iris [ iris ] n. m.
• XIIIe; lat. iris, iridis, gr. iris, iridos
I ♦ Plante (iridacées), à rhizome ou à bulbe et à haute tige portant de grandes fleurs ornementales. Iris des marais, de Florence, d'Espagne. Iris violet, jaune. L'irone, principe odorant de l'iris. Poudre d'iris, utilisée en parfumerie.
II ♦ (1478; empr. gr.)
1 ♦ Muscle circulaire diversement coloré, situé derrière la cornée, percé en son centre d'un orifice (⇒ 2. pupille) dont la contraction ou la dilatation règle la quantité de lumière entrant dans l'œil. « Le bleu de l'iris [...] ne formait plus qu'un léger cercle » (Balzac). Inflammation de l'iris. ⇒ iritis. Examen de l'iris (⇒ iridologie) .
2 ♦ Photogr. Diaphragme iris, et absolt iris. Ouverture, fermeture de l'iris.
III ♦ (1478) Vx Arc-en-ciel.
♢ Mod. Littér. Les couleurs de l'arc-en-ciel, du prisme, et spécialt Les cercles de couleurs qui entourent un objet vu à travers une lentille.
♢ Pierre d'iris ou iris : quartz irisé.
● iris nom masculin (latin iris, du grec îris) Littéraire. Arc-en-ciel, spectre des couleurs ; reflets, teintes imitant les couleurs de l'arc-en-ciel (féminin parfois). Plante vivace bulbeuse ou rhizomateuse, à tige simple ou peu ramifiée, à grandes fleurs, dont on cultive de nombreuses variétés ornementales. (On distingue 160 espèces naturelles, auxquelles s'ajoutent de nombreux cultivars : iris des marais, iris nain, iris des jardins, iris de Florence cultivé pour le parfum de son rhizome.) Disque coloré de la partie antérieure de l'œil, visible à travers la cornée, placé devant le cristallin et percé en son centre d'un orifice à diamètre variable, la pupille. Ouverture circulaire à diamètre variable obtenue par un ensemble de lamelles réglables, utilisée comme élément de diaphragme ou comme cache.
Iris
dans la myth. gr., messagère d'Héra et de Zeus; personnifiant l'arc-en-ciel, elle était représentée avec des ailes et un caducée.
————————
Iris
n. m.
rI./r Plante des régions tempérées (Fam. iridacées) à grandes fleurs ornementales.
rII./r
d1./d Partie colorée de l'oeil, formée par une membrane musculeuse qui joue le rôle d'un diaphragme.
d2./d PHOTO Diaphragme à iris, dont l'ouverture se règle par le déplacement de lamelles radiales.
⇒IRIS, subst. masc.
A. — Vieilli et littér. [P. allus. à Iris (myth. gr.) et à son écharpe de sept couleurs] Arc-en-ciel. Dans l'orient obscur, déployant un arc immense, l'iris brille au soleil couchant (CHATEAUBR., Mél. littér., 1826, p. 86).
— P. anal.
1. Synon. vieilli de irisation.
a) Spectre lumineux produit par une diffraction de la lumière blanche. Elle vit que l'iris d'un vitrail ancien, et trempé de soleil, faisait chatoyer ces paroles : Latens Deitas (TOULET, J. fille verte, 1918, p. 78).
b) Halo de lumière parasite qui apparaît autour des objets observés à la lunette d'approche. Cette lorgnette est mauvaise, elle produit un iris très marqué (Ac. 1835, 1878).
2. ENTOMOL. Insecte des régions chaudes, de la famille des Mantidés, voisin des mantes religieuses et dont les ailes portent des arcs irisés. (Dict. XXe s.).
3. MINÉR. Pierre d'iris, iris. Minéral (quartz irisé, calcédoine) présentant des reflets irisés. Sur les cercles [du diadème] (...) s'enchâssaient (...) l'opale cabalistique, et les perles d'iris laiteux (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 216).
B. — BOT. Plante vivace de la famille des Iridacées, à longue tige, à feuilles en lames de sabre que l'on cultive pour ses grandes fleurs ornementales et odorantes (de couleur violette pour l'espèce commune) et pour son rhizome utilisé en parfumerie. La fille des terres pauvres va à la ville en souliers plats, mais son corps est nerveux comme une hampe d'iris (GIONO, Manosque, 1930, p. 20) :
• 1. La veille, les deux sœurs avaient essangé le linge. Depuis le matin, l'eau de cendre, que parfumaient des racines d'iris, bouillait dans un chaudron, accroché à la crémaillère, au-dessus d'un feu clair de peuplier.
ZOLA, Terre, 1887, p. 126.
