1. insigne [ ɛ̃siɲ ] adj.
• XIVe; lat. insignis
♦ Qui s'impose ou qui est digne de s'imposer à l'attention. ⇒ remarquable; éclatant, éminent, fameux. Service insigne. ⇒ important, signalé. Faveur, grâce insigne. Avoir l'insigne honneur de. — Iron. Je considère cela « comme une insigne maladresse » (A. Gide).
insigne 2. insigne [ ɛ̃siɲ ] n. m.
• 1484 au plur.; rare av. 1821; lat. insignia, plur. neutre de insignis
1 ♦ Marque extérieure et distinctive d'une dignité, d'une fonction, d'un grade. ⇒ emblème, 1. marque, signe, symbole. Les insignes de la royauté. Insigne honorifique. ⇒ décoration, médaille. Il « portait les insignes de l'ordre de la Toison d'Or » (Balzac).
2 ♦ (1909) Cour. Signe distinctif des membres d'un groupe, d'un groupement. ⇒ badge, écusson, macaron, pin's. L'insigne d'un parti politique, d'un club sportif. Ils « se firent faire un insigne tricolore qui se portait à la boutonnière » (Aragon).
● insigne adjectif (latin insignis) Qui est digne de s'imposer à l'attention (en bonne ou en mauvaise part) : Une maladresse insigne. ● insigne (synonymes) adjectif (latin insignis) Qui est digne de s'imposer à l'attention (en bonne ou...
Synonymes :
- brillant
- distingué
- éclatant
- émérite
- éminent
- fabuleux
- fameux
- mémorable
- réputé
- signalé
● insigne
nom masculin
(latin insigne, de insignis, remarquable)
Marque distinctive de grades, de dignités, etc. : Les insignes de la royauté.
Signe distinctif arboré par les membres d'un groupement : Porter au revers de sa veste l'insigne de son club.
● insigne (difficultés)
nom masculin
(latin insigne, de insignis, remarquable)
Genre
Masculin : un insigne.
● insigne (synonymes)
nom masculin
(latin insigne, de insignis, remarquable)
Marque distinctive de grades, de dignités, etc.
Synonymes :
- décoration
- emblème
- symbole
insigne
n. m.
d1./d (Plur.) Attribut d'un grade, d'un rang, d'une fonction.
d2./d Marque distinctive d'un groupe. Insignes scouts.
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insigne
adj. Litt. Remarquable. Une faveur insigne.
I.
⇒INSIGNE1, adj.
Littéraire
A. — Qui est remarquable, digne d'attirer l'attention. Synon. éclatant, éminent, fameux; anton. banal, ordinaire, insignifiant. Bonheur, faveur, gloire, grâce, honneur, mérite, service, valeur insigne; occuper une place insigne. La blancheur insigne De la neige des monts et de l'aile du cygne (BANVILLE, Exilés, 1874, p. 33). Brusquement, l'héritage paternel l'avait investi d'une puissance inattendue : l'argent. Or, il n'était pas homme à négliger cette chance insigne (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 119) :
• ... il tentait de forcer son indifférence stupide, prodiguant dans cette folle entreprise, jetant à pleines mains les puissances sacrées de son être, sa flamme insigne, tout le génie de sa charité.
BERNANOS, Imposture, 1927, p. 494.
B. — Remarquable en bien ou en mal. Insigne faiblesse, folie, maladresse. Les gens qui (...) se figureraient pouvoir retrouver (...) une France politiquement, socialement, moralement pareille à celle qu'ils ont jadis connue commettraient une insigne erreur (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 533).
