Akademik

loustic

loustic [ lustik ] n. m.
loustig 1759; all. lustig « gai », spécialt « bouffon attaché aux régiments suisses »
1Anciennt Amuseur attitré d'une compagnie. « le boute-en-train du bourg, le loustic » (Balzac).
2Vieilli Individu facétieux. farceur, plaisantin. Élève qui fait le loustic. Fig. « Des écrivains ravalés, dangereux loustics, farceurs au quarteron » (Lautréamont).
Mod.; fam. et péj. Homme, type. C'est un drôle de loustic. 2. coco, lascar, zèbre, zigoto.

loustic nom masculin (allemand lustig, gai) Vieux. Farceur, homme qui amuse par ses facéties. Familier. Mauvais plaisant ou individu en qui on n'a pas grande confiance. ● loustic (synonymes) nom masculin (allemand lustig, gai) Farceur, homme qui amuse par ses facéties.
Synonymes :
- boute-en-train
Familier. Mauvais plaisant ou individu en qui on n'a pas grande...
Synonymes :
- blagueur (familier)
- drille
- farceur
- lascar
- luron
- plaisantin

loustic
n. m. Fam., péjor. Individu. Qu'est-ce que c'est que ce loustic?

⇒LOUSTIC, subst. masc. et adj.
I.Subst. masc.
A.HIST. Bouffon attaché à un régiment suisse au service de la France avant la Révolution:
1. ... il m'appelle loustic [it. ds le texte] (...) ce mot est étranger (...). Les puissances étrangères disent loustig, non loustic [it. ds le texte], et je crois même qu'il ignore ce que c'est que le loustig dans un régiment teutsche. C'est le plaisant, le jovial qui amuse tout le monde, et fait rire le régiment.
COURIER, Pamphlets pol., Lettres partic., 2, 1820, p. 67.
P. anal., vieilli. Amuseur attitré d'une assemblée, d'un groupe. Le loustic du régiment; le loustic de sa classe; loustic d'atelier. Le père Guerbet, le percepteur de Soulanges, était l'homme d'esprit, c'est-à-dire le loustic de la petite ville et l'un des héros du salon de madame Soudry (BALZAC, Paysans, 1844, p. 132). Je vois Tirette — le loustic de l'escouade ! — qui fait des yeux ronds parmi les nuages des cigares (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 328).
B.P. ext. Individu facétieux. Synon. farceur, joyeux drille, plaisantin. Bande de loustics, faire le loustic. Suivaient (...) ces messieurs de la Sorbonne en robes jaunes. «Tiens, les cocus...» s'écria en les voyant, un loustic (MORAND, 1900, 1931, p. 15). V. éditer ex. de Ambrière:
2. ... cette faille transversale ou ravine était devenue un lieu de rendez-vous pour tous les ivrognes du secteur, un repaire de joyeux loustics, un tripot, une cave où les soiffeurs se rendaient directement...
CENDRARS, Homme foudr., 1945, p. 17.
Péj., pop. [S'emploie pour désigner un homme ayant un comportement bizarre] Je me mets nez à nez avec un loustic (...). Figurez-vous un peu un vieux type (...) mal embraillé, des oreilles en paravent (GIONO, Baumugnes, 1929, p. 67). Un loustic entretient Pierre longuement, tâchant d'obtenir de lui «zéro cinquante» pour s'acheter une bougie (...); il est ivre (GIDE, Journal, 1938, p. 1298).
II.Adj. Plaisantin, farceur. Un Gaulois présent, et qui, comme tous les Gaulois et les zouaves de tous les temps, est un peu loustic et ne voit partout que prétexte à la gaudriole, se met à plaisanter en langage de son pays (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 4, 1862, p. 48). Il profitait d'ailleurs des événements pour glisser sous sa veste un numéro de Toto-Bonne-Bille, journal pour enfants énormément prisé par les plus loustics représentants de cette catégorie sociale (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 99).
Prononc. et Orth.:[lustik]. Emprunt oral à l'all. lustig [lustik], avec en fr. un simple déplacement de l'accent. Orth. ad hoc. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. I. Subst. 1. a) 1759 loustig «bouffon attaché aux régiments suisses» (VOLTAIRE, Lettre du 11 juillet d'apr. FEW t. 16, p. 492b); 1764 loustic «id.» (ID., Lettres inédites à son imprimeur G. Cramer, éd. B. Gagnebin, mars, p. 136); b) 1834 «bouffon de caserne» (BOISTE); 2. 1764 «celui qui a pour rôle d'amuser une société, une assemblée par des plaisanteries» (VOLTAIRE, Dict. phil. Sottise des deux parts ds LITTRÉ); 3. 1832 «individu facétieux» (BALZAC, L. Lambert, p. 56). II. Adj. 1862 «farceur, plaisantin» (GONCOURT, Journal, p. 1034). I empr. à l'all. lustig «gai, joyeux, amusant», introduit en France par les régiments suisses de l'ancienne monarchie française, où le loustic désignait le bouffon du régiment chargé de distraire et d'égayer les soldats menacés du mal du pays. II nouvel empr. à l'all. par les régions frontalières de l'Allemagne et des Pays-Bas. Fréq. abs. littér.:48. Bbg. BEHRENS D. 1923, p. 45. — COLOMBANI (G.). Les Mots d'orig. all. dans la lang. fr. mod. Aix-Marseille, 1953, p. 120; pp. 399-400. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 303.

