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liquéfier

liquéfier [ likefje ] v. tr. <conjug. : 7>
• 1398; lat. liquefacere
1Faire passer à l'état liquide (un corps solide). fondre. « Un bout de cire presque liquéfié par la chaleur » (Bosco). Pronom. « Le goudron des rues se liquéfiait » (F. Mauriac) .
2Faire passer à l'état liquide (un corps gazeux). Liquéfier le gaz butane pour en faciliter le transport. Pronom. L'hélium se liquéfie à très basse température. Vapeur d'eau qui se liquéfie. se condenser.
3 V. pron. SE LIQUÉFIER : perdre toute énergie, toute résistance morale. « ils s'écroulent ou se liquéfient » (Mac Orlan).
⊗ CONTR. Solidifier.

liquéfier verbe transitif (latin liquefacere, de liquere, être liquide) Faire passer un gaz ou un solide à l'état liquide : Liquéfier de l'air. Familier. Faire perdre toute énergie, toute force à quelqu'un : Cette journée de canicule m'a liquéfié.

liquéfier
v. tr. Faire passer à l'état liquide (un gaz, un solide). Liquéfier du propane.
v. Pron. Morceau de glace qui se liquéfie, qui fond.

⇒LIQUÉFIER, verbe trans.
A. — PHYS. Qqc. liquéfie qqc. Faire passer à l'état liquide.
1. [L'obj. désigne un corps solide] Synon. de fondre. Liquéfier de la cire, du plomb. Un gramme de pepsine cristallisée peut, en deux heures, (...) liquéfier deux mille litres de gélatine (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 20).
Au part. passé. Les rochers (...) liquéfiés et bouillonnants pendant les convulsions plutoniennes (DU CAMP, Nil, 1854, p. 123).
Emploi pronom. à sens passif. Passer à l'état liquide. [L'un des métaux] cédait déjà, se liquéfiait par le bout, se résolvait en gouttes blanchâtres et crépitantes (RENARD, Journal, 1890, p. 63).
2. [L'obj. désigne un gaz]
Emploi pronom. à sens passif. Passer à l'état liquide. Tous les gaz seraient susceptibles de se liquéfier si l'on disposait de pressions suffisantes et si l'on pouvait abaisser convenablement la température (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 68).
[Le suj. désigne une pers.] Soddy et Rutherford réussirent à liquéfier l'émanation du thorium (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 336).
B. — P. anal., rare ou littér. [Le compl. désigne une chose concr. en gén.] Faire passer de l'état solide à l'état liquide; faire perdre sa consistance solide à. Des pluies d'hiver qui parfois risquent de liquéfier ces murs de terre (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 151).
Au part. passé. Nous allons et venons, sur la route liquéfiée (...) elle traîne une boue d'un jaune blanchâtre, et semble quelque lente rivière limoneuse (GENEVOIX, Seuil guitounes, 1918, p. 2).
Emploi pronom. Passer à l'état liquide. La moelle vertébrale (...) se liquéfie presque aussitôt qu'on lui enlève cette enveloppe [ses membranes] (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 188). Des cloches sous lesquelles se liquéfiaient les hauts Munster et les Limbourg (HUYSMANS, En mén., 1881, p. 257).
C. — Au fig., littér.
1. Liquéfier qqc. Supprimer, faire disparaître. Le monde des idées est à l'état purement fluide, et la critique a tout dissous et liquéfié (AMIEL, Journal, 1866, p. 475). V. concorde ex. 2.
Emploi pronom. à sens passif. [Le compl. désigne une structure mentale, morale] Sous l'action du fléau [la peste], les cadres de la société se liquéfient. L'ordre tombe. Il assiste à toutes les déroutes de la morale, à toutes les débâcles de la psychologie (ARTAUD, Théâtre et son double, 1938, p. 19). Les contours des objets, des images extérieures et intérieures, l'ossature des pensées se liquéfient (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 220).
2. Liquéfier qqn. [Le compl. désigne une pers. et, p. méton., un aspect du comportement] Faire perdre toute consistance, toute énergie, toute lucidité ou tout sens moral :
... soudain la vision lui passa par l'esprit (...) d'une blague géniale bien faite pour achever de liquéfier l'intellect déjà pas trop solide du père Soupe.
COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 5e tabl., 2, p. 176.
Emploi pronom. V. conjouir ex. 2.
REM. Liquescence, subst. fém., littér., rare. État de ce qui se fond ou paraît se fondre. La liquescence de l'air (Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth. : [likefje], (il) liquéfie [-fi]. Prononc. [--] en dernier lieu ds MART. Comment prononce 1913, p. 288. Ac. 1694, 1718 liquefier, depuis 1740 -é-. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. « faire passer à l'état liquide (un corps solide) » (Ghatrif, 39, 3 ds T.-L.); 2. 1851 « faire passer à l'état liquide (un corps gazeux) » (COURNOT, loc. cit.). Empr. au lat. liquefacere « faire fondre, liquéfier »; -fier d'apr. les autres verbes qui ont cette terminaison. Fréq. abs. littér. : 78.
DÉR. Liquéfiable, adj., phys. Qui peut être liquéfié. Les machines [à froid] à compression mécanique [comprennent] les machines à gaz liquéfiables (POURIAU, Laiterie, 1895, p. 452). L'air, mélange de 4/5 d'azote avec 1/5 d'oxygène, est très difficilement liquéfiable, sa température d'ébullition étant aux environs de - 180o (J. CAHEN, BRUET, Carrières, 1926, p. 103). []. Att. ds Ac. dep. 1878. 1res attest. a) 1563 liquifiable « (corps solide) qui peut être liquéfié » (B. PALISSY, Recepte véritable ds Œuvres complètes, éd. A. France, p. 58 ds IGLF, attest. isolée), 1840 liquéfiable (Ac. Compl. 1842), b) 1895 gaz liquéfiable (POURIAU, loc. cit.); de liquéfier, suff. -able.

