incommodité [ ɛ̃kɔmɔdite ] n. f.
• 1549; « immondice » 1389; lat. incommoditas
1 ♦ Littér. Gêne, désagrément causé par ce qui est incommode. ⇒ ennui, importunité, inconvénient. Incommodité d'un voisinage bruyant. L'incommodité d'habiter loin de son lieu de travail. ⇒ sujétion.
♢ Vx ⇒ indisposition .
2 ♦ Littér. Caractère de ce qui n'est pas commode, pratique. Incommodité d'une installation, d'un appartement. ⇒ inconfort. « L'incommodité des commodes était un fait démontré pour lui » (Gautier).
⊗ CONTR. Commodité, 2. confort; agrément, facilité.
● incommodité nom féminin (latin incommoditas, -atis) Caractère de ce qui est incommode, peu pratique : La réunion est reportée en raison de l'incommodité de la date prévue. Littéraire. Gêne, malaise que cause quelque chose d'incommode : Les incommodités de la vie commune. ● incommodité (synonymes) nom féminin (latin incommoditas, -atis) Littéraire. Gêne, malaise que cause quelque chose d'incommode
Synonymes :
- difficulté
- ennui
- importunité
- inconvénient
incommodité
n. f. Caractère de ce qui est incommode.
⇒INCOMMODITÉ, subst. fém.
A. — Caractère de ce qui n'est pas commode, qui n'est pas pratique. J'insistai même sur l'incommodité extravagante d'un pareil attirail (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 416). L'incommodité des locaux mal adaptés à leur fonction éducative (CACÉRÈS, Hist. éduc. pop., 1964, p. 61).
B. — 1. Vieilli. État de gêne, de malaise physique ou moral, sentiment d'inconfort (causé par une chose incommode, pénible ou importune). L'incommodité du vent, du soleil (Ac. 1798-1935). Moins encore en raison des difficultés qu'on rencontrait dans son genre d'esprit que par l'incommodité que causait sa vertu, Daguesseau fut exilé deux fois dans sa terre de Fresnes (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 3, 1851-62, p. 417). Les ennuis du bord, l'incommodité de la vie en commun, l'absence cruelle de toute nouvelle de France, l'impossibilité de travailler (FROMENTIN, Voy. Égypte, 1869, p. 114) :
• Au plaisir ajoute une sorte d'avant-goût héroïque l'incommodité du plaisir. Prévenir l'aube; épuiser le vent et l'averse; rôtir sous le midi; amuser sa faim, son sommeil à l'incertitude des heures et des lieux; maintenir sa vie en équilibre sur une crête étroite et ne s'accorder de salut que dans la rigueur de la fuite...
GIDE, Journal, 1910, p. 309.
— Spéc., vx
♦ État de gêne financière. La perte de son procès lui causera de l'incommodité (Ac. 1798-1878).
♦ MAR. ,,État momentané de detresse où peut se trouver un bâtiment en mer`` (WILL. 1831). Signal d'incommodité.
2. P. méton., au sing. et au plur. Ce qui cause de la gêne, de l'inconfort; chose importune, pénible. Il fuyait (...) gagnait un autre abri (...). Et ces incommodités, ces périls même, étaient peu de chose auprès des peines qu'endurait son cœur (FRANCE, Riquet, 1897, p. 80). Vous êtes mes invités; pour vous, je subis mille incommodités, et où est, je vous prie, mon dédommagement? (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 80).
— En partic. Malaise physique, maladie, infirmité. Une incommodité légère, passagère; les incommodités des enfants; les incommodités de l'âge. Il [l'abus des drogues stimulantes] les livre à tous les dégoûts, et à toutes les incommodités d'une vieillesse hâtive (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 217). C'est une affection sans aucune gravité. Une incommodité, un point, c'est tout (CAMUS, Cas intéress., 1955, 2e temps, 8e tabl., p. 689).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1389 « ce qui gêne, cause du désagrément » ici, désigne des immondices (Hist. gén. et partic. de Bourgogne, éd. 1748, t. III, Preuves, CXXVI); 2. 1549 « gêne, désagrément » (EST. ds FEW t. 4, p. 630 a). Empr. au lat. incommoditas « désavantage, inconvénient; tort, dommage ». Fréq. abs. littér. : 117.
incommodité [ɛ̃kɔmɔdite] n. f.
ÉTYM. 1389, au plur., désignant des immondices; lat. incommoditas « désavantage, inconvénient; dommage, perte », de incommodus. → Incommode.
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1 Littér. ou style soutenu. Caractère de ce qui n'est pas commode, pas pratique. || L'incommodité d'une installation, d'un appartement. || L'incommodité d'un meuble (→ 2. Commode, cit. 1).
2 (1549). Littér. Gêne, désagrément causé par ce qui est incommode. ⇒ Charge, désagrément, ennui, gêne, importunité, inconvénient. || L'incommodité d'un voisinage bruyant. || L'incommodité d'habiter loin de son lieu de travail. ⇒ Sujétion. || L'incommodité de dormir à bord (cit. 4).
♦ Spécialt. (Vx). Gêne financière.
♦ Plus cour. (Une, des incommodités). Ce qui cause un désagrément. || Souffrir ensemble d'une incommodité (→ Endosmose, cit. 3).
1 (…) malgré les rigueurs et les incommodités de la saison (…)
Racine, les Campagnes de Louis XIV.
2 L'on a cette incommodité à essuyer dans la lecture des livres faits par des gens de parti (…) que l'on n'y voit pas toujours la vérité.
La Bruyère, les Caractères, I, 58.
3 (…) certaines personnes s'arrangent aisément des incommodités qu'on éprouve à vivre parmi les grands.
France, la Rôtisserie de la reine Pédauque, V, Œ., t. VIII, p. 33.
3 Vx. (Une, des incommodités). Malaise, trouble, maladie légère. ⇒ Indisposition, malaise. || Petites incommodités très supportables (→ par métaphore Guérison, cit. 9). || Les incommodités de la vieillesse.
4 Il est un jour retenu au lit pour quelque incommodité (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, 7.
5 J'étais né presque mourant; on espérait peu de me conserver. J'apportai le germe d'une incommodité que les ans ont renforcée, et qui maintenant ne me donne quelquefois des relâches que pour me laisser souffrir plus cruellement d'une autre façon.
Rousseau, les Confessions, I.
6 Mon neveu est aussi un peu indisposé, mais sans aucun danger, et sans qu'il faille en prendre aucune inquiétude; c'est une incommodité légère, qui, à ce qu'il me semble, affecte plus son humeur que sa santé.
Laclos, les Liaisons dangereuses, CXII.
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CONTR. Commodité, confort, convenance. — Agrément, avantage, facilité.
Encyclopédie Universelle. 2012.