abolir [ abɔlir ] v. tr. <conjug. : 2>
• 1417 « détruire »; lat. abolere
♦ Réduire à néant, supprimer. ⇒ anéantir, détruire, supprimer.
1 ♦ Supprimer (un texte ayant force prescriptive, une coutume) par une action volontaire ou involontaire, soudaine ou progressive. Abolir une loi (⇒ abroger) , un usage, une règle. ⇒ annuler, infirmer, invalider. Abolir une peine. « Si l'on veut abolir la peine de mort, en ce cas que messieurs les assassins commencent » (A. Karr ).
2 ♦ Supprimer, détruire, faire disparaître. « Une mode est abolie par une plus nouvelle » (La Bruyère). « Comme si les années de guerre avaient aboli d'anciennes distances » (Martin du Gard). ⇒ effacer. — P. p. adj. Usages abolis. « Aboli bibelot d'inanité sonore » (Mallarmé).
⊗ CONTR. Établir, fonder.
● abolir verbe transitif (latin abolere, détruire) Annuler une loi, une coutume, etc., les supprimer : Abolir la peine de mort. Littéraire. Anéantir, supprimer quelque chose : On ne peut abolir le temps. ● abolir (synonymes) verbe transitif (latin abolere, détruire) Annuler une loi, une coutume, etc., les supprimer
Synonymes :
- abroger
- annuler
- casser
- infirmer
- révoquer
Contraires :
- établir
Littéraire. Anéantir, supprimer quelque chose
Synonymes :
- anéantir
- détruire
- effacer
- éteindre
abolir
v. tr.
d1./d Supprimer, réduire à néant. Abolir les distances.
d2./d DR Faire cesser la validité de (un usage, une loi). La peine de mort a été abolie dans de nombreux pays.
⇒ABOLIR, verbe trans.
[Le suj. explicite ou implicite est une pers. détenant un pouvoir; l'obj. est gén. un inanimé]. Mettre fin à l'existence de quelque chose, supprimer :
A.— DR. En parlant de l'acte d'une personne qui détient une autorité légale :
• 1. ... il faut avancer ou reculer, il faut abolir ou reconnaître et légaliser des privilèges iniques et insociaux.
E.-J. SIEYES, Qu'est-ce que le Tiers-état?, 1789, p. 78.
• 2. On ne se borna point à réparer ce qui les concernait : le roi cassa, annula, abolit et révoqua aussi les ordonnances de réformation qui renfermaient de justes et salutaires choses et auxquelles avaient applaudi tous les gens de bien.
P. DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, t. 3, 1824, p. 377.
• 3. La justice du législateur a été plus loin. Il a essayé, sinon d'abolir, du moins d'atténuer cette diversité de valeur légale établie entre les hommes par les autres lois barbares. La seule distinction qu'il ait maintenue, est celle de l'homme libre et de l'esclave.
F. GUIZOT, Histoire générale de la civilisation en Europe depuis la chute de l'Empire romain jusqu'à la Révolution française, 1828, p. 14.
Rem. a) Les synon. les plus usuels : casser, révoquer, etc. apportent des précisions au sens de abolir : . casser insiste sur le pouvoir absolu du suj. (cf. le roi); . révoquer implique l'idée d'une faute caractérisée sanctionnée par un acte juridique; . annuler c'est supprimer ce qui est jugé mauvais (sans idée de sanction). b) Les syntagmes les plus fréq. se répartissent en 2 groupes, qui peuvent se rencontrer dans le même énoncé : . abolir + compl. et . abolir + adv. Les compl. les plus fréq. de abolir sont : privilège(s), institution(s), peine de mort, esclavage, etc.; le verbe fonctionne avec les adv. : complètement, entièrement, radicalement, définitivement, irrévocablement, etc.
B.— P. ext. Supprimer en vertu d'un pouvoir de fait, détenu par une collectivité ou un particulier :
• 4. L'humanité passe son temps à détruire, à raser le passé, à tâcher de l'abolir; ...
Ch.-A. SAINTE-BEUVE, Pensées et maximes, 1868, p. 131.