SYNT. Iris germanique (iris commun); iris de Florence, d'Angleterre (iris xiphoïde), d'Espagne; iris fétide, bâtard (iris spatulé), tigré; iris d'eau (iris des marais), de Suze (iris deuil); iris panaché, iris de Sibérie.
♦ Poudre d'iris, iris. Poudre parfumée extraite du rhizome de l'iris. Une odeur de poudre d'iris ou de jasmin d'Espagne (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 201).
♦ Vert d'iris, iris. Couleur vert pâle, légèrement bleutée, utilisée particulièrement pour la gouache et la miniature. Le vert d'iris est une couleur dont on faisait autrefois usage dans la miniature, mais elle est si fugace qu'on l'a abandonnée (Manuel du fabricant de couleurs, t. 2, 1884, p. 206).
♦ En emploi adj. Couleur de l'iris. Seconde apparition : une dame bleu de ciel, robe décolletée, écharpe iris (...) ombrelle chinée (Mme DE GIRARDIN, Le Vicomte de Launay, Lettres parisiennes, Paris, M. Lévy, 1863 [1840], p. 13).
C. — ANAT. Membrane arrondie, rétractile et diversement pigmentée, située au centre de la partie antérieure de l'œil, en arrière de la cornée et en avant du cristallin et qui est percée en son centre d'un orifice, la pupille. Les paupières et le diaphragme de l'iris protègent l'œil quand l'intensité des rayons lumineux augmente (CARREL, L'Homme, 1935, p. 255) :
• 2. Il eut une lueur de conscience. Ses lourds yeux, dont l'iris semblait flotter à la dérive, rencontrèrent le petit, glacé de peur.
ROLLAND, J.-Chr., Matin, 1904, p. 127.
— P. anal., PHOT. Diaphragme à iris, iris.
Rem. LITTRÉ souligne que, en bot., le mot est souvent au fém. : ,,l'iris tubéreuse``. On relève des ex. du mot au fém. également dans d'autres accept. : Ce fut alors que nous distinguâmes trois iris : la première, sur les eaux du gouffre; la seconde, plus près de nous, et la troisième au-dessus de nos têtes (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 182). Tout ce peuple de femmes qui présente sur nos promenades une éblouissante iris de mille couleurs, naguère était en deuil (MICHELET, Peuple, 1846, p. 81).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié du XIIe s. « variété de quartz qui présente les couleurs de l'arc-en-ciel » (Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, I, 830, p. 62); 2. XIIIe s. [date du ms.] bot. (Livre des simples medecines, éd. P. Dorveaux, § 561); 3. 1478 anat. (Le Guidon en français, trad. par N. Panis, f. 18 ds SIGURS, p. 278); 4. 1478 « arc-en-ciel » (ibid., p. 567). Empr., aux sens 1, 2, 4, au lat. iris, iridis (lui-même empr. au gr. « arc-en-ciel, halo, iris [plante], partie colorée de l'œil »), au sens 3 au gr. directement (cf. la var. yride attestée vers 1370 ds CHAULIAC, Grande Chirurgie, v. Fr. mod. t. 33, p. 209). Fréq. abs. littér. : 291. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 343, b) 317; XXe s. : a) 515, b) 463.
DÉR. 1. Iridacées, subst. fém. plur. Famille de plantes herbacées monocotylédones pourvues d'un rhizome bulbeux ou tubéreux et dont les fleurs, ayant pour type l'iris, sont souvent décoratives. Au sing. Safran (iridacée) (HUSSON, GRAF, Biol. gén., 1965, p. 13). — []. — 1re attest. 1850 (HOEFER); dér. sav. du lat. iris, iridis (iris), suff. -acées. 2. Iridées, subst. fém. plur. Famille de plantes herbacées monocotylédones pourvues d'un rhizome bulbeux ou tubéreux et dont les fleurs, ayant pour type l'iris, sont souvent décoratives. Voir CARRIÈRE, Encyclop. hortic., 1862, p. 293. — []. — 1re attest. 1798-99 (VENTENAT, Tableau du règne végétal, Paris, Drisonnier, t. 2, p. 188); dér. sav. du lat. iris, iridis (iris), suff. -ée (v.-é). 3. Iridien, -ienne, adj., méd. Qui appartient à l'iris (de l'œil). Les cellules iridiennes (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 59). — [], fém. [-]. — 1re attest. 1860 (Journ. de méd. et de chir. pratiques, XXXI, 275 ds QUEM. DDL t. 8); dér. sav. du lat. iris, iridis (iris), suff. -ien. 4. Irien, -ienne, adj., méd. Même sens. Sphincter irien, artères, veines iriennes. C'est ce que Fischer a observé pour l'épithélium irien (J. VERNE, Vie cellul., 1937, p. 117). — [], fém. [-]. — 1re attest. 1814 (NYSTEN); de iris, suff. -ien.