— [En parlant d'une pers.] Un homme qui eût marqué, soit comme grand législateur ou philosophe, soit comme insigne imposteur (DUPUIS, Orig. cultes, 1796, p. 403). Le vaisseau de mes insignes voleurs, battu toute la nuit par l'orage, venait de couler à fond à la vue de la rade (NODIER, Fée Miettes, 1831, p. 167). Je reçus une invitation signée du nom d'un comte jadis célèbre (...). Bref, un insigne personnage et qui me priait en termes excellents de bien vouloir me rendre chez lui (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 247).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1500 « remarquable, notable » (O. DE SAINT-GELAIS, Énéide, éd. 1540, f° 102, v° ds DELB. Notes mss : despouilles insignes); 2. 1546. iron. (RABELAIS, Tiers livre, chap. XXXVIII, 57, éd. M.A. Screech, p. 263a : f [ol] insigne). Empr. au lat. insignis « qui porte une marque distinctive, remarquable, singulier (en bonne et mauvaise part), voyant ». L'attest. donnée par GDF. Compl. (Les remonstrances ou la complainte de Nature à l'alchymiste errant, 649 ds Rose, éd. Méon, t. 4, p. 151), faussement datée du XIVe s. dans plusieurs dict., ne convient pas; il s'agit en fait d'une interpolation de ca 1700 (cf. G. ROQUES ds R. Ling. rom. t. 38, p. 455).
II.
⇒INSIGNE2, subst. masc.
A. — 1. Marque extérieure d'une dignité, d'une charge ou d'un grade. Synon. emblème, signe, symbole. Insigne(s) d'un grade, de la royauté; insignes impériaux, royaux; arborer, porter, recevoir, revêtir un insigne. L'huissier revint avec cette espèce de batte en ébène qui, depuis un temps immémorial, est l'insigne de leur fonction et qu'on appelle une verge (BALZAC, Splend. et mis., 1846, p. 426). L'insigne de l'Ordre de la Libération consistera dans un écu, portant un glaive surchargé d'une Croix de Lorraine (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 342) :
• Leur attitude (...) se caractérisait par un respect exagéré, et qui ne paraissait pas feint, des insignes et des représentants du pouvoir. Lorsqu'on les poussait dans le bureau de police, ils saluaient chacun à la ronde avec une sorte d'emphase cérémoniale et exaltée...
GRACQ, Syrtes, 1951, p. 168.
♦ P. métaph. Insignes ouvertement portés de la philosophie chrétienne, ils [les textes philosophiques du Moyen Âge] sont les signes sensibles de l'aide prêtée par la révélation à la raison (GILSON, Espr. philos. médiév., 1931, p. 152).
— HIST. ROMAINE. Vêtement d'un magistrat ou attribut de sa dignité. Les douze villes étrusques, qui selon Denys, envoyèrent à Tarquin l'Ancien la prétexte, le sceptre et la chaise curule, insignes de la suprématie, faisaient hommage à leur métropole Tarquinies (MICHELET, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 91).
2. P. anal. Marque distinctive. Revêtue des bijoux et des insignes du luxe (BAUDEL., Salon, 1846, p. 122).
B. — P. ext. Petit emblème en métal ou en tissu qui est le signe distinctif de l'appartenance à un groupe, à une association. Insigne d'un parti. Sa casquette de drap ornée de l'insigne de l'A.C.F. (HAMP, Champagne, 1909, p. 87). Ils étaient (...) plus de cent guides diplômés du Club Alpin Suisse, dont ils arboraient l'insigne, croix blanche sur champ rouge, à leur revers (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 15).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1484 plur. « marque distinctive d'une dignité, d'une fonction, d'un grade » (Reg. du Cons. d'Etat de Ch. VIII ds GODEFROY, Observ. sur l'Hist. de Charles VIII, éd. 1684, p. 441 ds GDF. : les insignes de legat), attest. isolée dans ce sens; à nouv. en 1804 (d'apr. Lar. 19e 1873, à propos du couronnement de Napoléon) et en 1821 (ibid.); 1823 (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, p. 362); 2. 1909 « signe distinctif porté par les membres d'un groupement » (HAMP, loc. cit.). Empr. au lat. insignia, plur. du subst. neutre insigne « signe, marque distinctive; insigne d'une fonction, d'une dignité, d'un grade ». Cf. enseigne1.
STAT. — Insigne1 et 2. Fréq. abs. littér. : 527. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 687, b) 674; XXe s. : a) 749, b) 842.
1. insigne [ɛ̃siɲ] adj.
