joyau [ ʒwajo ] n. m.
• 1379; au plur. joiaux v. 1135; de jeu et suff. -au, plutôt que du lat. pop. °jocalis, plur. neutre jocalia, de jocus « jeu »
1 ♦ Objet de matière précieuse (or, argent, pierreries), de grande valeur, qui est destiné à orner ou à parer. ⇒ bijou. Les joyaux de la couronne, transmis héréditairement de souverain à souverain. Ce diadème « constituait par le nombre, la grosseur et la qualité des diamants [...] un joyau de haut prix » (Carco) . Commerce des joyaux. ⇒ joaillerie.
2 ♦ Fig. Chose rare et belle, de grande valeur. Le Mont-Saint-Michel, joyau de l'art médiéval.
● joyau nom masculin (ancien français joiel, du latin jocus, jeu, avec l'influence de l'ancien français joi, joie) Objet fait de matières précieuses, servant en particulier à la parure. Ce qui est beau et d'une grande valeur : Cette statuette est un véritable joyau. Ce qu'il y a de plus remarquable dans son genre : La Sainte-Chapelle, joyau de l'art gothique. ● joyau (expressions) nom masculin (ancien français joiel, du latin jocus, jeu, avec l'influence de l'ancien français joi, joie) Joyaux de la Couronne, en France, ensemble des emblèmes et bijoux hérités de la monarchie et dont la plupart des pièces conservées sont au Louvre (galerie d'Apollon ; le diamant le Régent en fait partie). ● joyau (synonymes) nom masculin (ancien français joiel, du latin jocus, jeu, avec l'influence de l'ancien français joi, joie) Objet fait de matières précieuses, servant en particulier à la...
Synonymes :
- bijou
- parure
Ce qu'il y a de plus remarquable dans son genre
Synonymes :
- perle
joyau
n. m.
d2./d Fig. Ce qui a une grande valeur, une grande beauté. La mosquée de Kairouan, joyau de l'art musulman.
⇒JOYAU, subst. masc.
A. — Parure faite de métal précieux ou de pierreries. Synon. bijou. C'est un précieux baguier d'où le joyau a disparu (BARRÈS, Jard. Oronte, 1922, p. 135) :
• 1. ... il [le duc de Bourgogne] dominait tout : il avait plus de chevaliers à lui que tous les autres princes ensemble; il répandait partout ses largesses. Chacun des gens de son hôtel portait un joyau en or fait dans la forme de l'équerre et du fil à plomb des maçons, pour signifier que tout allait être remis dans la règle et en solide assiette.
BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 158.
♦ Joyaux de la Couronne. Ensemble des bijoux transmis aux rois par droit héréditaire (d'apr. Ac.).
B. — P. ext. Chose, objet d'une grande valeur. Vivian montrait à son amie, sur les façades sordides où pendaient des loques rouges, quelque joyau de marbre, une vierge, une fleur de lys, une sainte Catherine dans une niche en coquille (FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 184). Il faut avoir tenu entre ses mains ce livre d'une édition assez rare du XVIIIe siècle, l'un des joyaux de la bibliothèque du curé de campagne, dont la grosse écriture de l'abbé Donissan remplit les marges! (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 160) :
• 2. Il y a là, debout, ouvertes, livrées au premier venu, sous le soleil et sous la pluie, sous la neige et sous le vent, sans voûte, sans lambris, sans toit, percées comme au hasard dans des murs démantelés, douze portes de la Renaissance, douze joyaux d'orfévrerie, douze chefs-d'œuvre, douze idylles de pierre...
HUGO, Rhin, 1842, p. 333.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Au plur. des joyaux. Étymol. et Hist. 1. Ca 1135 joiaux « objet de matière précieuse » (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, AB 603); 1379 joyau sing. (J. LABARTE, Inventaire du mobilier de Charles V, p. 205); 2. a) ca 1205 jüel fig. d'une pers. (Recueil gén. de jeux partis, éd. A. Långfors, CLV, 43); 1810 (CHATEAUBR., Martyrs, t. 2, p. 144); b) 1801 fig. « chose rare et belle, de grande valeur » (MERCIER Néol., t. 2, p. 80). Dér. de jeu; suff. -eau (devenu régulièrement -iau apr. voyelle, comme dans aloyau, boyau, hoyau, tuyau, cf. FOUCHÉ, p. 337, BOURC.-BOURC. § 102 Rem. II). L'anc. forme du sing., jo[i]el, a été refaite en joyau d'apr. le plur. joyaux (cf. NYROP t. 2, § 312; FOUCHÉ, p. 448; BOURC.-BOURC. § 48 Rem. I et § 191 Hist.). Fréq. abs. littér. : 328. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 533, b) 388; XXe s. : a) 720, b) 297. Bbg. GALL. 1955, p. 91, 461, 487.
joyau [ʒwajo] n. m.
ÉTYM. V. 1135, au plur., joiaux; joyau, 1379; plutôt que du lat. pop. jocalis, plur. jocalia en lat. médiéval (de jocus « jeu »), dér. direct de jeu, et suff. -au (comme dans boyau, tuyau).
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♦ Littéraire ou style soutenu.
1 Objet de matière précieuse (or, argent, pierreries…), généralement unique en son genre et de grande valeur, qui est destiné à orner ou à parer. ⇒ Bijou (plus cour.). || Trônes constellés de joyaux (→ Féerique, cit. 2). || Les joyaux de la couronne, transmis héréditairement de souverain à souverain. || Être paré de joyaux. ⇒ Parure (→ Atourner, cit. 1).
1 (…) quand les langes à dentelles, tapis brodés et joyaux d'or trouvés sur moi par les brigands n'indiqueraient pas ma haute naissance (…)
Beaumarchais, le Mariage de Figaro, III, 16.
2 Ce diadème, en dépit de sa monture un peu massive, constituait par le nombre, la grosseur et la qualité des diamants incrustés dans une plaque d'or un joyau de haut prix que la mère de Yonnel avait jadis porté.
Francis Carco, les Belles Manières, III, X.
♦ Littér. Éclat, reflet brillant. || Des joyaux de lumière.
2 (1801, Mercier; jüel, déb. XIIIe, en parlant d'une personne, puis 1809, Chateaubriand, les Martyrs). Fig. Chose rare et belle, de grande valeur. || Joyaux conquis dans les dangers (→ Héroïque, cit. 21). || La beauté et la grâce sont les plus rares joyaux (→ Bijou, cit. 4).
3 Vous avez retourné des âmes comme on retourne la terre, leur découvrant à elles-mêmes leurs joyaux.
Montherlant, les Jeunes Filles, p. 15.
♦ Le joyau, un joyau de… : ce qu'il y a de plus remarquable dans… || Un joyau de l'art gothique.
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DÉR. Joaillier.
Encyclopédie Universelle. 2012.