• 5. Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx,
L'angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,
Maint rêve vespéral brûlé par le phénix
Que ne recueille pas de cinéraire amphore
Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx,
Aboli bibelot d'inanité sonore,
(car le maître est allé puiser des pleurs au styx
Avec ce seul objet dont le néant s'honore).
S. MALLARMÉ, Poésies, Plusieurs sonnets, 1898, p. 68.
• 6. ... il ne suffit pas à la révolution socialiste d'abolir le capitalisme : il faut qu'elle crée le type nouveau selon lequel s'accomplira la production et se régleront les rapports de propriété.
J. JAURÈS, Études socialistes, 1901, p. 92.
• 7. ... la réflexion sur l'habitude, sur le pouvoir énigmatique et familier, est comme une invitation à un souvenir sans fin qui se perd dans les ténèbres. Ne sommes-nous pas alors conduits, comme par la main, de l'aboli à l'interdit?
P. RICŒUR, Philosophie de la volonté, 1949, p. 357.
— Emploi fig. Superl. intensif pour tuer (l'obj. est une pers.) :
• 8. Que veux-tu, dis-moi? Me supprimer à mon tour? Mais c'est évident! voilà! c'est simple! profiter!... attendre!... saisir le moment favorable!... détente... confiance... et m'occire!... m'abolir!... m'annihiler!...
L.-F. CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 453.
Rem. Abolir construit avec un compl. de pers. ne se rencontre dans la docum., que chez Hugo (la Légende des siècles); Cladel (Ompdrailles); Queneau (Loin de Rueil) (en termes de sport : abolir un adversaire); Céline (cf. ex. 8). Le part. substantivé (ex. 7) révèle le glissement du mot vers un emploi philos.
Stylistique — Les 2 accept., jur. et gén., stables en lang., présentent toujours à l'époque mod., la même vitalité. Pris au sens jur., abolir est synon. de abroger, mais si ce dernier désigne une action formelle — on abroge une loi, un règlement, un écrit en vigueur — abolir se dit de préférence d'une coutume, d'une tradition, de toute convention sociale détruite par un acte jur. ou par l'effet du temps. Dans son accept. la plus gén., abolir est l'indice d'une certaine recherche litt. Apprécié pour sa musicalité (3 consonnes, 3 voyelles,) on le trouve fréquemment chez G. de Nerval, Mallarmé, Valéry, etc. :
9. Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie...
G. DE NERVAL, Les Chimères, El desdichado, 1854, p. 693.
Dans l'ex. 5 de Mallarmé, le vers ,,aboli bibelot d'inanité sonore`` atteint l'équilibre parfait entre consonnes et voyelles (12 + 12) sans recours à l'hiatus interne.
Rem. Chez cet aut., le verbe abolir peut être considéré comme un « mot-carrefour » (cf. J.-P. RICHARD, L'Univers imaginaire de Mallarmé, 1961) mis en évidence par la typogr. (cf. Le Coup de dés, éd. La Pléiade, p. 457). Cf. encore, avec résurgence de l'expr., abolir la mémoire :
10. Arbres sur qui je passe, ample et naïve moire,
Eau de ramages peinte, et paix de l'accompli,
Déchire-les, ma barque, impose-leur un pli
Qui coure du grand calme abolir la mémoire.
P. VALÉRY, Charmes, Le Rameur, 1922, p. 153.
Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[], j'abolis []. Enq :/aboli, abolis/. Conjug. agir. 2. Dér. et composés : abolissable, abolissement, abolisseur, abolitif, abolition, abolitionnisme, abolitionniste. 3. Hist. — Ce verbe s'est aligné sur la flex. inchoative ainsi que ,,de nombreux mots empruntés au latin classique qui n'ont été introduits, en partie, qu'à la fin de l'époque du vieux français ou au commencement de celle du français moderne, comme mügir (...), sübir (...), abolir (cl. abolere), etc.`` (SCHWAN-BEHR. 1900, § 372). D'où les formes en -iss, aboilissons (cf. hist. II A). La forme aboluz, citée par GDF., est une var. du part. aboli, refaite en m. fr. sur les part. en - (autres ex. : sentu, boulu, cf. FOUCHÉ Phonét. 1952, p. 370), et qui, dans l'ex. choisi, est appelée par la rime : ...abolus, ... Theophilus, ... absolus (F. VILLON, Œuvres, Classiques français du Moyen Âge, 1961, vers 884-887). D'où également le subst. abolucion, var. de abolition (cf. abolition, étymol.).
