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itou

itou [ itu ] adv.
• déb. XVIIe; altér. dial. de l'a. fr. et atot, et otot, atot, encore XVIe à tout, atout « avec »
Fam. et vieilli Aussi, de même, également. « Je n'en puis plus, dit un des soldats. — Et moi itou, dit un autre » (Stendhal).

itou adverbe (ancien français atut, à tout, avec l'influence de l'ancien français itel, tel) Familier et vieux. Aussi, de même, également : Et moi itou.

⇒ITOU, adv.
Fam. [Avec parfois une affectation d'arch.] Aussi, de même, également. Il demanda : « Et les bancs, est-ce qu'on va les refaire itou? » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Confess. Th. Sabot, 1883, p. 38). Korzakow mangeait comme quatre et moi itou (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 75) :
La petite troupe n'était plus composée que de trois soldats, le caporal et Fabrice. Quand on fut à un quart de lieue de la grande route :
— Je n'en puis plus, dit un des soldats.
— Et moi itou, dit un autre.
STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 54.
Prononc. : [itu]. Étymol. et Hist. [Contrairement à l'indication de DAUZAT 1968, le mot ne semble pas se trouver ds 1628 J. de J. Héroard, éd. E. Soulié et É. M. de Barthélemy, 2 vol., 1868] 1665 (MOLIÈRE, Don Juan, II, 1). Prob. altération de l'a. fr. atout « avec » (composé de a « avec », v. à Étymol. C., et de tout) adv. (ca 1100-XVIIe s. ds FEW t. 13, 2, p. 124b) et prép. (XIIe-XVIe s., ibid.)sous l'infl. de l'a. fr. itel « tel » (de tel renforcé par la particule i- servant aussi aux dém. icist, icel, v. ce); cf. itotes adj. fém. plur. (début XIIIe s. M. DE SULLY, Homélies, éd. C. A. Robson, 8, 49). Fréq. abs. littér. : 40. Bbg. BEHRENS (D.). Etymologisches. Frz. itou. Z. rom. Philol. 1889, t. 13, pp. 411-412.

itou [itu] adv.
ÉTYM. 1665, Molière, Dom Juan (la date de 1628, donnée par Dauzat, est contestée); altér. dial. de l'anc. franç. et atot, et otot, atot, encore XVIe, à tout, atout « avec ».
Fam. (d'abord populaire et rural) et vieilli. Aussi, de même, également. || Et moi itou (→ Batifoler, cit. 1).
1 — Ah ! ah ! me conseilles-tu d'ôter mon chapeau ? — Le chapeau et la familiarité itou. Voilà pourtant un itou qui n'est pas de trop bonne maison.
Marivaux, le Préjugé vaincu, I.
2 — Je n'en puis plus, dit un des soldats.
— Et moi itou, dit un autre.
Stendhal, la Chartreuse de Parme, IV.
REM. De nos jours, s'emploie par plaisanterie.
3 — Silence ! dit Sthène. Si l'on nous entendait parler, notre bon maître serait accusé de sorcellerie. — Brrr, fit le duc. Et son page itou. — Brrr, fit Mouscaillot.
R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 17.

Encyclopédie Universelle. 2012.