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instituteur

instituteur, trice [ ɛ̃stitytɶr, tris ] n.
• 1441; lat. institutor
1Vx Personne qui institue (qqch.). « L'instituteur divin du christianisme » (Voltaire).
2(1734) Vx au masc. Personne chargée de l'instruction et de l'éducation d'un ou plusieurs enfants. précepteur, professeur. « prendre un précepteur à domicile, ou une institutrice » (F. Mauriac).
3(1792) Mod. Personne qui enseigne dans une école primaire ou maternelle. maître, maîtresse; fam. instit. École normale d'instituteurs. « Instituteur, de institutor, celui qui établit [...] celui qui institue l'humanité dans l'homme; quel beau mot ! » (F. Mauriac). Instituteurs et professeurs d'école.

instituteur, institutrice nom (latin institutor, -trix) Personne qui enseigne dans les écoles maternelles et élémentaires. (Les instituteurs, formés dans les anciennes écoles normales, sont appelés à être progressivement remplacés par les professeurs des écoles, formés depuis 1991 dans les instituts universitaires de formation des maîtres [I.U.F.M.].) ● instituteur, institutrice (synonymes) nom (latin institutor, -trix) Personne qui enseigne dans les écoles maternelles et élémentaires.
Synonymes :
- maître (d'école)

instituteur, trice
n. Personne chargée d'enseigner dans les classes du premier degré.

⇒INSTITUTEUR, -TRICE, subst.
I. — Vx. Celui, celle qui institue quelque chose (v. instituer I A). L'instituteur de cet ordre religieux. Instituteur des Jeux Olympiques (Ac. 1835, 1878). Les sacrements dont l'Église est institutrice (DG). Moïse (...) l'instituteur de la pâque ou du repas égalitaire, du sabbat et du jubilé (P. LEROUX, Humanité, t. 2, 1840, p. 558). Vincent de Paul (...), cet instituteur des Sœurs de Charité, ce père des Enfants-trouvés, ce consolateur des forçats, cet homme d'humilité (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 509).
II. — Celui, celle qui donne une formation de base.
A. — Vx. Celui, celle qui établit quelqu'un dans la connaissance, la science de quelque chose. On est donc bien tenté de croire que le peuple primitif a été l'instituteur du genre humain; et ce peuple, qui l'a formé, si ce n'est une révélation? (STAËL, Allemagne, t. 4, 1810, p. 194).
B. — En partic.
1. Vx. Celui, celle qui est chargé de l'instruction et de l'éducation des enfants dans une famille. Synon. précepteur. L'instituteur d'un jeune prince (DG). Je m'arrêtai à l'idée d'entrer pour quelque temps comme maître de langue ou comme instituteur dans une famille russe (LAMART., Confid., 1849, p. 307) :
1. Antoinette accepta toutes les tâches, toutes les humiliations : elle fut institutrice dans des maisons, où on la traitait presque en domestique; elle devait escorter ses élèves en promenade, comme une bonne, trotter pendant des heures avec elles, dans les rues, sous prétexte de leur apprendre l'allemand.
ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 874.
2. Vx. Celui, celle qui tient une école ou un pensionnat. Synon. maître, maîtresse de pension; chef d'institution (v. institution II B). C'est un des instituteurs les plus renommés de la capitale (Ac. 1835, 1878). M. l'abbé Sicard, instituteur actuel des sourds-muets (JOUY, Hermite, t. 3, 1813, p. 262).
3. Mod. Celui, celle qui enseigne dans une école maternelle ou primaire, publique ou privée. Synon. maître, maîtresse (d'école). Instituteur stagiaire, titulaire; École normale d'instituteurs. Instituteur d'une école paroissiale (Ac. 1935). Instituteur d'une école libre (ROB.). Il a paru tout naturel que l'instituteur, en même temps qu'il apprend aux enfants à lire et à écrire, leur enseigne aussi ces règles élémentaires de la vie morale, qui ne sont pas moins universellement acceptées que celles du langage et du calcul (J. FERRY, Lettres aux instituteurs du 17 nov. 1883 ds E. FOËX, Hist. des Palmes académiques, Paris, Imprimerie Nationale, 1978, p. 115). Instituteurs. Ils disent encore « Monsieur l'Inspecteur » comme ils diraient « Sire » ou « l'Empereur » (RENARD, Journal, 1906, p. 1056). Je m'étais remis (...) à préparer le brevet supérieur, dans l'espoir d'être nommé instituteur l'année suivante, sans passer par l'École Normale de Bourges (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 208) :
2. M. le Doyen, haussant les épaules, s'écriait : — C'est scandaleux... Que vous enseigne-t-il donc, votre instituteur? ... Ah! elle est jolie, l'éducation laïque, gratuite et obligatoire... Elle est jolie!... Eh bien, je vais vous le dire, moi, où se trouvait le paradis terrestre...
MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 218.
REM. Instit, subst., abrév. fam. Des sous, des sous pour les instits (...). Non aux fermetures, vingt-cinq élèves par classe (Le Monde, 11 mars 1981, p. 14).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1441 « celui qui est chargé de l'éducation d'un enfant » (Bibl. Ec. Ch. 98, 1937, p. 304 ds R. Ling. rom. t. 20, p. 82, s. v. institut); 1789, 29 nov. « celui qui enseigne dans une école primaire » (Moniteur universel, n° 99, p. 403b); 2. 1495 « celui qui institue quelque chose » (J. DE VIGNAY, Miroir hist. ds DELB. Notes mss). Empr. au lat. institutor « celui qui dispose, administre » attesté en b. lat. au sens de « maître » formé sur institutum, v. institut. Cf. la forme instituere « celui qui fonde » (1399, Vies des Saints, ms. med. -pal. 141 de la Laurentienne à Florence, f° 197d d'apr. P. MEYER ds Romania t. 33, p. 28, n° 126). Fréq. abs. littér. : 1 065. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 757, b) 912; XXe s. : a) 3 159, b) 1 493. Bbg. ARRIVÉ (M.). Maître, instituteur, professeur. Fr. Monde. 1966, n° 44, pp. 37-39. - CRAMER (F.). Fr. instituteur und seine Konkurrenzwörter. Z. rom. Philol. 1934, t. 54, pp. 729-741. - DUVEAU (G.). Les Instituteurs. Paris, 1957, passim. - RANFT 1908, p. 81.