Étymol. — Corresp. rom. : prov., esp., cat. abolir; ital. abolire.
1. Fin XIVe s. « révoquer, annuler » (la loi de Dieu) terme jur., d'emploi relig. (BRUNETTO LATINI, Li livres dou tresor, éd. Chabaille, 626 : furent en grant doubte... qu'il ne abolist la loy de dieu; interpolation, ms. Bibl. Genève 160, fin XIVe s.); 1344 « id. » (un texte jur.) terme jur. (Arch. Nat. K. 44 p. 13 ds GDF. Compl.); 1417 « id. » (un acte jur.) (DOUET d'ARCQ, Pieces relatives à Ch. V, I, 393 ds DG) d'où : 2. 1443, 8 janv. « supprimer, détruire (une chose) par une décision jur. » (Chirographe, Arch. Tournai ds GDF. Compl. :la dicte fosse sera widie, et en apres destruitte, abolie).
Empr. au lat. avec chang. de conjug., dû soit à la tendance gén. du passage de - > -re (cf. languir, pourrir, fleurir) en lat. vulg., soit à l'influence de abolitio (cf. ital. abolire — abolizione; esp. abolir — abolición; cat. abolir — abolició). Lat. dep. Virgile au sens de « détruire (obj. inanimé) » (Énéide, 4, 497 ds TLL 116, 46 : abolere nefandi cuncta viri monumenta [i. e. arma, exuvias, al.] iuvat) d'où 2; terme jur. dep. VALÈRE MAXIME 9, 1, 3 ds TLL 118, 77 : ut ius per continuos XX annos servatum aboleretur (cf. lat. médiév. fin Xe s. Dipl. Ottonis III, 222, p. 635, 31 ds Mittellat. W. s.v. :ut... hoc iniuste factum et rite abolendum preceptum... taceret silentio); d'où 1 (emploi relig. cf. JÉRÔME, Épist. 53, 8 ds TLL 118, 79 : Samuhel... veterem legem abolitam monstrat).
HIST. — Un seul sens et plusieurs accept. Entré dans la lang. à la fin du XIVe s. (cf. étymol. 1) comme terme jur. dans un cont. relig., il connaît dès le XVIe s. une ext. de sens hors la lang. jur. stricte, mais toujours avec recherche d'un effet de style.
I.— Disparitions av. 1789. — A.— « Effacer » (un péché, une faute, une peine) par une décision de Dieu agissant en juge, XVe-XVIIe s. — XVe s. : De luy soyent mes pechiez aboluz. VILLON, Grand test., Ball. à N.-D., 884 (Gdf.). — XVIe s. : Ceste unique faulte doibt estre abolie, extaincte, et absorbée en la mer immense de tant d'equitables sentences. RABELAIS, III, 43 (Hug.). — XVIIe s. : Les véritables dettes, j'entends les peines dues au péché, demeurent éteintes et sont universellement abolies BOURDALOUE, Ouvert. du jubilé, 1 (DG). B.— Abolir un crime par une décision d'un juge, terme d'anc. jurispr., 1re attest. XVIIe s., perman. jusqu'à la fin du XVIIIe s. (dernière attest. ds Ac. 1798). — XVIIe s. : Désobéir un peu n'est pas un si grand crime; Et, quelque grand qu'il soit, mes services présents Pour le faire abolir sont plus que suffisants. CORNEILLE, Cid, vers 368 (Cayrou). Se dit lors que le prince par des Lettres qu'il donne, remet d'autorité absoluë la peine d'un crime qui n'est pas remissible par les Ordonnances. Ac. 1694. — XVIIIe s. : Il n'y a que le Roi qui puisse abolir un crime; c'est-à-dire, absoudre le coupable, et l'exempter du châtiment. Trév. 1752. — Cf. aussi la forme pronom. à valeur passive, attestée jusqu'à Ac. 1798 : Le crime s'abolit par vingt ans, c'est-à-dire que le droit d'en poursuivre la punition cesse après vingt ans. Ac. 1694. C.— Techn. (ateliers de copistes) : abolir une écriture, « exponctuer », 1 seule attest. ds NICOT 1606 : Abolir une écriture par petits points qu'on met au-dessous de chaque lettre en la maniere des anciens.
