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CONCORDE
CONCORDE

CONCORDE

Le 21 janvier 1976, l’ère des vols commerciaux à vitesse supersonique commençait avec l’inauguration par Air France de la ligne Paris-Dakar-Rio de Janeiro et par British Airways de la ligne Londres-Bahreïn, l’une et l’autre en Concorde. C’était l’aboutissement de près de vingt années de développements, parsemées de difficultés plus politiques que techniques. L’accord franco-britannique de développement du Concorde avait été signé le 29 novembre 1962, les financements et les travaux étant partagés pour moitié entre les deux pays.

En avril 1967, le Concorde ne totalisait pas moins de 74 options de commande par 16 compagnies aériennes, au nombre desquelles la plupart des grandes compagnies américaines avec en tête la Pan Am. Le premier des deux prototypes, piloté par André Turcat, fit son premier vol le 2 mars 1969. Il avait toutefois été battu de quelques mois par le TU-144, développé en Russie par Andreï Tupolev. La vitesse de Mach 2 fut atteinte le 4 novembre 1970.

Ne voulant pas se laisser distancer par l’Europe et par l’Union soviétique, les États-Unis lançaient, en juin 1963, un vaste programme d’avion supersonique baptisé SST. En 1966, Boeing était choisi pour développer ce qui devait être le B2707. Cet avion, équipé d’une aile à géométrie variable, devait emporter 160 passagers à Mach 3. Mais ce programme, trop ambitieux et butant sur des problèmes techniques, devait être abandonné en mars 1971.

Les Européens avaient fait le bon choix en se limitant à Mach 2, vitesse à laquelle le frottement de l’air porte les structures à une température voisine de 100 0C compatible avec l’utilisation d’alliages d’aluminium, alors que des vitesses plus élevées nécessitent l’utilisation d’aciers (plus lourds) et de titane (plus coûteux).

Les premières commandes fermes furent passées à la mi-1972 par la B.O.A.C. (devenue British Airways) et Air France. Mais, au début de 1973 et contre toute attente, les compagnies aériennes américaines annulent leurs commandes simultanément. Depuis l’abandon de leur programme par les États-Unis, un vent anti-Concorde s’était levé des deux côtés de l’Atlantique, sous des prétextes fallacieux d’atteintes à l’environnement liées au bruit, au bang supersonique et à la destruction de l’ozone en haute altitude. L’année 1973 vit aussi l’accident spectaculaire du TU-144 lors d’une démonstration au Salon du Bourget.

Finalement, s’ajoutant aux deux prototypes et aux deux avions de présérie, seuls 16 avions de série seront construits, tous exploités, avec succès et sans difficultés techniques majeures, par les deux compagnies européennes. Malgré cet échec commercial (ou doit-on dire politique?), le Concorde fut et reste une réussite technique incontestable, prouvant que l’Europe peut, si elle sait unir ses forces, égaler ou dépasser l’Amérique. Le programme Airbus en est une démonstration magistrale.

Des études préliminaires sont en cours en Europe, aux États-Unis et au Japon pour un avion supersonique de “deuxième génération”. Pour rendre l’avion plus économique en exploitation, ce “Super-Concorde” transporterait deux fois plus de passagers (de 250 à 300) sur une distance deux fois plus longue, avec une consommation de kérosène par passager 憐 kilomètre deux fois plus faible. La vitesse resterait proche de Mach 2, ou tout au plus de Mach 2,4.

Mais, afin de partager le coût de développement (estimé à plus de 100 milliards de francs) et les risques technologiques, et peut-être plus encore pour éviter le même écueil qui brisa prématurément la carrière du Concorde, tous les industriels concernés envisagent de coopérer dans un vaste programme unique à l’échelle de la planète.

En attendant, British Airways et Air France ont lancé une étude visant à prolonger la durée de vie des Concorde. Le principal problème est de démontrer que les structures peuvent tenir au-delà des 6 700 vols supersoniques qui ont été validés par les essais de fatigue au sol. Une extension à 8 500 ou même à 10 000 cycles permettrait d’assurer les vols quotidiens sur les lignes Londres-New York et Paris-New York jusqu’en 2005 ou 2010.

concorde [ kɔ̃kɔrd ] n. f.
• 1160; lat. concordia
Paix, harmonie qui résulte de la bonne entente entre les membres d'un groupe. accord, entente, fraternité, harmonie. Vivre dans la concorde. Un esprit de concorde. Union des volontés, conformité des sentiments. La concorde ne règne pas toujours entre eux. La Concorde, personnifiée dans les allégories. La place de la Concorde, à Paris. ⊗ CONTR. Discorde, dissension, haine, mésintelligence, zizanie.

concorde nom féminin (latin concordia) Union des cœurs et des volontés, qui produit la paix ; bonne entente : Un climat de concorde sociale.concorde (citations) nom féminin (latin concordia) Clovis Herteau, dit Clovis de Nuysement vers 1555- ? Le froid maintient le chaud ; le chaud maintient le froid ; L'humide tient le sec, le sec ayde à l'humide, Et à mêmes effets la concorde les guide. Les Gémissements de la France Talmud Le monde se maintient par trois choses ; par la vérité, par la justice et par la concorde… Toutes les trois ne sont qu'une seule et même chose. Talmud, Abot, I, 18 concorde (synonymes) nom féminin (latin concordia) Union des cœurs et des volontés, qui produit la paix ;...
Synonymes :
- accord
- entente
- fraternité
- harmonie
- union
Contraires :
- antagonisme
- discorde
- dissension
- dissentiment
- division
- guerre
- hostilité
- mésintelligence

Concorde
n. f. Litt. Union de coeurs, de volontés; bonne intelligence. Rétablir la concorde. Syn. paix. Ant. discorde.
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Concorde
(place de la) à Paris. Conçue selon un plan octogonal par Gabriel (1753), elle prit sa forme définitive en 1854. L'obélisque de Louxor y fut érigé en 1836.

