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maquignonner

maquignonner [ makiɲɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1511; de maquignon
Vendre (une bête), négocier ou traiter (une affaire), en employant des procédés de maquignon. « le fils maquignonne notre honneur » (Estaunié).

maquignonner verbe transitif (de maquignon) Maquiller un animal pour tromper sur son âge et/ou pour en dissimuler les défauts. User de procédés indélicats dans la conduite d'une affaire.

⇒MAQUIGNONNER, verbe trans.
Péjoratif
A. —Négocier un cheval ou une pièce de bétail en employant des stratagèmes de maquignon, en dissimulant les défauts de la bête. Maquignonner une rosse:
1. Janan montrait le cheval ou l'âne aux paysans, moi, je me tenais à la bride (...) il s'agissait, vous comprenez, tandis que Janan vantait l'âge, la qualité, et maquignonnait notre marchandise, il s'agissait d'empêcher que personne n'en regardât les yeux de trop près.
ARÈNE, J. des Figues, 1870, p. 90.
Emploi abs. Faut aussi (...) que vous ne maqui... maquignonniez pas avec votre clientèle, même si vous le pouvez, parce que ça ne sert pas deux fois. Et il n'y en a pas beaucoup qui ont tout ça ensemble (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 274).
B. — 1. Traiter, négocier une affaire par des procédés frauduleux ou indélicats. Synon. Trafiquer, tripoter (fam.). Maquignonner une vente. Là-bas on ne déplace jamais un bulletin de vote; ici, on les maquignonne (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 111):
2. ... il maquignonne les amours-propres, il étend même ce commerce aux affaires politiques, il obtient des journaux leur silence sur tel emprunt, sur telle concession accordés sans concurrence ni publicité dans laquelle on donne une part aux loups-cerviers de la banque libérale.
BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 478.
2. Traiter comme une chose vénale. Maquignonner un mariage. Notre liberté moderne (...) n'a pas quarante années et elle a été vendue et revendue, maquignonnée, brocantée à tous les coins de rue (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 111). Ces indulgences ne valent rien. Crois-tu que Dieu va maquignonner ses pardons? (SARTRE, Diable et Bon Dieu, 1951, II, 5e tabl., 1, p. 146).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1511 «négocier quelque chose en employant des procédés de maquignon» (Sottie des sots ecclésiastiques, 147 ds Recueil Trepperel, Sotties, éd. E. Droz, p. 352: macquignonner bénéfice[s]); 2. 1543 «vendre (un cheval) en employant des procédés de maquignon» (Ch. FONTAINE, La Contr'amye de court, 10 v° ds HUG.). Dér. de maquignon; dés. -er.

maquignonner [makiɲɔne] v. tr.
ÉTYM. 1511; de maquignon, et -er.
1 (1543). Vx. Négocier (un cheval) en le faisant paraître meilleur qu'il n'est, en dissimulant ses vices… || Maquignonner un vieux canasson, une rosse.
2 Par ext. Traiter (une affaire) de façon indélicate, en usant de moyens dignes d'un maquignon. || « Maquignonner une affaire » (Académie), une vente.
(1511). Traiter, négocier comme une chose vénale. || Maquignonner un mariage (Bachaumont, Mémoires)… Trafiquer.
1 Quand je songe que là où l'aïeul aurait de nouveau risqué sa tête, le fils maquignonne notre honneur (…)
É. Estaunié, Tels qu'ils furent, II, VIII.
2 (…) ça faisait plus d'un an que Ralph, Bob, Dorothée, le vieil Opphoff et tous les autres maquignonnaient l'affaire en attendant de mes nouvelles; ils s'y étaient mis à plus de dix, des salauds que je ne connaissais même pas, que je n'avais jamais vus et qui en voulaient tous à mon argent.
B. Cendrars, Moravagine, in Œ. compl., t. IV, p. 208.

Encyclopédie Universelle. 2012.