incoercible [ ɛ̃kɔɛrsibl ] adj.
• 1767; de 1. in- et coercible, du lat. coercere « contraindre »
♦ Didact. ou littér. Qu'on ne peut contenir, retenir. « Un fou rire incoercible » (A. Gide). Toux incoercible. Sentiment, désir incoercible. ⇒ irrépressible. — N. f. INCOERCIBILITÉ , 1814 .
● incoercible adjectif Qu'on ne peut contenir, arrêter : Un rire incoercible. ● incoercible (synonymes) adjectif Qu'on ne peut contenir, arrêter
Synonymes :
- irrépressible
incoercible
adj. Qu'on ne peut retenir. Rire, toux incoercible.
⇒INCOERCIBLE, adj.
A. — Vieilli. [En parlant d'un gaz, d'une vapeur, de la cause de certains phénomènes] Qui ne peut être comprimé, retenu dans un espace donné. Fluides incoercibles. Ces principes intangibles, incoercibles et impondérables auxquels nous rapportons les merveilleux phénomènes de lumière, d'électricité, de chaleur (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 185).
B. — P. ext. [En parlant d'un trouble physiol.] Que rien ne peut arrêter. Hémorragies, vomissements incoercibles. Crises de bâillements incoercibles surtout à l'occasion du moindre effort intellectuel (QUILLET Méd. 1965, p. 342).
C. — Au fig.
1. [En parlant d'une force physique, d'un aspect du comportement] Qu'on ne peut retenir, contenir; irrésistible. Par un mouvement d'incoercible fureur, je lui pris le poignet et le secouai (GREEN, Autre sommeil, 1931, p. 114). Cette force incoercible de la végétation naturelle (MEYNIER, Paysages agraires, 1958, p. 108) :
• Il est d'ailleurs probable que si la chenille était douée de raison, elle revendiquerait la liberté de son comportement et imaginerait de plausibles motifs pour justifier son élan incoercible vers la clarté.
J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 86.
2. [En parlant d'une pers., de son tempérament] Sur qui, sur quoi on ne peut agir, qu'on ne peut dominer, fléchir, à qui on ne peut résister, qui est inébranlable. Je connais (...) une petite fille de quatre ans (...) assurée dans sa puissance et dans sa séduction, et à peu près incoercible (COLETTE, Ces plais., 1932, p. 223). Les traits [de du Quesne] révèlent un caractère incoercible (LA VARENDE, Tourville, 1943, p. 112).
3. Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre, rare. Ce sur quoi on ne peut agir, ce à quoi on ne peut résister. Subir, éprouver l'incoercible, l'inévitable, l'irrémédiable; de différentes façons l'existence nous est imposée (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 329).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. [1762 (BL.-W.3-5 s. réf.)] 1. 1765 phys. (Encyclop. t. 15, p. 586b, s.v. substance : quelques traces de phosphore, un produit lumineux incoercible); 2. 1767 fig. « qu'on ne peut contenir, arrêter » (DIDEROT, Salon de 1767, p. 66 : cette foule d'esprits incoercibles et véloces sortis de la tête de Bouchardon); 3. 1857 méd. vomissements incoercibles (J. de méd. et de chir. pratiques, XXVIII, 69 ds QUEM. DDL t. 8). Dér. de coercible; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 67.
DÉR. 1. Incoercibilité, subst. fém. État, caractère de ce qui est incoercible. L'incoercibilité de l'émotion-choc est spécifique (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 253). — []. — 1re attest. 1814 (NYSTEN, s.v. incoercible); de incoercible, suff. -(i)té. 2. Incoerciblement, adv. De manière incoercible. Qu'elles étaient « blanches », ces filles, et « roses », deux qualificatifs qui tombent incoerciblement de toute plume de Normand (LA VARENDE, Nez-de-Cuir, 1936, p. 33). — []. — 1re attest. 1832 (RAYMOND); de incoercible, suff. -ment2.
BBG. — GOHIN 1903, p. 260.
incoercible [ɛ̃kɔɛʀsibl] adj.
ÉTYM. 1765, sens 2; de 1. in-, et coercible.
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1 (1767, Diderot). Didact. ou littér. Qu'on ne peut contenir, retenir, arrêter. || Un rire incoercible. || Toux incoercible, qu'on a peine à réprimer. — (1857). Méd. || Vomissements incoercibles de la grossesse.
1 (…) il se demandait encore où il avait bien pu l'attraper cette toux incoercible.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 270.
2 C'est un rire sans méchanceté, mais un fou rire incoercible, qui s'empara de nous à ces mots (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, V.
♦ Sentiment, désir incoercible. ⇒ Irrépressible.
3 Malgré sa gravité et ses vêtements noirs, Serlon avait dans les yeux l'incoercible expression d'une immense félicité.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le bonheur dans le crime ».
4 (Il) réclame à grands cris, de tous, une intervention profitable à son incoercible amour.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 423.
♦ N. m. || L'incoercible.
2 Phys. Vx. Qui ne peut être comprimé. ⇒ Incompressible.
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CONTR. Coercible.
DÉR. Incoercibilité, incoerciblement.
Encyclopédie Universelle. 2012.