malfaisant, ante [ malfəzɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• v. 1190; p. prés. de malfaire « faire du mal, le mal » v. 1160 (auj. défectif)
1 ♦ Qui fait ou cherche à faire du mal à autrui, aime à nuire. ⇒ mauvais, méchant, nuisible. Génies malfaisants. Être, individu malfaisant. « Son Dieu prétendu n'est qu'un être malfaisant » (Rousseau). — Subst. C'est un malfaisant.
2 ♦ Dont les effets sont néfastes. Idées, pensées dangereuses et malfaisantes. ⇒ corrosif, pernicieux. Les gens superstitieux attribuent un pouvoir malfaisant à l'opale. ⇒ maléfique; maléfice.
⊗ CONTR. Bienfaisant, 1. bon, innocent.
● malfaisant, malfaisante adjectif (participe présent de l'ancien français malfaire) Qui fait ou cherche à faire du mal, à nuire : Un être malfaisant dont il faut se méfier. Qui est néfaste, maléfique, pernicieux : Idées malfaisantes. ● malfaisant, malfaisante (synonymes) adjectif (participe présent de l'ancien français malfaire) Qui fait ou cherche à faire du mal, à nuire
Synonymes :
- maléfique
- mauvais
- méchant
- nuisible
- pervers
Contraires :
Qui est néfaste, maléfique, pernicieux
Synonymes :
- délétère
- malsain
- méphitique
- nocif
malfaisant, ante
adj.
d1./d Qui se plaît à nuire. Génies malfaisants.
d2./d Néfaste, nuisible. Animaux malfaisants.
⇒MALFAISANT, -ANTE, adj.
A.— [En parlant d'une pers. ou d'une divinité] Qui fait ou qui aime à faire du mal. Anton. bienfaisant. Démon, dieu malfaisant; fée malfaisante. Des génies malfaisans, qui ne s'occupent que de nuire aux hommes (DUPUIS, Orig. cultes, 1796, p. 89). Salammbô apparaissant aux mercenaires, semblable à une divinité malfaisante qui empoisonne (...) tout ce qui l'approche (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 154). Séminaristes imbéciles et malfaisants, ambitieux de la prêtrise qui leur donnerait le pouvoir de crucifier Jésus chaque jour (BLOY, Journal, 1906, p. 320) :
• 1. Bien qu'au premier abord il parût (...) horriblement voyou, il n'était pas voyou, car il n'était jamais ni bas, ni malfaisant : il ne faisait jamais de choses vilaines.
MONTHERL., J. filles, 1936, p. 991.
— [En parlant d'un attribut, d'une manifestation d'une pers.] Instincts malfaisants. Cabaner (...) avec une imagination malfaisante de vilain singe, passait sa vie à inventer d'impitoyables méchancetés (GONCOURT, Journal, 1886, p. 565) :
• 2. ... ce pessimisme mesquin (...), toute cette morale bourgeoise, sans grandeur, sans bonheur, sans beauté, sont odieux et malfaisants : ils font paraître le vice plus humain que la vertu.
ROLLAND., J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 342.
— Emploi subst. Personne qui fait ou qui aime à faire du mal. [Le père Oriol] répandait sa bile et toute sa rancune secrète contre ces malfaisants qui ne le laissaient plus dormir en paix (MAUPASS., Mt-Oriol, 1887, p. 260). Ah! les malfaisants, les vermines, que ces hommes de corvée! (...) Quelle race dégoûtante! Tous, becs-salés et cossards! (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 25) :
• 3. Pendant la grande révolution, des troupes de malfaisants coururent le pays aux entours d'Ambert et de Viverols. Ils faisaient contribuer les acquéreurs de biens nationaux, arrêtaient les diligences, enlevaient les recettes du gouvernement, et fusillèrent même plusieurs personnes...
POURRAT, Gaspard, 1922, p. 43.
Rem. Dans la docum., l'emploi subst. n'est attesté qu'au masc. pluriel.
B.— [En parlant d'un animal] Synon. vx de nuisible. Bête malfaisante. Les animaux de nuit ont tous des couleurs ternes, et en général sont malfaisants (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 268). Insectes malfaisants qui déposent leurs œufs sous l'épiderme, et causent ainsi de violentes maladies (SUE, Atar-Gull, 1831, p. 6).
