inanité [ inanite ] n. f.
• 1496; lat. inanitas, de inanis « vide, vain »
2 ♦ Plus cour. Caractère d'inutilité. ⇒ futilité, inutilité, vanité. L'inanité d'un espoir, d'une illusion. L'inanité de ses efforts. « l'inanité des conversations était effarante » (A. Gide).
⊗ CONTR. Importance.
● inanité nom féminin (latin inanitas, de inanis, vide) Littéraire. Caractère de ce qui est vide, sans contenu réel, ne présente aucun intérêt pour le cœur ou pour l'esprit : Inanité d'une conversation mondaine. Caractère de ce qui est vain, inutile, voué à l'échec : L'inanité d'un effort. ● inanité (synonymes) nom féminin (latin inanitas, de inanis, vide) Caractère de ce qui est vain, inutile, voué à l'échec
Synonymes :
- futilité
- inutilité
- vide
inanité
n. f. Litt. Caractère de ce qui est inutile, vain. Inanité d'une remarque.
⇒INANITÉ, subst. fém.
A. — Caractère de ce qui est vide, sans réalité, sans intérêt. Toucher (...) l'inanité, la vacuité, la vanité des vanités de toutes les choses hors de Dieu (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 237). Abîme et dépression sont un même vide : l'inanité de l'être que nous sommes (G. BATAILLE, Exp. int., 1943, p. 142). V. abolir ex. 5 :
• Il sembla ne pas entendre qu'on lui nommait quelqu'un, aucun muscle de son visage ne bougea; ses yeux, où ne brilla pas la plus faible lueur de sympathie humaine, montrèrent seulement dans l'insensibilité, dans l'inanité du regard, une exagération à défaut de laquelle rien ne les eût différenciés de miroirs sans vie.
PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 731.
B. — Au fig. Caractère de ce qui est inutile, futile, vain. Je sens bien que je n'arriverai pas à me prouver logiquement l'inanité de mes convictions passées (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 527). Un grand nombre d'esprits se croient définitivement et entièrement inaptes à penser mathématiquement. Ils sont dès le commencement rebutés par l'inanité de leurs efforts (VALÉRY, Entret. [avec F. Lefèvre], 1926, p. 22).
Prononc. et Orth. : [inanite]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1495 « état de ce qui est vide » (JEH. DE VIGNAY, Mir. hist. XX, 120, édit. 1531 ds DELB. Notes mss). Empr. au lat. inanitas « vide », dér. de inanis, v. inane. Fréq. abs. littér. : 103. Bbg. GOHIN 1903, p. 344.
inanité [inanite] n. f.
ÉTYM. 1495; lat. inanitas, de inanis « vide, vain ». → Inane.
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1 Rare. État de ce qui est vide. ⇒ Néant, vide.
1 (…) tout est devant lui (Dieu) comme n'étant point, tout est réputé comme un néant, comme un vide, comme une pure inanité (…)
Bossuet, Élévation sur le mystère, I, IV.
♦ Rare. Caractère vide, absent. || « L'insensibilité (…) l'inanité du regard » (Proust, À la recherche du temps perdu, Pl., t. I, p. 731).
2 (1580). Cour. Caractère de ce qui est futile, inutile. ⇒ Futilité, vanité; → Exaspérer, cit. 9. || L'inanité d'un espoir, d'une illusion. || L'inanité de ses efforts. ⇒ Inutilité. || Inanité des disputes, des chicaneries (cit. 2). || Inanité d'une idée, d'une œuvre.
2 Si les autres se regardaient attentivement, comme je fais, ils se trouveraient, comme je fais, pleins d'inanité et de fadaise (…) Nous en sommes tous confits (…)
Montaigne, Essais, III, IX.
3 Fuis l'embarras du monde autant qu'il t'est possible :Ces entretiens du siècle ont trop d'inanité.
Corneille, Imitation de J.-C., I, 627.
4 À vrai dire, je demeure indifférent à vos disputes, parce que j'en sens l'inanité.
France, le Mannequin d'osier, XVII, Œ., t. XI, p. 431.
5 Heureusement, le Président Poincaré et M. Clemenceau, en bons réalistes, en bons Latins qu'ils sont, ont compris, non seulement l'inanité de ses chimères, mais aussi la secrète mégalomanie du Président Wilson (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 257.
6 (…) l'inanité des conversations était effarante.
Gide, Journal, 26 janv. 1908.
7 Telle pièce (…) ne vous paraît plus si mauvaise à côté de celle-là qui se révèle décidément le comble de l'inanité.
Paul Léautaud, le Théâtre de Maurice Boissard, XXIX.
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CONTR. Importance.
Encyclopédie Universelle. 2012.