II.— Hist. des accept. attestées apr. 1789. — A.— Sém. accept. I. Le mot est un terme jur. Peut être aboli tout ce qui, peu ou prou, est « institutionnalisé » (lois, us et coutumes, etc.). 1re attest. fin XIVe s. (cf. étymol. 1); perman. jusqu'au XXe s. — XIVe s. : Lesquelles [coutumes] aboilissons, cassons et anullons. (1344, réf. ds étymol. 1). — XVe s. : Si ceste chose avoit lieu, il ne nous fauldroit plus de loy, car ceulx qui la debveroient tenir et garder l'abolliroient. Orose, vol. I, f. 155 (Gdf.). — XVIe s. : Onques puis le peuple n'en voulut user [de l'ostracisme] et en abolit l'usage entierement. AMYOT, Arist., 18 (Littré). — XVIIe s. : Abolir une partie d'une loy par une nouvelle. NICOT 1606. Emploi fig. A la limite de cette accept. (la mode est assimilée à une coutume ayant valeur contraignante) : Une mode a à peine détruit une autre mode, qu'elle est abolie par une plus nouvelle, qui cède elle-même à celle qui la suit et qui ne sera pas la dernière. LA BRUYÈRE, De la mode (Rob.). — XVIIIe s. : Le Roy a aboli les duels. Ac. 1718. — XIXe et XXe s. cf. sém.; et aussi l'expression empr. au lat. abolir la mémoire de qqn (par un acte jur.) : Les sénateurs (...) s'empressant d'envahir la curie, ne purent s'empêcher (...) de décreter que l'on effacerait partout ses inscriptions [de Domitien] et que l'on abolirait complètement sa mémoire. H. AILLOUD, Trad. de Suétone, Vie des Douze Césars, Domitien, 1932, coll. G. Budé, p. 101. — Rem. Le sénat romain, par senatus-consulte, abolissait la mémoire de qqn (mauvais empereurs notamment), ce qui entraînait la radiation de son n. de tous les doc. et monuments officiels. Cette expr. provient sans doute des trad. plus anc. des historiens lat. B.— Sém. accept. II, ext. fig. de l'accept. I, attestée dès le XVIe s., mais jamais par l'Ac. cf. Nerval, Mallarmé au XIXe s., et aussi pour les périodes ant. — XVIe s. : Ce sont les propres pierres, moyenans les quelles Deucalion et Pyrrha restituerent le genre humain aboly par le deluge Poetique. RABELAIS, III, 8 (Hug.). Le temps me peut abolir avant eage, Et mon malheur me garder de vous voir Beaucoup de jours. ST-GELAIS, 174 (Littré). — XVIIe s. : Jupiter résolut d'abolir cette engeance. LA FONTAINE, Phil. et Baucis (DG). Le temps qui consume tout, abolit tous les jours les noms et les titres qui sont gravés sur ces magnifiques monumens. BOUHOURS (Trév. 1752). — XVIIIe s. : On dit aussi abolir, ou effacer la mémoire et le souvenir des choses passées. Trév. 1752. — Rem. Ce dernier emploi peut-être dér. de l'expr. jur. le Sénat a aboli la mémoire de... (cf. sup. II A). — XIXe et XXe s. S'applique plus particulièrement aux qualités, sent. ou fac. hum., et devient un synon. expr. d'annuler, détruire, etc. : Il trouvait un moyen d'abolir ce remords. STENDHAL, Chartreuse de Parme, 1839, p. 85. Il ne pouvait pas abolir jamais tout à fait en lui l'intelligence, la raison. JOUHANDEAU, M. Godeau intime, 1926, p. 276.