C.— [En parlant d'une chose] Qui a un effet nuisible. Les animaux ont l'opinion que le feu est malfaisant, et cette opinion reste dans leur corps comme une peur (ALAIN, Propos, 1923, p. 554) :
• 4. ... l'oued n'avait plus ni lauriers, ni rochers. Sans doute tous ces lauriers-roses qui buvaient l'eau par leurs racines, avaient paru malfaisants aux nouveaux maîtres de Ben Nezouh.
THARAUD, Fête arabe, 1912, p. 123.
— En partic. Qui a un effet nuisible sur la santé. Les vins frelatés sont malfaisants (Ac.) L'embarras des idées, l'impuissance et le dégoût de tout mouvement, s'emparent bientôt des personnes qui respirent un air surchargé de ce gaz malfaisant [l'azote] (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 40). Les philtres malfaisants ou guérisseurs que savent préparer avec des feuilles et des racines les vieux hommes pleins d'expérience (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 87). Saignée abondante qui (...) évacuera une certaine quantité de toxines malfaisantes (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 96).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Vx [--] ds GATTEL 1841, NOD. 1844, LITTRÉ, DG. Cf. faire1. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Ca 1190 adj. « porté à mal faire, à nuire » esprit malfaisant (MARIE DE FRANCE, L'Espurgatoire Seint Patriz, éd. Th. A. Jenkins, 2275); 2. a) 1686 « nuisible à la santé » écume malfaisante (FONTEN., Mond. 2e soir ds LITTRÉ); b) 1790 « se dit de ce qui fait du mal, nuisible » signes malfaisans et mensongers (SAINT-MARTIN, Homme désir, p. 358). Part. prés. de malfaire. Fréq. abs. littér. :292. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 428, b) 381; XXe s. : a) 621, b) 297. Bbg. COHN (G.). Arch. St. n. Spr. 1899, t. 103, p. 213.
malfaisant, ante [malfəzɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. XIIe; p. prés. de malfaire.
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1 Qui fait ou cherche à faire du mal à autrui, aime à nuire. ⇒ Mauvais, méchant, nuisible. || Être, individu malfaisant. ⇒ Vipère (fig.). || Les hommes sont malfaisants (→ Après, cit. 88, France; complaisant, cit. 1, Molière); des animaux (cit. 9) malfaisants. || Panurge était « malfaisant, pipeur… » (→ Batteur, cit. 3, Rabelais). — Astre malfaisant. ⇒ Ennemi, maléfique. — Bête malfaisante (→ Infréquenté, cit. 1). || Insecte, taon malfaisant (→ Aragne, cit. 2).
1 Voltaire, en paraissant toujours croire en Dieu, n'a réellement jamais cru qu'au diable, puisque son Dieu prétendu n'est qu'un être malfaisant qui, selon lui, ne prend de plaisir qu'à nuire.
Rousseau, les Confessions, IX.
2 Non, une femme ne saurait être une statue malfaisante, à la fois vivante et glacée !
A. de Musset, le Chandelier, III, 2.
3 Le peuple effaré se raconte d'abord que de méchantes fées, que des génies malfaisants dispersent sa géniture (…)
Huysmans, Là-bas, XI.
2 (1686). Dont les effets sont néfastes, nuisibles. || Idées, pensées dangereuses et malfaisantes. ⇒ Corrosif, pernicieux (→ Langage, cit. 17). || Influence malfaisante. ⇒ Préjudiciable. || Les gens superstitieux attribuent un pouvoir malfaisant à l'opale. ⇒ Maléfice, maléfique.
4 Il lui semblait injuste que Mme Legras pût mûrir tous les projets qu'il lui plaisait, qu'elle pût porter dans son cerveau les pensées les plus malfaisantes, sans qu'elle, Adrienne, l'objet même de ces méditations criminelles, en sût rien.
J. Green, Adrienne Mesurat, II, II.
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CONTR. Bienfaisant, bienfaiteur, bon, innocent.
DÉR. Malfaisance.
Encyclopédie Universelle. 2012.