libelle [ libɛl ] n. m.
• 1402; autre sens XIIIe; lat. libellus « petit livre »
♦ Court écrit de caractère satirique, diffamatoire. ⇒ pamphlet, satire; diatribe. Faire, répandre des libelles contre qqn. « Qu'il fasse des libelles, dernière ressource des lâches ! » (Beaumarchais). Auteur de libelles (LIBELLISTE n. ).
⊗ CONTR. Apologie, éloge.
● libelle nom féminin (latin libella, niveau d'eau) Bulle gazeuse et mobile, qui se trouve à l'intérieur des inclusions fluides existant dans les cristaux. ● libelle nom masculin (latin libellus, diminutif de liber, livre) Littéraire. Petit écrit satirique et/ou diffamatoire ; pamphlet. ● libelle (difficultés) nom masculin (latin libellus, diminutif de liber, livre) Genre Masculin : un libelle. Registre Littéraire ou soutenu. Sens Ne pas confondre libelle, petit écrit satirique, avec libellé, rédaction, formulation : le libellé d'un jugement. ● libelle (synonymes) nom masculin (latin libellus, diminutif de liber, livre) Littéraire. Petit écrit satirique et/ou diffamatoire ; pamphlet.
Synonymes :
- factum
- pamphlet
- tract
libelle
n. m. Petit livre de caractère satirique, insultant ou diffamatoire. Syn. pamphlet.
⇒LIBELLE, subst. masc.
A. — DROIT
1. DR. ROMAIN. Mémoire remis par les parties au magistrat avant le début du procès et contenant l'essentiel de leur demande ou de leur défense. Libelle de divorce :
• La litis denuntiatio est remplacée dès le Ve siècle par citation d'office que l'on retrouve dans la procédure par libelles [it. ds le texte], seule connue de Justinien. a) Le libellus conventionis ou « libelle d'assignation » est un écrit rédigé par le demandeur ou par ses conseils, exposant sommairement la demande. Il est remis au juge. Le juge, saisi du libelle, l'examine (...). b) Le défendeur qui reçoit signification a un délai de 10 jours anciennement, puis de 20, pour répondre en envoyant au juge un libelle de défense : le libellus contradictionis.
A.-E. GIFFARD, Précis de dr. romain, Paris, Dalloz, t. 1, 1938, p. 163.
2. DR. CANON. Tout acte signifié par écrit. Libelle d'anathème, d'excommunication. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — LITT. Écrit généralement court, diffamatoire, dirigé contre une personne, un groupe de personnes, une corporation. Veut-on écraser un individu isolé, sans manège, sans appui? On le calomnie dans un libelle (MARAT, Offrande à la Patrie, 1789, p. 25). D'innombrables libelles, d'une violence extraordinaire, furent publiés contre lui [Henri III] (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 182).
— P. méton. Genre littéraire correspondant. S'il [Voltaire] essaie la satire, il glisse dans le libelle (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 273). Le livre [la Fréquente Communion] a de l'allure, mais, par endroits, il tient du libelle (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 422).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1283 dr. « requête écrite présentée par le demandeur » (PHILIPPE DE BEAUMANOIR, Coutumes de Beauvaisis, éd. Am. Salmon, § 196); b) av. 1662 libelle de divorce (PASCAL, Pensées ds Œuvres, éd. L. Brunschvicg, t. 3, p. 181); 2. 1465 libelles diffamatoires (JEAN DE ROYE, Chronique scandaleuse, éd. B. de Mandrot, t. 1, p. 111). Empr. au lat. libellus (dimin. de liber « livre ») « petit livre », qui a déjà eu, dans le domaine littér., le sens de « pamphlet » et en dr. celui de « mémoire ». On trouve plus anciennement le subst. libel employé au sens 1 dep. ca 1265 (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. Carmody, p. 422) et jusqu'au XVIe s.; cf. encore au XVIIe s. le hapax libeau (v. GDF., s.v. libel). Fréq. abs. littér. : 151.
DÉR. Libelliste, subst. Personne qui écrit des libelles. Les libellistes qui s'attaquèrent à Maury, devenu célèbre, ont ignoblement fouillé dans les années de sa jeunesse (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 4, 1851-62, p. 265). — [(l)ist] et [-belist]. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1re attest. 1640 (CHAPELAIN, Lettres, éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 1, p. 664); de libelle, suff. -iste. — Fréq. abs. littér. : 26.
BBG. — GOHIN 1903, p. 270 (s.v. libelliste).
1. libelle [libɛl] n. m.
ÉTYM. 1283; lat. libellus « petit livre », dimin. de liber. → Livre.
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1 Anciennt. Petit livre. — Dr. rom. Acte (II.) par lequel quelque chose est notifié juridiquement. || Libelle de divorce.
1 Lorsqu'une femme qui avait son mari à la guerre n'entendait plus parler de lui, elle pouvait (…) aisément se remarier (…) La loi de Constantin voulut qu'elle attendît quatre ans, après quoi elle pouvait envoyer le libelle de divorce au chef (…)
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXVI, IX.
♦ Dr. canon. Acte introductif d'instance. || Libelle d'anathème, d'excommunication.
2 (1465). Mod. et littér. Court écrit de caractère satirique, injurieux, diffamatoire. ⇒ Pamphlet, satire; diatribe (cit. 1), diffamation (→ Encyclopédie, cit. 3). || Faire, répandre des libelles contre qqn. || Auteur de libelles. ⇒ Libelliste. || Les libelles, « dernière ressource des lâches » (Beaumarchais, la Mère coupable, V, 8).
2 Mais les pauvres insensés se trompent beaucoup, s'ils pensent que leurs libelles, muettes injures, et livres sans nom, offensent la tranquillité de mon esprit (…)
Ronsard, Œuvres en prose, Recueil des nouvelles poésies, « Épître au lecteur ».
3 Ma première idée, à la lecture de ce libelle, fut de mettre à son vrai prix tout ce qu'on appelle renommée et réputation parmi les hommes, en voyant traiter de coureur de bordels un homme qui n'y fut de sa vie, et dont le plus grand défaut fut toujours d'être timide et honteux comme une vierge (…)
Rousseau, les Confessions, XII.
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DÉR. Libeller, libelliste.
HOM. 2. Libelle, formes du v. libeller.
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2. libelle [libɛl] n. f.
ÉTYM. 1902; lat. libella « niveau d'eau », de libra « poids » (→ Livre), « balance; niveau ».
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♦ Sc. Bulle gazeuse que présentent les inclusions liquides de certains cristaux.
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HOM. 1. Libelle; formes du v. libeller.
Encyclopédie Universelle. 2012.