invocation [ ɛ̃vɔkasjɔ̃ ] n. f.
• 1170; lat. invocatio
♦ Action d'invoquer; résultat de cette action. Invocation à la divinité. Formule d'invocation. ⇒ invocatoire. Église placée sous l'invocation d'un saint, sous son patronage, sa protection. — Invocation aux Muses. ⇒ appel.
● invocation nom féminin (latin invocatio, -onis) Action d'implorer une divinité, un saint par de courtes prières, des formules, des cérémonies particulières : L'invocation de la Vierge. Formule initiale des chartes ou diplômes demandant la bénédiction de Dieu. ● invocation (expressions) nom féminin (latin invocatio, -onis) Sous l'invocation de, en parlant d'une église dédiée à un saint protecteur, sous sa protection, sous son patronage. ● invocation (synonymes) nom féminin (latin invocatio, -onis) Action d'implorer une divinité, un saint par de courtes prières...
Synonymes :
- prière
invocation
n. f. Action d'invoquer; son résultat.
⇒INVOCATION, subst. fém.
A. — [Correspond à invoquer A 1] Action d'invoquer; p. méton. courte prière. Invocation du Saint-Esprit, des Saints; invocation à Dieu, à la Vierge. Il ne me paraît pas qu'il y ait l'accent de la piété (...) dans l'invocation de Lucrèce à Vénus (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 145). L'invocation de la Trinité qui accompagne l'effusion baptismale (Théol. cath. t. 14, 1, 1939, p. 523) :
• 1. Toute la pensée [de la religion primitive du Japon] est tendue vers le respect de toutes les divinités, qui se traduit par des invocations ou des remerciements.
Philos., Relig., 1957, p. 54-12.
— Sous l'invocation de. Sous le patronage de, sous la protection de. Dédier, mettre sous l'invocation de. Ces longs-nez forment une corporation particulière placée sous l'invocation directe du dieu Tingou (VERNE, Tour monde, 1873, p. 133). La belle cathédrale baroque est placée sous l'invocation des saints Urs et Victor (GREEN, Journal, 1947, p. 118).
♦ [P. anal.] C'était du temps de ce bon Gouvernement provisoire qui fit tant de choses et qui en laissa tant faire. La fortune de la France s'abîma tout entière en moins de quinze jours, mais c'était sous l'invocation de l'égalité et de la fraternité (SAINTE-BEUVE, Cahiers, 1869, p. 95) :
• 2. Fontanet parla d'un ton pénétré. — Camarades, un homme doué du génie de la parole a, pendant une longue existence, servi la cause des vaincus. Honorons ce bel exemple, et plaçons notre académie sous l'invocation de Berryer. Cette opinion fut accueillie par des moqueries et des huées...
FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 419.
— P. anal. Invocation (à la Muse). Prière placée en tête d'un poème — plus particulièrement d'un poème épique — par laquelle le poète demande l'inspiration (à la divinité, à la muse). Le poète commence (...) la seconde moitié de son poëme par une invocation à la Muse, qu'il invite à chanter le sujet de la guerre de l'Inde, qui doit durer sept ans (DUPUIS, Orig. cultes, 1796, p. 198) :
• 3. ... lorsque M. de Voltaire s'écrie dans l'invocation de son poëme : Descends du haut des cieux, auguste vérité, il est tombé, ce nous semble, dans une grande méprise. La poésie épique se soutient par la fable et vit de fiction.
CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 300.
B. — Au fig. Action de recourir à (quelque chose); résultat de cette action. À Paul Desjardins, Paris, le 29 juillet 1934. Je crois aussi qu'il serait bon de se méfier des invocations à l'histoire et des prétendues démonstrations que l'on en tire (VALÉRY, Lettres à qq.-uns, 1945, p. 222).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Ca 1185 « action de s'adresser à la divinité, de l'implorer » (MARIE DE FRANCE, Purgatoire, 903 ds T.-L.); 1690 sous l'invocation d'un saint particulier (FUR.); b) 1680 (RICH. : Invocation. Vers que le poète emploie à invoquer sa muse). Empr. au lat. invocatio « action d'invoquer la divinité; invocation ». Fréq. abs. littér. : 298. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 408, b) 404; XXe s. : a) 452, b) 429.
invocation [ɛ̃vɔkɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1170; lat. invocatio, de invocatum, supin de invocare. → Invoquer.
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1 Action d'invoquer; résultat de cette action. || Invocation à la divinité, de la divinité. || Formule d'invocation. ⇒ Invocatoire. — Liturgie. || Invocation aux saints. ⇒ Adjuration. || L'invocation du Saint-Esprit. || Réciter les invocations à la Vierge. ⇒ Litanie. || Invocation qui accompagne le baptême. — (1690). || Sous l'invocation de. || Chapelle placée sous l'invocation de saint Antoine, sous son patronage, sa protection (⇒ Dédicace).
1 Ainsi ceux qui guérissent par l'invocation du diable ne font pas un miracle, car cela n'excède pas la force naturelle du diable.
Pascal, Pensées, XIII, 804.
2 Chaque village de France est placé sous l'invocation d'un saint protecteur, modifié à l'image des habitants.
Maupassant, Clair de lune, Légende Mont Saint-Michel.
3 Les invocations jouent grand rôle. On supplie au nom des dieux : « Au nom du Ciel, partez ! — Tais-toi, pour l'amour de dieu ! — au nom du ciel ne dites pas un mot là-dessus (Muss., Chand. III, 3); — mon père, au nom de tous les saints et de la Vierge, au nom du Christ, qui est mort sur la croix, au nom de votre salut éternel, mon père, au nom de ma vie, ne touchez pas à cela (Balz., Grandet, 202). »
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 570.
4 Ces manifestations de la piété publique devaient se terminer le dimanche par une messe solennelle placée sous l'invocation de saint Roch (…)
Camus, la Peste, p. 107.
2 (1541). Prière qu'un poète adresse à une puissance pour lui demander son concours. || Invocation aux Muses, à la vérité, à l'humanité. ⇒ Appel.
3 Le fait de recourir à qqch. || Faire une invocation à l'histoire, à la tradition, à de grands principes.
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DÉR. Invocatoire.
Encyclopédie Universelle. 2012.