
Synonymes :
- débinage (familier)
- dénigrement
- diffamation
- éreintement (familier)
Propos de quelqu'un qui médit
Synonymes :
- bavardage
- commérage (familier)
- on-dit
- potin (familier)
Contraires :
- éloge
- louange

médisance
n. f.
d1./d Propos médisant.
d2./d Action de médire. être victime de la médisance de ses voisins.

⇒MÉDISANCE, subst. fém.
A. — Action de médire de quelqu'un. Être victime de la médisance; recourir à la médisance contre qqn. Dans ces assemblées insipides où l'oisiveté enfante la médisance (COTTIN, C. d'Albe, 1799, p.125). La médisance, la calomnie, les insinuations, le mensonge, il y a des bougres qui vivent là-dedans comme le poisson dans l'eau (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p.230):
1. — (...) les gens qui réussissent ont des jaloux, des envieux! Ah! vous saurez cela bientôt, jeune homme, dit-il à Grindot; s'ils nous calomnient, ne leur donnez pas au moins lieu de médire. — Ni la calomnie, ni la médisance ne peuvent vous atteindre, dit Lourdois, vous êtes dans une position hors ligne...
BALZAC, C. Birotteau, 1837, p.161.
Littér. Les médisants. La médisance ici peut m'avoir compromise: je ne suis pas encor d'âge à la désarmer (COLLIN D'HARL., Vieux célib., 1792, III, 4, p.74). Or, le moment venait où l'occasion allait s'offrir à la médisance publique de s'épancher (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p.1390).
B.P. méton., au sing. ou au plur. Paroles, propos malveillants de celui qui médit de quelqu'un. Raconter, dire, faire des médisances sur qqn; ruiner la réputation de qqn par des médisances; papotages et médisances. Je trouve dans mes mémoires secrets qu'il y avait là force médisances et cancans (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p.245). Dieu me garde de prendre à mon compte ce qui n'est peut-être qu'une médisance intéressée. Cependant j'ai entendu rapporter de lui des... des excentricités déconcertantes (BERNANOS, Joie, 1929, p.632):
2. Françoise interrogeait tout le monde (...) et recueillait les moindres bruits. Comme il n'est pas une fille dans l'univers sur qui les commères n'aient jasé, il ne se trouva pas dans le pays une seule jeune personne à l'abri d'une médisance.
MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Rosier Mme Husson, 1887, p.687.
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694 et 1718: mes-; dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1559 mesdisance «action de médire, parole malveillante» (AMYOT, Vies, Pyrrhus,17 ds GDF.). Formé à partir de médisant, v. médire, à l'aide du suff. -ance sur le modèle des mots en ant/ance comme croissant/croissance; a supplanté l'a. fr. mesdiz (1160-74, WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 4758) — 1605 ds QUEM. DDL t.7; médit est répertorié comme ,,v. lang.`` par Ac. Compl. 1842; le XVIe s. connaît les synon. mesdison et maledicence (v. HUG.). Fréq. abs. littér.:229. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 373, b) 341; XXe s.: a) 268, b) 310.

médisance [medizɑ̃s] n. f.
ÉTYM. XVIIe; mesdisance, 1559; de médisant.
1 Action de médire. Dénigrement, détraction, diffamation. || Être porté à la médisance. || Péchés de médisance (→ Indiscret, cit. 13). || Médisance qui va jusqu'à la calomnie ( Médire, rem), jusqu'à la dénonciation. Délation.
1 Elles avaient banni de leurs conversations la médisance, qui, sous une apparence de justice, dispose nécessairement le cœur humain à la haine ou à la fausseté (…)
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, p. 41.
2 La médisance habituelle, dont le loisir des salons et la stérilité de l'esprit font une espèce de nécessité, peut être plus ou moins modifiée par la bonté du caractère; mais il en reste toujours assez pour qu'à chaque pas, à chaque mot, on entende autour de soi le bourdonnement des petits propos qui pourraient, comme les mouches, inquiéter même le lion.
Mme de Staël, De l'Allemagne, I, IX.
3 En êtes-vous encore à tenir compte des commérages du monde ? Quand les femmes ne prêtent plus à la médisance elles s'y adonnent.
Émile Augier, les Lionnes pauvres, III, 7.
(1667). Par ext. Les gens médisants. Langue (mauvaise). || « Contre la médisance il n'est point de rempart » (Molière, → Égard, cit. 1). || La médisance garde souvent l'anonymat (→ On dit que…).
2 (XVIe). Propos de celui qui médit. || Une médisance, des médisances. Bavardage, cancan, clabaudage, clabauderie, commérage, méchanceté, potin, racontar, ragot; chronique (scandaleuse). || Médisance faite par malignité, par esprit de vengeance… (→ Donner un coup de dent, de langue, de patte; répandre, cracher son venin). || Prêter aux médisances. Commentaire (→ Être la fable de…; et aussi inconsistance, cit. 2). || Médisance anonyme (cit. 1).
4 À peu près vers ce temps, Théophile se lia d'amitié avec Balzac l'épistolier, — assez étroitement pour donner lieu à de sottes médisances, ressource ordinaire de la méchanceté qui n'a rien à dire.
Th. Gautier, les Grotesques, III, p. 70.
5 C'est pour la mettre à l'abri de médisances, qui sont peut-être des calomnies, que j'interviens avant qu'il soit trop tard.
F. Mauriac, la Pharisienne, IX.
CONTR. Apologie, compliment, éloge, louange.

Encyclopédie Universelle. 2012.