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précepteur

précepteur, trice [ presɛptɶr, tris ] n.
XVe; lat. præceptor « maître qui enseigne »
1Personne chargée de l'éducation, de l'instruction d'un enfant (de famille noble, riche...) qui ne fréquente pas un établissement scolaire. éducateur, pédagogue; préceptorat. Bossuet fut précepteur du Dauphin. « madame Graslin jugea nécessaire de donner un précepteur à son fils, qui avait onze ans » (Balzac).
2(XVIe) Vx Professeur. « Mon précepteur en langue arabique » (Rabelais). Mod. Guide. « il a consenti à être mon précepteur en politique » (Balzac).

précepteur, préceptrice nom (latin praeceptor) Personne chargée de l'éducation d'un enfant ou d'un adolescent à domicile. ● précepteur, préceptrice (difficultés) nom (latin praeceptor) Sens Ne pas confondre ces deux mots de prononciation voisine. 1. Précepteur n. = éducateur à domicile. 2. Percepteur n.m. = fonctionnaire du Trésor.

précepteur, trice
n. Personne chargée de l'éducation et de l'instruction d'un enfant qui ne fréquente pas un établissement d'enseignement; professeur, maître particulier.

⇒PRÉCEPTEUR, subst. masc.
A. —Éducateur engagé par une famille aisée pour assurer, moyennant rétribution, l'instruction et l'éducation d'un (ou plusieurs) enfant(s) ou adolescent(s). Synon. maître, pédagogue. Ancien, jeune, nouveau, vieux précepteur; bon, pauvre, sage précepteur; le précepteur des enfants, du prince, du roi; le précepteur d'Alexandre (Aristote), de Néron (Sénèque); un abbé précepteur; avoir, engager, prendre, trouver un précepteur; être engagé, entrer comme précepteur (de, chez...). Le père de Chopin était un Lorrain de Nancy qui (...) fut précepteur de Marie Leczinska, plus tard, de la comtesse Walewska (BARRÈS, Cahiers, t.2, 1900, p.182). Je grandis entre mon précepteur, l'abbé Vernet, qui cultivait mon esprit et mes manières, et notre piqueur Ducarouge, qui m'apprenait l'escrime et l'équitation (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p.243):
♦ Les enfants, auxquels l'on avait annoncé le nouveau précepteur, accablaient leur mère de questions. Enfin Julien parut (...). Il fut présenté aux enfants, et leur parla d'un air qui étonna M. de Rênal lui-même. —Je suis ici, Messieurs, leur dit-il en finissant son allocution, pour vous apprendre le latin.
STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.31.
Rem. Le fém. préceptrice est rare: Voilà le fils qui naît, le grand héritier et ils engagent Nancy, nurse, préceptrice, soeur, clef de voûte, appelez-la comme vous voudrez (CAMUS, Requiem, 1956, 2e part., 4e tabl., p.878).
Vx. Synon. de professeur, maître. Un précepteur en mathématiques, en langues arabiques. (Dict. XIXe et XXes.). P. anal. Quoiqu'il occupe une magnifique position, il a consenti à être mon précepteur en politique (BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p.193).
B. —1. Personne (ou groupe de personnes) qui, par sa culture, son expérience, est apte à instruire, guider les autres dans tous les domaines ou dans un domaine particulier. Précepteur moral, spirituel. Restent donc ceux (...) qui s'érigent en précepteurs du genre humain: mais pour un sage, que d'hommes vains et superficiels! (MARAT, Pamphlets, Charlatans mod., 1791, p.257). Les poëtes sont les législateurs des hommes, et les précepteurs de la sagesse (CHATEAUBR., Martyrs, t.1, 1810, p.169).
Le divin précepteur. Le Christ. Élevons les yeux vers notre divin précepteur et attachons avidement notre regard à ce coeur (...) c'est un dieu-homme que l'on nous a donné à regarder (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p.149).
Péj. Il y aura toujours chez lui du précepteur et du parvenu (FROMENTIN, Dominique, 1863, p.134).
2. P. anal. Chose, entité dont on tire une leçon. C'est un petit enfant [le roi], que voulez-vous qu'il fasse Contre ce précepteur effroyable, le mal? (HUGO, Pitié supr., 1879, p.129).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: precepteur; dep. 1740: pré- (au masc. dans toutes les éd.). Étymol. et Hist.I. 1. Fin XIVes. sens obscur (ROQUES t.2, n° 13032, 9661: pretor: prevost ou precepteur); ca 1470 «celui qui est chargé de l'éducation d'un enfant» (G. CHASTELLAIN, D. de Bourg., OEuvr., IV, 320, Kerv. ds GDF. Compl.); 2. 1530 «celui qui enseigne» (J. BOUCHET, La Noble Dame, f° 115 r°, ibid.); 1549 subst. fém. (EST.). II. 1716 terme hist. «commandeur de l'ordre du Saint-Esprit, résidant à Montpellier» (P. HÉLYOT, Histoire des ordres monastiques religieux, t.II, pp.203-204 d'apr. Trév. Add. 1721). I empr. au lat. praeceptor «celui qui enseigne». II empr. au lat. médiév. praeceptor «chef d'une province (dans l'ordre des Templiers)» 1183, Charta ex Archivis Prioratus S. Aegidii Arelat. ds DU CANGE; XIIes. ds NIERM. Fréq. abs. littér.:382. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 817, b) 460; XXes.: a) 395, b) 442.
DÉR. 1. Préceptoral, -ale, -aux, adj. Qui est propre au précepteur et aux fonctions qui s'y rattachent; [En mauvaise part] pédantesque. Autorité, devoir, gravité, ton préceptoral(e); conseils préceptoraux. La règle, en sa vigueur grave et préceptorale (VERHAEREN, Les Moines ds GUÉRIN 1892). [], masc. plur. [-o]. Ac. 1694 et 1718: preceptoral; dep. 1740: pré-. 1re attest. 1783 (MERCIER, Tabl. de Paris, VIII, 29 ds Fonds BARBIER); dér. sav. de précepteur, suff. -al. 2. Préceptorial, -ale, -aux, adj. et subst. a) Dr. canon. Prébende préceptoriale. Prébende affectée autrefois aux ecclésiastiques chargés d'instruire gratuitement les jeunes clercs. (Dict. XIXe et XXes.). On disait aussi préceptoriat. Empl. subst. fém. La préceptoriale. Même sens. b) Empl. subst. masc. Le préceptorial. [Aux U.S.A.] Cours donné sous forme d'entretiens et de dialogues par un professeur à son domicile. Par groupes de six ou sept, pour des entretiens plus intimes, que l'on appelle des «préceptoriaux» (MAUROIS, Mes songes, 1933, p.223). [], masc. plur. [-o]. Ac. 1694 et 1718: preceptorial; 1740-1798: pré-. 1re attest. 1571 prébendes préceptoriales (ISAMBERT, Rec. gen. anc. lois fr., XIV, 233 ds Fonds BARBIER); dér. sav. de précepteur, suff. -al avec infl. du lat. médiév. praeceptoria (v. DU CANGE) «qui concerne la charge d'un précepteur». 3. Préceptorat, subst. masc. Emploi, fonction de précepteur; temps pendant lequel un précepteur exerce ses fonctions. L'issue matérielle était le retour chez ma mère, une fois mon préceptorat fini (BOURGET, Disciple, 1889, p.167). Depuis deux ans, le révérend (...) nous apprenait le latin et le grec (...). Madame mère le soutenait malgré la qualité médiocre de son préceptorat (H. BAZIN, Vipère, 1948, p.73). []. Att. ds Ac. dep. 1798. 1re attest. 1688 (MIEGE); dér. sav. de précepteur, suff. -at.
BBG. —GOHIN 1903, p.275 (s.v. préceptoral).