liquéfier [likefje] v. tr. [CONJUG. prier.]
ÉTYM. 1398; du lat. liquefacere, de liquere « être liquide », et facere « faire », d'après les verbes en -fier.
Faire passer (un corps) à l'état liquide.
1 Vieilli. Faire passer de l'état solide à l'état liquide. Fondre. || Liquéfier un métal en le chauffant. || Liquéfier de la cire.
Par ext. Amollir, rendre pâteux.Pron. || Goudron (cit. 3) qui se liquéfie au soleil.
Par métaphore. || « La critique a tout dissous et liquéfié » (Amiel, in T. L. F.).
2 (1874; au pron., 1851, Cournot). Mod. Faire passer (une substance) de l'état gazeux à l'état liquide. || Liquéfier de l'hydrogène.
3 (Attesté au XVIIe, sans valeur plaisante; surtout pron. et p. p.). Fig. et plais. Amollir. || Ce mode de vie finira par le liquéfier.
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se liquéfier v. pron.
1 Vieilli (d'un solide). Devenir liquide.Mod. Devenir pâteux, mou. || Le goudron (cit. 3) se liquéfie au soleil.
Fig. et fam. (Sujet n. de personne). Être en sueur, « fondre » sous l'effet de la chaleur.
2 (D'un gaz). Devenir liquide. || L'hélium se liquéfie difficilement.Rare. Se condenser, par un processus spontané. || Vapeur d'eau qui se liquéfie.
3 Fig. (Sujet n. de personne). Perdre son énergie, sa résistance (→ Charnier, cit. 4).
0 En dehors de la force qui les maintient (les légionnaires), une force (…) soumise à l'orgueil d'être un homme en marge de la vie sociale commune, ils s'écroulent ou se liquéfient.
P. Mac Orlan, la Bandera, VII.
Se dissoudre (fig.). || « Les cadres de la société se liquéfient » (Artaud, le Théâtre et son double, p. 19).
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liquéfié, ée p. p. adj.
Métal liquéfié, fondu.Par ext. Amolli, rendu pâteux. || Goudron liquéfié.Gaz liquéfié. Liquide.
Fig. || Il est à moitié liquéfié.
CONTR. Coaguler, concréter, congeler, conglutiner, figer, geler, solidifier.
DÉR. Liquéfiable, liquéfiant. — V. Liquéfaction.

Encyclopédie Universelle. 2012.