STAT. — Fréq. abs. litt. :961. Fréq. rel. litt. :XIXe s. : a) 1 194, b) 1 229; XXe s. : a) 1 384, b) 1 573.
BBG. — DUPIN-LAB. 1846. — Gramm. t. 1 1789. — MARCEL 1938. — Pol. 1868. — ST-EDME 1828.
abolir [abɔliʀ] v. tr.
ÉTYM. 1344, « abroger »; du lat. abolere qui aurait dû donner aboloir; la conjug. en -ir vient de abolitio.
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♦ Réduire à néant, supprimer. ⇒ Anéantir, annuler, détruire.
1 Supprimer (un texte ayant force prescriptive, une coutume) par une action volontaire ou involontaire, soudaine ou progressive. || Abolir une loi, un décret, un usage, une règle. ⇒ Annuler, casser, infirmer, invalider. || Abolir une peine. ⇒ Annuler.
1 Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes; je ne suis pas venu abolir, mais parfaire.
Bible (Crampon), Évangile selon saint Matthieu, V, 17.
2 Il faut, dit-on, recourir aux lois primitives et fondamentales qu'une coutume injuste a abolies.
3 La peine de mort est abolie dans plusieurs nations de l'Europe, sans qu'il s'y commette plus de crimes que dans les pays où subsiste cette ignoble pratique.
France, le Mannequin d'osier, p. 359.
4 Si l'on veut abolir la peine de mort, en ce cas, que messieurs les assassins commencent.
A. Karr, les Guêpes.
5 On abolit les règles, on supprime les barrières, on ne veut plus ni punitions, ni sanctions (…)
A. Maurois, Climats, II, XX, p. 257.
♦ Syn. : abroger (plus spécial qu'abolir; implique une suppression légale).
6 La loi abolie a cessé peu à peu d'être observée; la loi abrogée a été légalement condamnée, déclarée désormais sans valeur.
Lafaye, Dict. des synonymes, Abolir…
2 Supprimer, détruire, faire disparaître. ⇒ Anéantir, ruiner. || Abolir un sentiment, une réaction. ⇒ Effacer, éteindre. || Abolir de vieilles habitudes. ⇒ Démanteler (fig.); → Faire table rase.
7 Une mode a à peine détruit une autre mode qu'elle est abolie par une plus nouvelle, qui cède elle-même à celle qui la suit et qui ne sera pas la dernière.
La Bruyère, les Caractères, XIII.
7.1 M. le premier président de Bonfons, (il avait enfin aboli le nom patronimique [sic] de Cruchot)…
Balzac, Eugénie Grandet, éd. 1838, p. 377.
8 L'effet de l'ivresse est d'abolir les scrupules du sentiment.
Alain, les Aventures du cœur, p. 94.
9 Plus familière qu'autrefois, comme si les années de guerre avaient aboli d'anciennes distances.
Martin du Gard, les Thibault, VIII, 7.
9.1 (…) cette nuit que n'abolirait aucun jour.
J.-M. G. Le Clézio, l'Extase matérielle, p. 22.
3 Vx (langue classique). Détruire, tuer, anéantir (qqn, qqch.).
——————
aboli, ie p. p. adj.
♦ Qui a été supprimé (en parlant d'un texte, d'une loi, d'une coutume). → ci-dessus cit. 2. || Régime aboli.
10 Le régime parlementaire, aboli en 1852, avait été reconstitué pièce à pièce.
J. Bainville, Hist. de France, XX, p. 501.
♦ Détruit, anéanti. || Souvenirs abolis.
11 (…) nul ptyx
Aboli bibelot d'inanité sonore.
Mallarmé, Sonnets. → Ptyx.
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CONTR. Conserver, maintenir, prolonger, proroger. — Créer, fonder, instituer.
DÉR. Abolisseur. — V. Abolition.
Encyclopédie Universelle. 2012.