⇒CONCORDE, subst. fém.
Rapport moral, situation qui existe entre des personnes ayant même disposition de cœur, d'esprit, et vivant en harmonie, éventuellement en collaborant à une œuvre commune. Concorde parfaite. La concorde, ce beau mot tout neuf sous Louis XVI, (...) un mot girondin froid et blanc, apaisant, majestueux, un peu exsangue (MORAND, Parfaite de Saligny, 1947, p. 200) :
1. Non, cette place [place de la Concorde] ne porte pas un nom usurpé : il existe une concorde entre les Français. Les arbres des Tuileries, eux, le savent, et les balustres, et ces anciens parapets d'où, si souvent, se pencha notre jeunesse, aux retours de l'aube, sur la Seine déserte. À leur insu, tous les cœurs s'accordent ici; ...
MAURIAC, Journal du temps de l'occupation, 1944, p. 330.
2. Les inspirations de la bienveillance sont éloquentes et ingénieuses, étant sagesse infuse, docte nescience et gnose du cœur. Mettons-nous bien d'accord, disent les marchands et les disputeurs décidés, précisément, à n'être pas d'accord. Et voici que la fièvre du malentendu tombe comme par enchantement; là où étaient la raideur, la bouderie stagnante et les regards en coulisse, voici que s'anime la généreuse concorde, liquéfiant toutes les complications, faisant fondre, comme il arrive dans les songes de la nuit, l'affectation, la gêne et le bluff. Ne dirait-on pas l'immense, la rafraîchissante simplicité du premier baiser?
JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 197.
PARAD. a) (Quasi-) synon. amitié, conciliation, entente, fraternité, (bonne) intelligence, union. b) (Quasi-) anton. antagonisme, désaccord, désunion, différend, discorde, dispute, dissension, dissentiment, dissidence, division, guerre, haine, hostilité, mésintelligence, scission, zizanie.
P. anal., rare, littér. [En parlant d'une pers. et d'une chose] [Masferrer] ayant Avec la ronce et l'ombre et l'éclair flamboyant Et la trombe et l'hiver de farouches concordes (HUGO, La Légende des siècles, Masferrer, t. 4, 1877, p. 648).
[Par personnification, avec une valeur symbolique (et une réf. plus ou moins nette à la déesse Concordia et aux temples qui lui furent élevés)] :
3. Voilà les hommes, les citoyens estimables, pour lesquels seuls cette académie nationale est fondée : le temple des muses n'est auguste et vénérable que parce qu'il est encore celui de la vertu; l'aimable innocence et la concorde y maintiennent l'ordre, la paix et la plus douce harmonie; elles en écartent l'intrigue, la licence et l'audacieuse impiété; ...
Mme DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, t. 1, 1795, p. 26.
Rem. Concordance/concorde : concordance s'emploie surtout pour marquer un rapp. entre des choses, tandis que concorde s'emploie presque exclusivement pour marquer un rapp. entre des personnes.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [Ca 1125 (leçon du ms. A, 2e moitié XIIIe s.) « (?) harmonie en musique » (Grant mal fist Adam, éd. H. Suchier, 103)]; ca 1155 (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 1255); 1752 spéc. concorde évangélique (Trév.). Empr. au lat. lass. concordia « accord, harmonie ». Fréq. abs. littér. :289. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 289, b) 508; XXe s. : a) 381, b) 480. Bbg. ERNOUT (A.). Philologica. 2. Paris, 1957, pp. 179-184.

concorde [kɔ̃kɔʀd] n. f.
ÉTYM. 1160; lat. concordia, de concordare. → Concorder.
Vieilli ou littér. Paix, harmonie qui résulte de la bonne entente entre les membres d'un groupe. Accord, entente, fraternité, harmonie, intelligence (bonne), union. || La concorde engendre la paix. || Une concorde étroite, parfaite. || La concorde publique. || Vivre dans la concorde. || Faire naître, faire régner; menacer, troubler, rompre, détruire; rétablir la concorde. || Un esprit de concorde.
Union des volontés, conformité des sentiments. || La concorde ne règne pas toujours entre eux.
1 Vous voyez, reprit-il, l'effet de la concorde.
Soyez joints, mes enfants, que l'amour vous accorde.
La Fontaine, Fables, IV, 18.
2 L'homme est celui des animaux qui est le plus né pour la concorde et l'homme est celui des animaux où l'inimitié et la haine font de plus sanglantes tragédies.
Bossuet, Sermon sur la charité fraternelle, Préambule.
3 Lorsque les hommes ont des admirations communes et qu'ils en donnent chacun la raison, la concorde se change en discorde.
France, le Jardin d'Épicure, p. 176.
4 Ce qui est écrit, ce qui va être signé ne serait encore que peu de chose si nous ne réussissions pas à le vivifier constamment par l'esprit de concorde qui a présidé à la rédaction. Il faut qu'après nous avoir fait gagner la guerre, l'harmonie (…) et la convergence des volontés nous fassent gagner la paix.
Raymond Poincaré, Disc. du 27 juin 1919.
La Concorde, personnifiée, dans les mythes, les allégories. || Temple capitolin de la Concorde, dans la Rome antique. || La place de la Concorde, à Paris (et, ellipt., la Concorde).
N. m. || Le Concorde, nom d'un avion de transport supersonique franco-britannique.
CONTR. Antagonisme, désaccord, discorde, dissension, dissentiment, haine, mésintelligence, zizanie.

Encyclopédie Universelle. 2012.