instituteur, trice [ɛ̃stitytœʀ, tʀis] n.
ÉTYM. 1441; lat. institutor, de institutum, supin de instituere. → Instituer.
1 Vx. Personne qui institue (qqch.). || L'instituteur divin du christianisme (cit. 3, Voltaire).
1 Tel nous paraît être le but le plus important qu'une académie de médecine puisse se proposer; tel a été l'espoir de ses instituteurs !
Condorcet, Bucquet, in Littré.
2 a (1734, d'Argenson). Personne chargée de l'instruction et de l'éducation d'un ou plusieurs enfants. Pédagogue, précepteur, professeur.REM. Dans ce sens général, le mot est vieux au masculin (on dit précepteur), mais encore vivant au féminin (→ Éduquer, cit. 5). || Institutrices françaises engagées par des riches familles à l'étranger.
2 — Mais il a été renvoyé de deux collèges (…) Il reste donc de prendre un précepteur à domicile, ou une institutrice.
F. Mauriac, le Sagouin, p. 41.
b Vx. Maître, maîtresse de pension.
3 (1792). Mod. Personne qui, munie des diplômes requis, enseigne dans une école primaire ( Maître, maîtresse), et, spécialt, une école primaire publique (→ Conscience, cit. 19; féliciter, cit. 6; flatter, cit. 21). || Instituteurs stagiaires, vacataires, titulaires. || L'institutrice communale. || École normale d'instituteurs. || Instituteur d'une école libre. || L'institutrice de mon fils, son institutrice est excellente.
3 Nous n'avons pas assez de patients, de dévoués instituteurs pour manier ces masses.
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 702.
4 La Convention, au commencement de décembre (1792), reçut et discuta un projet d'organisation des écoles primaires, proposé par son comité d'instruction publique, d'après les vues de Condorcet. Ce projet (…) contenait la pensée la plus démocratique de la Gironde (…) L'école primaire, gratuite pour tous, était la porte par laquelle l'enfant laborieux du pauvre pouvait entrer dans la classe des élèves de la patrie, qui parcouraient gratuitement tous les autres degrés de l'instruction. Les instituteurs étaient élus, au suffrage universel, par les pères de famille. Le prêtre ne pouvait devenir instituteur qu'en renonçant à la prêtrise.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IX, IX.
5 Pour moi j'ai la conviction qu'il se distribue beaucoup plus de véritable culture, aujourd'hui même encore, dans la plupart des écoles primaires (…) qu'il ne s'en distribue entre les quatre murs de la Sorbonne (…) Un très grand nombre d'instituteurs encore, même radicaux et radicaux-socialistes, même francs-maçons, même libres penseurs professionnels (…) continuent encore d'exercer (…) dans les écoles des provinces et même des villes un certain ministère de la culture.
Ch. Péguy, Notre jeunesse, p. 44.
6 À l'École normale, un de leurs maîtres leur apprenait les étymologies : instituteur, de institutor, celui qui établit, celui qui instruit, celui qui institue l'humanité dans l'homme; quel beau mot !
F. Mauriac, le Sagouin, p. 156.
Abréviation familière : insti [ɛ̃sti] (1967) ou instit [ɛ̃stit] (1966, in D. D. L.).REM. La forme instit l'emporte en franç. contemporain. || Il, elle est insti, instit. || Les instits [ɛ̃stit] et les profs. || « Il (le père) voudrait que Sylvie fasse instit. » (le Nouvel Obs., 15 juin 1981, p. 52).REM. On écrit aussi instite.
tableau Noms de métiers.
4 Fig. (Personnes, collectivités). || L'instituteur, l'institutrice de… Éducateur (→ Incapable, cit. 12).
7 (…) quiconque peut chercher sérieusement les femmes, les honneurs, les biens, l'amour même ou la gloire, n'est pas né pour la magistrature auguste d'instituteur des hommes.
É. de Senancour, Oberman, LXXIX, Note.
8 (…) un État totalitaire c'est un État qui se fantasme comme instituteur de la société, qui ne rabat le pouvoir sur sa source qu'au prix d'un autre rabattement du Pouvoir sur le social.
Bernard-Henri Lévy, la Barbarie à visage humain, p. 167.

Encyclopédie Universelle. 2012.