BBG. — QUEM. DDL t. 2; t. 8 (s.v. iridien).
iris [iʀis] n. m.
ÉTYM. XIIe, au sens I, 2; XIIIe, au sens I, 1; lat. iris, iridis, mot grec (iris, iridos) signifiant proprt « arc-en-ciel », mais possédant aussi les sens I et II du français.
❖
———
1 Plante monocotylédone (Iridacées) herbacée, vivace, à rhizome ou bulbe, à feuilles en lames d'épée, engainées à leur base, à haute tige portant de grandes fleurs ornementales bleues, violettes, blanches… (→ Embêter, cit. 5; étang, cit. 5). || Iris d'Allemagne, iris commun, violet (⇒ 1. Flambe). || Iris des marais (à fleurs jaunes). || Iris de Florence (à fleurs blanches). || Iris d'Espagne, d'Angleterre (ou xiphoïde). || Iris fétide (ou glaïeul puant). || Iris bâtard ou spatulé. || Iris tigré (pardanthus). || Iris nain. || L'irone, principe odorant de l'iris.
0.1 (…) alors qu'un iris, créature merveilleuse et délicate, semble avoir cherché la solitude ou égaré sa promenade au milieu d'une prairie, contre un rocher où elle veut bien poser, sans la froisser ni la flétrir, sa tête d'un velours si riche et si coloré.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 301.
0.2 Iris — blanc — penché — gras de gouttes de pluie — gonflé — lourd — de couleur délicate — avec le cortège vert pur et le sol de terre noire — son étoffe trempée, — son attitude sérieuse, vraie, pure, venue de la plus haute noblesse terrestre (…) bijou mol et plein d'eau douce.
Valéry, Cahiers, Pl., t. II, p. 1246.
➪ tableau Noms de plantes médicinales.
♦ Poudre d'iris, tirée des rhizomes de l'iris de Florence, utilisée en parfumerie. — Eau d'iris (→ Appliquer, cit. 3).
♦ Vert d'iris : couleur vert pâle, légèrement bleutée.
♦ En valeur d'adj. || Iris : de cette couleur. || Des corsages iris.
2 Quartz irisé; calcédoine irisé. Vx. Opale. — Syn. : pierre d'iris (au sens III).
———
II (1478; yride, v. 1370; empr. au grec).
1 « Membrane discoïde constituant la partie antérieure de la tunique vasculaire de l'œil, située derrière la cornée et percée, à son centre, d'un orifice : la pupille » (Lovasy et Veillon, Dict. des termes d'anatomie). ⇒ Œil, uvée (→ Chambre, cit. 15; cristallin, cit. 4). || Iris bleu, brun… (→ 1. Feu, cit 66; gène, cit. 2). || Relatif à l'iris. ⇒ Iridien (2.), irien; aussi préf. Irid-. || Inflammation de l'iris. ⇒ Iritis.
1 La prunelle de ses yeux, douée d'une grande contractilité, semblait alors s'épanouir, et repoussait le bleu de l'iris, qui ne formait plus qu'un léger cercle.
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 547.
2 (…) elle s'inquiétait beaucoup de ses yeux. Depuis longtemps je m'expliquais mal un blanchissement progressif du pourtour de l'iris (il semblait envahi par la cornée) qui modifiait de plus en plus la qualité de son regard.
Gide, Et nunc manet in te, p. 61.
2 Photogr. || Diaphragme iris, et, absolt, iris. ⇒ Diaphragme. || Ouverture, fermeture de l'iris.
———
III (1478; syn. : écharpe d'Iris, où Iris est le nom d'une déesse).
1 Vx. Arc-en-ciel.
3 On savait qu'il faut qu'une nuée épaisse, se résolvant en pluie, soit exposée aux rayons du soleil, et que nos yeux se trouvent entre l'astre et la nuée, pour voir ce qu'on appelait l'iris.
Voltaire, la Philosophie de Newton, II, XI.
4 (Ces chants… qui) sur l'aile du temps traversant tous les âges,
Brillent comme l'iris sur les flancs des nuages.
Lamartine, Recueillements poétiques, I, XXV.
2 (1690). Mod. Les couleurs de l'arc-en-ciel, du prisme, et, spécialt, les cercles de couleurs qui entourent un objet vu à travers une lentille. ⇒ Halo. — Pierre d'iris. → ci-dessus, I., 2.
❖
DÉR. et COMP. Irien, iriser, iritis, irone. Aniridie. V. Irid-, iridacées.
Encyclopédie Universelle. 2012.