atout [ atu ] n. m.
• 1440; de à et tout
1 ♦ Dans un jeu de cartes, Couleur qui l'emporte sur les autres; carte de cette couleur. Atout cœur. Avoir de l'atout. Valet d'atout. Jouer atout. Atout maître : carte d'atout la plus forte de celles qui restent à jouer.
2 ♦ Fig. Moyen de réussir. ⇒ chance; avantage. Mettre, avoir tous les atouts dans son jeu. Il a des atouts, un atout majeur.
● atout nom masculin (de à et tout) Aux jeux de cartes, couleur choisie ou déterminée par le hasard et qui l'emporte sur les trois autres ; carte de cette couleur. Chance de réussir : Son atout principal, c'est son énergie. ● atout (expressions) nom masculin (de à et tout) Avoir tous les atouts en main, dans son jeu, avoir toutes les chances de réussir dans une entreprise.
atout
n. m.
d1./d Dans les jeux de cartes, couleur qui l'emporte sur les autres au cours d'une partie; carte de cette couleur. Jouer un atout.
d2./d Fig. Avoir, mettre tous les atouts dans son jeu: réunir tous les moyens de succès.
⇒ATOUT, subst. masc.
A.— JEUX
1. Au sing.
a) Couleur maîtresse qui l'emporte en valeur sur les autres couleurs. As d'atout.
b) Ensemble des cartes de cette couleur. Avoir de l'atout :
• 1. Mr Fogg et ses partenaires avaient repris leur jeu. Aucun d'eux ne se plaignait de la longueur de la route, — pas même le mort. Fix avait commencé par gagner quelques guinées, qu'il était en train de reperdre, mais il ne se montrait pas moins passionné que Mr Fogg. Pendant cette matinée, la chance favorisa singulièrement ce gentleman. Les atouts et les honneurs pleuvaient dans ses mains. À un certain moment, après avoir combiné un coup audacieux, il se préparait à jouer pique, quand, derrière la banquette, une voix se fit entendre, qui disait : « Moi, je jouerais carreau... »
VERNE, Le Tour du monde en 80 jours, 1873, p. 170.
2. Au sing. et au plur. Carte de cette couleur. Avoir tous les atouts, jouer (un) atout, abattre les atouts.
SYNT. 1. As, roi, dame, dix d'atout; atout trèfle, carreau. 2. Deux atouts maîtres; être sans atout.
— P. méton. Jeu envisagé sous le rapport des atouts. Un sans atout; faire un grand schlem à sans atout.
B.— P. métaph. ou au fig. Moyen, possibilité dont on dispose, qui permet de gagner, de réussir :
• 2. La France a reculé devant de trop beaux atouts. Elle a eu peur de ses chances, de son bonheur.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 5, 1906-07, p. 185.
• 3. Ô Costals, de quoi les hommes souffrent-ils? Il n'y a qu'une souffrance, c'est la solitude du cœur. J'ai fait une liste des atouts de ma vie : liberté, santé, loisir, mon pain (mon pain sec, mais enfin), jeunesse encore, que sais-je.
MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, p. 996.
— Pop. Courage. Avoir de l'atout. Être courageux. Perdre l'atout. Perdre courage :
• 4. Atout, courage, aplomb, assurance.
Quand on a les atouts dans son jeu, on va hardiment. « Tu m'as donné la bonne mesure, tu es un cadet qui a de l'atout. » (Eugène Sue).
FRANCE 1907.
PRONONC. ET ORTH. :[atu]. LITTRÉ rappelle que ,,la première édition du Dictionnaire de l'Académie écrit à tout, ce qui donne l'étymologie``. Cf. aussi Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et DG.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1440 au fig. jouer atout « prendre des risques, jouer son va-tout » (Journal d'un Bourgeois de Paris 1405-49, éd. Tuetey, Paris, 1881, p. 352 : Et tantost ceulx de la ville, quant ilz virent qu'il [Jean Foucault] s'enfferma ou chastel, l'assegerent; et quant ilz se virent ainsi assegez, si jouerent atout, car ilz avoient assez cannons et artillerie, dont ilz dommaigerent moult ceulx de la ville); 1680 jeux faire atout, jetter un atout (RICH.).
Composé de à et de tout, littéralement, soit parce que les cartes d'atout suppléent ,,à toutes les autres``; soit, plus prob. dans la loc. jouer atout « jouer pour tout, jouer pour prendre tout l'enjeu », d'où « jouer les cartes permettant de gagner le tout »; de là, par une nouvelle interprétation morphol. du syntagme, est tiré le subst. atout « carte permettant de gagner le tout »; atout évincera dans cette accept. le fr. class. triomphe (v. FEW t. 132 s.v. triumphus, p. 311b et s.v. totus, p. 123a et 128b).
STAT. — Fréq. abs. littér. :147.
BBG. — BÉL. 1957. — Canada 1930. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 44. — ESN. 1966. — FRANCE 1907. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 293. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. VI, 90. — LARCH. 1880. — LARCH. Suppl. 1880. — LA RUE 1954. — MICHEL 1856. — POPE 1961 [1952], § 606. — ROG. 1965, p. 91. — SAIN. Lang. par. 1920, pp. 388-389. — WEXLER (P.-J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, p. 210.
atout [atu] n. m.
ÉTYM. 1440; de à, et tout.
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1 Carte choisie ou retournée qui l'emporte sur les autres; carte de la couleur qui l'emporte. || Dans ce jeu, c'est la retourne qui détermine l'atout. || Jouer un atout. || Atout maître : carte d'atout la plus forte de celles qui restent à jouer. || Abattre les atouts.
♦ Ensemble des cartes de cette couleur. || Avoir de l'atout. || Jouer atout. || As, valet d'atout. — Atout trèfle, atout cœur, atout carreau. — Sans atout : partie où toutes les couleurs ont la même valeur. || Jouer à sans atout, à sans-atout, jouer sans atout (au bridge). || Demander deux, trois sans-atout.
2 Par métaphore (→ ci-dessous, cit. 1, 3 et 4) et fig. Moyen, possibilité de réussir. ⇒ Avantage, chance. ☑ Mettre, avoir tous les atouts dans son jeu : mettre, avoir toutes les chances de son côté. || C'est son dernier, le dernier atout.
1 Un artiste vraiment fort est celui qui sait tourner ses défauts mêmes à son avantage et sait faire de toutes les cartes de son jeu, des atouts.
Gide, Journal, 11 ou 12 avr. 1929.
2 (…) des positions qui, en Afrique, en Asie, en Amérique, deviendront des atouts dans le jeu européen lui-même.
Louis Madelin, Talleyrand, I, 6.
3 À la vérité, la France possédait-elle encore, contre les apparences, bien des atouts maîtres, que sa déroute récente n'avait pas fait disparaître de son jeu.
Louis Madelin, Talleyrand, IV, 27.
4 (…) ces gens qui avaient tenu en mains tous les atouts de cette partie prodigieuse…
G. Duhamel, Cri des profondeurs, IX.
5 J'ai un beau rire franc, ma poignée de main est énergique, ce sont là des atouts.
Camus, la Chute, p. 49.
♦ (XIXe, E. Sue). Pop., vx. Courage. || Avoir de l'atout : être courageux. || Perdre l'atout : perdre courage.
3 Pop., vx. Coup. || Il a reçu un fameux atout.
Encyclopédie Universelle. 2012.