loustic [lustik] n. m.
ÉTYM. 1759, loustig; all. lustig « gai ».
1 Anciennt (hist.). Bouffon attaché aux régiments suisses au service de la France, avant 1792.
1 Les puissances étrangères disent loustig, et non loustic, et je crois même qu'il ignore (mon interlocuteur) ce que c'est que le loustig dans un régiment Teutsche. C'est le plaisant, le jovial qui amuse tout le monde, et fait rire le régiment, je veux dire les soldats et les bas-officiers; car tout le reste est noble, et, comme de raison, rit à part. Dans une marche, quand le loustig a ri, toute la colonne rit (…)
P.-L. Courier, Pamphlets politiques, Lettres particulières, II, 28 nov. 1820.
Par anal. Amuseur attitré (d'une compagnie, d'une assemblée).
2 (…) un plaisant (c'était apparemment le loustig (sic) du parti janséniste) mit ces vers au bas de l'estampe (…)
Voltaire, Dict. philosophique, Sottise.
3 (…) Gaudissart alla chez le malin de Vouvray, le boute-en-train du bourg, le loustic obligé par son rôle et par sa nature à maintenir son endroit en liesse.
Balzac, l'Illustre Gaudissart, Pl., t. IV, p. 26.
2 (1863). Mod. Individu facétieux. Farceur, plaisantin. || Un drôle de loustic. || Faire le loustic.
4 « — Vous êtes M. Marius Pontmercy ?… Je vous cherchais (…) »
« — Comment cela ? demanda Marius (…) Je ne vous connais pas »
« Moi non plus, je ne vous connais point, répondit Laigle ». Marius crut à une rencontre de loustic, à un commencement de mystification en pleine rue.
Hugo, les Misérables, III, IV, II.
4.1 — Bénoche ! Bénoche ! grommelait l'agent voyer, vous êtes un enfant !
— Je suis un loustic, répondait Bénoche, en claquant des lèvres, voilà ce que je suis.
Giraudoux, Provinciales, p. 139.
Figuré :
5 Il y a des écrivains ravalés, dangereux loustics, farceurs au quarteron, sombres mystificateurs, véritables aliénés, qui mériteraient de peupler Bicêtre.
Lautréamont, les Chants de Maldoror, Poésies, I.
Fam. et péj. Homme, type. || C'est un drôle de loustic. Lascar.

Encyclopédie Universelle. 2012.