précepteur, trice [pʀesɛptœʀ, tʀis] n.
ÉTYM. V. 1460; lat. præceptor « maître qui enseigne », de præceptum. → Précepte.
1 Personne chargée d'assurer l'éducation et l'instruction d'un enfant (d'une famille noble, riche…) qui reste dans sa famille et ne fréquente pas une école ou un collège. Éducateur, maître, pédagogue (→ Éduquer, cit. 3; négliger, cit. 8).REM. Le féminin préceptrice est rare. — Emploi (cit. 14) de précepteur. Préceptorat. || Le gouverneur (cit. 4) des enfants de France choisissait leur précepteur. || Bossuet fut précepteur du dauphin. || Prendre un précepteur à domicile (→ Instituteur, cit. 2). || Le précepteur dispense un enseignement individuel.
1 Quoi, c'était là ce précepteur qu'elle s'était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants !
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, VI.
2 (…) madame Graslin jugea nécessaire de donner un précepteur à son fils, qui avait onze ans; elle ne voulait pas s'en séparer, et voulait néanmoins en faire un homme instruit.
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 731.
2 (XVIe). Vx. Professeur, maître. Instituteur (sens général). || Mon précepteur en langue arabique (cit. Rabelais; → aussi Étude, cit. 9 et 17).
Mod., littér. Personne, ou, par ext., chose qui enseigne, qui guide, qui initie. || Ces dignes prêtres ont été mes premiers précepteurs spirituels (→ Brillant, cit. 19).
3 (…) il a consenti à être mon précepteur en politique; il m'apprend les affaires, il me nourrit de son expérience (…)
Balzac, Modeste Mignon, Pl., t. I, p. 514.
DÉR. Préceptoral, préceptorat.

Encyclopédie Universelle. 2012.