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joncher

joncher [ ʒɔ̃ʃe ] v. tr. <conjug. : 1>
• v. 1165; junchier, jonchier 1080; de jonc
1Parsemer de branchages, de feuillages, de fleurs. « Des chemins tout jonchés de fleurs et de rameaux » (Baudelaire).
2Couvrir, être épars sur (en parlant d'objets quelconques, jetés ou répandus çà et là en grande quantité). « des feuillets déchirés jonchaient le tapis » (Martin du Gard). Sol jonché de débris. Champ de bataille jonché de cadavres.

joncher verbe transitif (de jonc) Couvrir un lieu de feuilles, de fleurs, de débris de végétaux : Le vent avait jonché le sol de feuilles mortes. Être épars sur le sol en abondance : Les cadavres jonchaient le champ de bataille.joncher (homonymes) verbe transitif (de jonc) jonchée nom féminin jonchaient jonchaie nom féminin jonchet nom masculin jonchais jonchaie nom féminin jonchet nom masculin jonchait jonchaie nom féminin jonchet nom masculin jonchèrent jonchère nom fémininjoncher (synonymes) verbe transitif (de jonc) Couvrir un lieu de feuilles, de fleurs, de débris de...
Synonymes :
- recouvrir
- tapisser
Être épars sur le sol en abondance
Synonymes :
- parsemer

joncher
v. tr.
d1./d Recouvrir le sol (de branchages, de feuilles, etc.). Joncher le sol de fleurs.
d2./d Couvrir en grande quantité. Papiers jonchant le sol.

⇒JONCHER, verbe trans.
A. — Recouvrir le sol (de feuillage, de verdure, de fleurs), à l'occasion d'une solennité. En signe de réjouissance, les habitants de Paris jonchèrent d'herbes et de fleurs les rues de la ville (FRANCE, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. LXX).
B. — [En parlant de feuilles ou de débris végétaux] Recouvrir le sol :
1. Il est remarquable que les tiges sèches des herbes qui meurent tous les ans, et que les feuilles des arbres qui jonchent la terre à la fin de l'automne, résistent, malgré leur extrême fragilité, aux vents, aux pluies et aux neiges, qui font souvent tant de ravages sur les habitations de l'homme...
BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 146.
C. — 1. [En parlant de toutes sortes d'objets] Recouvrir, le plus souvent pêle-mêle, le sol ou toute autre surface. On gagne la loge du cochon tué. Elle est jonchée de paille nouvelle, lavée, aérée (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 82). La table est jonchée de cartes d'état-major anglaises (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 388) :
2. De toutes parts, la terre était jonchée de semblables débris, de corniches, de chapiteaux, de fûts, d'entablemens, de pilastres, tous de marbre blanc, d'un travail exquis.
VOLNEY, Ruines, 1791, p. 7.
3. Au milieu de la chaussée jonchée de cannes, de chapeaux, de débris, se promenaient des officiers de paix, galonnés d'argent, et quelques civils, qui devaient être des autorités policières.
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 409.
Au fig. Il semble que ce soit un rêve, tout jonché d'obstacles hargneux, de fondrières et de cailloux (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 57).
2. [En parlant de cadavres, de mourants] Recouvrir en grand nombre le sol. Jonchés de morts et de mourants, le boudoir et un petit salon offraient l'image d'un champ de bataille (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 75). À voir ses abords jonchés des cadavres des loups, il fut facile de comprendre la violence de l'attaque et la vigueur de la défense (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 186) :
4. Mérovée, rassasié de meurtres, contemploit, immobile, du haut de son char de victoire, les cadavres dont il avait jonché la plaine.
CHATEAUBR., Martyrs, t. 1, 1810, p. 293.
REM. Jonchement, subst. masc. Action de joncher. Au fig. Je laisse à penser (...) quel automatisme par débris et jonchement de la conscience succédait à cette première aura [de Baudelaire] (L. DAUDET, Hérédo, 1916, p. 198).
Prononc. et Orth. : [], (il) jonche []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « couvrir (le sol) (d'objets jetés épars, ici de lances, d'écus, etc.) » (Roland, éd. J. Bédier, 3388); 2. ca 1165 « couvrir (le sol) (de jonc, de feuilles, de fleurs...) » (B. DE STE-MAURE, Troie, 13842 ds T.L.). Dér. de jonc; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 411. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 442, b) 650; XXe s. : a) 797, b) 535.

joncher [ʒɔ̃ʃe] v. tr.
ÉTYM. V. 1165, « parsemer de joncs, de tiges de joncs »; junchier, jonchier, 1080, Chanson de Roland; de 1. jonc.
1 Parsemer le sol de (un lieu) de branchages, de feuillages, de fleurs… 1. Jonchée. || « Les habitants jonchèrent les rues pour le passage de la procession » (Académie).Couvrir d'objets quelconques, jetés ou répandus çà et là en grande quantité. || L'automne (cit. 3) jonche la terre de feuilles mortes.Poétique :
1 Apollon, irrité contre le fier Atride,
Joncha son camp de morts (…)
La Fontaine, Fables, XI, 3.
Au participe passé :
2 (…) tu foulais, monté sur une douce ânesse,
Des chemins tout jonchés de fleurs et de rameaux (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, Révolte, CXVIII.
2 (Le sujet désigne les choses éparses). Couvrir. || Feuilles qui jonchent la terre. || Fleurs qui jonchent les marches d'un autel.
3 Les feuilles mortes tombaient des grands arbres dans un poudroiement de lumière et jonchaient d'or le sol où nous marchions.
France, le Petit Pierre, XXXII.
4 Antoine rangeait des papiers; sous le bureau, la corbeille était pleine, et des feuillets déchirés jonchaient le tapis.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 259.
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jonché, ée p. p. adj.
(Au sens 1 du verbe). Parsemé de végétaux. → ci-dessus, cit. 2. — Couvert (de choses éparses). || Sol jonché de débris. → Géant, cit. 2. || Champ jonché d'éclats de pierre. → Hamada, cit. 1. || Champ de bataille jonché de cadavres.
DÉR. Jonchée, jonchement. — V. Jonchet.
HOM. V. Jonché, 1. jonchée, 2. jonchée.

Encyclopédie Universelle. 2012.