main-forte [ mɛ̃fɔrt ] n. f. sing. ♦ Assistance (accordée à qqn) pour exécuter qqch., souvent dans des circonstances difficiles ou périlleuses. ⇒ 1. aide. Donner, prêter main-forte à qqn. Trouver main-forte.
♢ Spécialt Concours accordé à la justice, à la force publique. « Javert avait réclamé main-forte à la Préfecture » (Hugo).
● main-forte nom féminin singulier Prêter main-forte à quelqu'un, lui prêter aide, secours. ● main-forte (difficultés) nom féminin singulier Orthographe Avec un trait d'union, comme main-d'œuvre. Emploi Ne s'emploie qu'au singulier. ● main-forte (expressions) nom féminin singulier Prêter main-forte à quelqu'un, lui prêter aide, secours. ● main-forte (synonymes) nom féminin singulier Prêter main-forte à quelqu'un
Synonymes :
- aide
- appui
- secours
main-forte
n. f. Sing. Donner, prêter main-forte à qqn, l'aider à exécuter qqch de difficile, de dangereux.
⇒MAIN-FORTE, subst. fém.
[Gén. sans art. et dans des syntagmes]
A. — Vx. Force armée. Les Parens de Mme De-Saintornent furent avertis; ils vinrent avec main-forte (RESTIF DE LA BRET., Contemp. du commun, 1783, p. 186).
B. — [Le plus souvent avec des verbes du type donner/demander, surtout prêter] Aide, assistance accordée à quelqu'un qui se trouve généralement dans une situation difficile ou qui entreprend quelque chose de périlleux. Le prêteur à la petite semaine était donc excessivement en sûreté dans ce bouge, et il eût, au besoin, trouvé main-forte (BALZAC, Pts bourg., 1850, p. 131). Il n'y avait donc aucune chance pour que quelqu'un survînt et nous prêtât main-forte (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 134):
• ♦ Ils [des espions] étaient probablement ailleurs; tous les gueux se prêtaient main-forte, et quand on se battait quelque part, l'on pouvait faire des lieues sans rencontrer personne.
ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 208.
♦Emploi interjectif, vieilli. Synon. mod. usuel à l'aide!, au secours! La loi râlait, ayant en vain crié main-forte (HUGO, Châtim., 1853, p. 251). Le poignard dans la gorge à qui crierait: main-forte! (COPPÉE, Mme de Maintenon, 1881, p. 293).
— En partic., vieilli. Assistance prêtée à la justice ou à la force publique. Il a pensé qu'il en obtiendrait [du parlement] pour tout le ressort la réquisition de main-forte qu'il sollicitait (Le Moniteur, t. 2, 1879, p. 390).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1486 main forte «secours que l'on prête à la justice, afin que la force demeure à ses agents» (HENRI BAUDE, Lettre au seigneur de Bourbon, éd. J. Quicherat, p. 75); 1541 «secours, aide» (CALVIN, Institution de la Religion Chrestienne, Épistre au roy, éd. J.-D. Benoit, p. 49); 1636 prester main forte «aider» (MONET); 2. av. 1501 à main forte «par la violence, par la force des armes» (OLIVIER DE LA MARCHE, Mém., éd. H. Beaune et J. d'Arbaumont, t. 1, p. 154); 1507 main forte (J. MAROT, Voiage de Gênes, f° 20 v°, éd. 1532 ds GDF.). Composé de main et du fém. de l'adj. fort; cf. le lat. médiév. manufortis «puissant» (XIIe s. ds BLAISE Latin. Med. Aev.). Fréq. abs. littér.:63.
main-forte [mɛ̃fɔʀt] n. f.
ÉTYM. V. 1360; de main, et forte.
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1 Vx. || À main-forte : à main armée, par la violence.
1 Avec trente soldats elle a saisi la porte
Et tirant de ce lieu Théodore à main-forte (…)
Corneille, Théodore, IV, 3.
2 Assistance donnée à qqn pour exécuter qqch., généralement dans des circonstances difficiles ou périlleuses. ⇒ Aide, appui, assistance, main (coup de). — ☑ Loc. mod. Donner, prêter main-forte.
2 (…) Peters exprima sa résolution de tenter à tout hasard de s'emparer du navire, pourvu qu'Auguste lui prêtât main-forte.
Baudelaire, Trad. E. Poe, les Aventures d'A. Gordon Pym, VII.
3 Quand ma toilette fut achevée, je me décidai à prêter main-forte à mon ami, et j'entrai dans sa chambre (…) Samuel (…) dans une attitude de consternation résignée (…) attendait que je vinsse à son secours.
Loti, Aziyadé, III, XXX.
♦ Spécialt. Accorder son concours à la justice, à la force publique, ou à leurs représentants. || « Donner, prêter main-forte à l'exécution des lois, des jugements, des ordonnances » (Académie).
4 Javert avait réclamé main-forte à la Préfecture (…)
Hugo, les Misérables, II, V, X.
5 (…) Malouet voulait qu'on priât le Roi d'user de sa puissance de prêter main-forte au pouvoir municipal. Le roi aurait armé, et le peuple non (…)
Michelet, Hist. de la Révolution franç., II, III.
REM. Main-forte est rare avec d'autres verbes que donner et prêter (→ ci-dessus, cit. 4).
Encyclopédie Universelle. 2012.