louchon [ luʃɔ̃ ] n. m. ♦ Fam. et vieilli Personne qui louche. ⇒ loucheur. « son apprentie, ce petit louchon d'Augustine » (Zola).
● louchon nom masculin Familier et vieux. Personne qui louche. ● louchon (homonymes) nom masculin louchons forme conjuguée du verbe loucher ● louchon (synonymes) nom masculin Familier Personne qui louche.
Synonymes :
- bigleux (familier)
- loucheur
⇒LOUCHON, -ONNE, subst. et adj.
Fam. (Personne) qui louche.
A. — Substantif
1. inv. en genre, vieilli. La patronne lui enfilait le panier au bras et la poussait vers la porte. Le louchon, rechignant, sanglotant, s'éloigna en traînant les pieds dans la neige (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 547).
2. masc. ou fém. Mon p'tit, si tu as comme amie une jolie louchonne, l'œil un peu de traviole, tu penses: «ce qu'elle serait bien (...) si elle avait le regard droit!» (LA VARENDE, Bric-à-brac, 1953, p. 113).
B. — Adjectif
1. inv. en genre, vieilli. Une fille parut, roussotte, louchon, sans front, et dont la robuste laideur (...) reluisait (A. FRANCE, Mannequin, 1897, p. 43).
2. masc. ou fém. Vint l'amour: Madeleine aux jolis yeux louchons. Ses doigts avec les miens trichaient dans le manchon (...). Elle m'a fait du mal autant qu'on en peut faire (COCTEAU, Poèmes, 1916-23, p. 205). Mme Larribat (...) une quadragénaire genre grenadier (...) louchonne au surplus et affublée d'un chignon gris d'où s'échappaient quelques mèches cireuses (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 107).
Prononc.:[], fém. [-]. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. masc. 1866 «individu qui louche» (DELVAU, p. 229); 2. fém. 1877 «femme qui louche» (ZOLA, op. cit., p. 502); 1878 louchonne «id.» (RIGAUD, Dict. jargon paris., p. 206). B. Adj. 1897 «qui louche» (A. FRANCE, loc. cit.). Dér. de louche1; suff. -on1. Fréq. abs. littér.:19.
louchon [luʃɔ̃] n. m. et adj.
ÉTYM. 1866; de 1. louche, ou de loucher.
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♦ Familier.
1 N. m. Personne (du sexe féminin) qui louche.
1 (…) son apprentie, ce petit louchon d'Augustine, laide comme un derrière de pauvre homme.
Zola, l'Assommoir, t. I, V, p. 173.
2 (1884). || Louchon, onne. Adj. Qui louche. || « Son petit œil louchon et battant de la paupière » (Goncourt, Chérie [1884]).
2 Et leur peuple : Demoiselle-aux-petites-manches, nains et faux lépreux, semi-héros un peu louchons ou bigles…
Malraux, l'Homme précaire et la Littérature, p. 27.
REM. Proust employait l'adj. louchon au sens de « qui fait loucher, qui ahurit par son caractère ridicule et convenu »; il en avait tiré le subst. louchonnerie [luʃɔnʀi].
3 Il y avait pour (Marcel Proust) les choses qui faisaient loucher que, pour simplifier, il appelait les « louchonneries ». Ses lettres de cette époque sont pleines d'allusions aux « louchonneries », tant dans la vie que dans la littérature (« la grande bleue » ou « la Côte d'azur » pour la Méditerranée, « Albion » pour l'Angleterre, « la verte Erin » pour l'Irlande, « nos petits soldats » pour l'armée française…). M. de Norpois ne parle guère que le langage louchon.
Lucien Daudet, Autour de soixante lettres de Marcel Proust.
Encyclopédie Universelle. 2012.