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♦ Qui s'impose ou qui est digne de s'imposer à l'attention. ⇒ Remarquable; éclatant, éminent, fameux. || Honneur (cit. 70), valeur, gloire insigne. || Avoir l'insigne honneur d'être présenté à un souverain, à un chef d'État. || Service insigne. ⇒ Important, signalé. || Faveur, grâce insigne. || Occuper une place insigne (→ Culture, cit. 19). — (1546, iron.). Péj. ou iron. Remarquable (dans un genre décrié et condamné); → ci-dessous, cit. 3, 4, 5, 6 et 7. || Maladresse insigne (→ État, cit. 107). — Souvent antéposé. || Cet insigne animal de X… a tout gâché (→ Infini, cit. 23, Stendhal).
1 C'est fait, j'ai dévidé le cours de mes destins,
J'ai vécu, j'ai rendu mon nom assez insigne (…)
Ronsard, Pièces posthumes, Derniers vers, Sonnet VI.
2 (…) les rois ont une obligation insigne à ceux qui demeurent dans leur obéissance (…)
Pascal, Lettre à Mlle de Roannez, sept.-oct. 1656.
3 (…) une marque insigne, un fameux témoignage
De la méchanceté des hommes de notre âge.
Molière, le Misanthrope, V, 1.
4 Ses soins ne purent faire
Qu'elle échappât au temps, cet insigne larron.
La Fontaine, Fables, VII, 5.
5 Il aurait dû périr par un supplice insigne.
Voltaire, Triumvirat, IV, 6.
6 Tu n'auras pas l'insigne avantage de voir le drôle qui répond au nom de Maxime Du Camp.
Flaubert, Correspondance, 188, 28 févr. 1847.
7 C'est pourquoi je considère en l'occurrence le moindre mandat d'arrêt comme une insigne maladresse.
Gide, les Faux-monnayeurs, I, II.
8 Talou, qui aux fonctions de souverain joignait celles de chef religieux, devait se sacrer lui-même roi du Drelchkaff, titre auquel son dernier succès lui donnait droit.
Or le monarque prétendait rehausser l'éclat de l'insigne proclamation en la faisant coïncider avec le gala des Incomparables.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 142.
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HOM. 2. Insigne.
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2. insigne [ɛ̃siɲ] n. m.
ÉTYM. 1484, au plur.; rare av. 1821; lat. insignia, plur. neutre de insignis; de in-, et signum. → Enseigne.
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1 (Au plur.). Marque extérieure et distinctive (d'une dignité, d'une fonction, d'un grade). ⇒ Emblème, 1. marque, signe, symbole. || Les insignes de la royauté (⇒ Sceptre). || Hérauts (cit. 2) portant les insignes royaux. || Insigne honorifique. ⇒ Décoration, médaille (→ Étole, cit. 1). || Les insignes de la Légion d'honneur. || Député, maréchal revêtu de ses insignes. || Insigne porté sur l'uniforme (⇒ Bouton). || L'écharpe fait partie des insignes du maire, en France. || Insignes professionnels du commissionnaire, du garde champêtre (⇒ Plaque), du bedeau, des anciens huissiers (⇒ Verge). || Port illégal d'insignes. — Fig. || Les insignes de la servitude. ⇒ Livrée.
1 Il était mis élégamment, portait les insignes de l'ordre de la Toison d'Or et une plaque à son habit.
Balzac, Ferragus, Pl., t. V, p. 55.
2 (Déb. XXe : 1909, P. Hamp, in T. L. F.). Cour. (au sing.). Signe distinctif des membres d'un groupe, d'un groupement. || Arborer à sa boutonnière l'insigne d'une association sportive, d'un parti politique. || Insigne des scouts, des anciens prisonniers de guerre. || Porter comme insigne un brassard, une cocarde, un macaron, un badge (anglic.).
2 Ils avaient des décorations, des insignes au veston, avec des lys, des faisceaux, des glaives, des croix, des têtes de mort.
P. Nizan, le Cheval de Troie, p. 158.
3 Ils (ces jeunes gens) se firent faire un insigne tricolore qui se portait à la boutonnière (…)
Aragon, les Beaux Quartiers, I, VII.
REM. Le mot, dans la langue familière, parlée, est parfois employé erronément au féminin.
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HOM. 1. Insigne.
Encyclopédie Universelle. 2012.