imposition [ ɛ̃pozisjɔ̃ ] n. f.
• 1288; lat. impositio
I ♦ Vx Impôt. Le recouvrement des impositions.
♢ (1538) Mod. Le fait d'imposer une charge financière, des droits, une contribution. ⇒ taxation. Imposition des plus-values. Avis d'imposition, de non-imposition. — (1765) Procédé d'assiette et de liquidation d'un impôt. Conditions, taux, tranche d'imposition.
II ♦ (1317 « apposition d'un sceau »)
1 ♦ Action de poser sur (qqch. ou qqn). (1535) Liturg. Imposition des mains.
2 ♦ (1690) Imprim. Action d'imposer (une feuille).
● imposition nom féminin (latin impositio, -onis) Détermination de la répartition des pages dans les formes d'impression. ● imposition (expressions) nom féminin (latin impositio, -onis) Imposition des cendres, geste du prêtre qui, au début du carême, le mercredi des Cendres, met sur le front ou sur le sommet de la tête des fidèles un peu de cendres préalablement bénites, en signe de pénitence. Imposition des mains, geste du prêtre ou de l'évêque qui consiste à tenir les mains, ou une main, étendues sur une personne, une assemblée, un objet, comme pour les marquer de la puissance de bénédiction de Dieu. ● imposition nom féminin (de imposition) Impôt, contribution. Procédé de fixation de l'assiette et de liquidation d'un impôt. ● imposition (expressions) nom féminin (de imposition) Double imposition, matière imposable imposée deux fois au titre du même impôt entre les mains d'un même contribuable par deux ou plusieurs États.
imposition
n. f. Syn. de taxe, impôt ou contribution.
⇒IMPOSITION, subst. fém.
Action d'imposer.
A. — Vx ou littér. Action de poser sur quelqu'un ou quelque chose. Jean Péloueyre défendait à Noémi de l'embrasser, mais il acceptait l'imposition de sa main fraîche sur son front (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p. 201) :
• 1. ... après imposition des lunettes [qui redressent l'image rétinienne], le champ visuel apparaît renversé par rapport au champ tactilo-corporel ou par rapport au champ visuel ordinaire...
MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 285.
— En partic.
♦ Imposition des mains. Action de poser, d'étendre les mains sur quelqu'un ou sur quelque chose pour le bénir, le guérir, lui conférer un pouvoir. Les fidèles reçoivent le Saint-Esprit par l'imposition des mains (Ac.). Jacob (...) se couvrit d'une peau de chevreau pour recevoir l'imposition des mains croisées de son père (CLAUDEL, Gdes odes, 1910, p. 288). Quelque vieux berger sentant le bouc qui guérit par l'imposition des mains (ROMAINS, Knock, 1923, I, p. 6). V. consécration ex. 1.
♦ LITURG. CATH. Imposition des Cendres. Geste liturgique consistant à déposer sur la tête ou le front d'un pénitent un peu de cendre à l'entrée du Carême (d'apr. Foi t. 1 1968).
— TYPOGR. Action de disposer dans les formes les paquets de composition, de manière à obtenir après l'impression d'une feuille et son pliage, la suite des pages dans leur ordre numérique et avec des marges correctes; p. méton. résultat de cette action (d'apr. L. RADIGUER, Maîtres imprimeurs et ouvriers typographes, 1903, p. 101). On distingue dans les in-12 le grand et le petit carton (...). Dans d'autres impositions on peut placer des cartons (...) pour séparer (...) ce qui doit être au commencement de l'ouvrage, de ce qui reste pour la fin (MOMORO, Impr., 1793, p. 64). La feuille pliée, on vérifie l'imposition (E. LECLERC, Nouv. manuel typogr., 1932, p. 258).
— Au fig., vx. Imposition (d'un nom). Action de donner (un nom). Après l'imposition du nom, la mère entre dans la cabane; on lui rend son enfant, qui n'appartient plus qu'à elle (CHATEAUBR., Voy. Amér., 1827, p. 158) :
• 2. ... autre proposition de Locke : « La signification des mots est parfaitement arbitraire ». Moi-même je viens de reconnaître que la plupart des impositions de mots sont arbitraires, et viennent non seulement de l'intelligence, mais de la volonté.
COUSIN, Hist. philos., 1829, p. 302.
B. — Action d'obliger à subir ou à faire une chose généralement désagréable, pénible ou difficile. L'imposition d'une pénitence (Ac.). La situation militaire était des plus favorables aux alliés et (...) elle justifiait l'imposition à l'Allemagne de conditions sévères d'armistice (FOCH, Mém., t. 2, 1929, p. 282) :
• 3. Scholl (...) m'a exposé sa doctrine, qui est de toujours occuper une femme, — fût-ce à pleurer. Il exige tout son temps, toute sa pensée et tient son cœur par l'imposition de petits devoirs matériels, tels que de la forcer à se lever tous les matins pour lui écrire...
GONCOURT, Journal, 1856, p. 239.
C. — Action, manière de soumettre à un impôt. Faire l'imposition de la contribution foncière (Ac.). La question des impôts, lorsque l'imposition doit être lourde, est redoutable parce qu'elle provoque des résistances et favorise la démagogie (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 281) :
• 4. Les droits attachés à ce titre [de citoyen français] ne dépendent ni de la fortune que chacun d'eux possède, ni de la quotité de l'imposition à laquelle il est soumis, parce que ce n'est point l'impôt qui nous fait citoyens...
ROBESP., Discours, Marc d'argent, t. 7, 1791, p. 162.
— P. méton., vx, le plus souvent au plur. Résultat de cette action; impôt. La France employait encore, sous ce ministère [de Necker], 250 000 personnes pour le recouvrement des impositions (SAY, Écon. pol., 1832, p. 511). Vous devez les impositions des portes et fenêtres et votre part dans les charges (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 117).
REM. Impositionnaire, subst. masc. Pasteur consacré (qui a reçu « l'imposition des mains ») mais qui n'a pas de paroisse (d'apr. PIERREH. 1926). Je me voyais, à quart d'heure de chez vous, aux pentes du lac (...) et sachant, aux jours du plus grand émoi, entrer dans les récits de M. Frossard sur les impositionnaires, même y ajouter mon grain en narquois rustique du terroir (SAINTE-BEUVE, Corresp., t. 3, 1839, p. 47).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1288 imposicion « impôt » (Archives admin. de la ville de Reims, éd. P. Varin, t. 1, 1034); fin XIVe s. au plur. toutes impositions, aides, gabelles (FROISSART, Chron., éd. G. Raynaud, t. 10, p. 11); 1538 « action d'imposer des contributions » (EST.); b) 1694 « action de faire subir, de contraindre » (Ac.); c) av. 1755 « action d'enjoindre, injonction » une imposition étroite du secret (ST-SIM., 297, 66 ds LITTRÉ); 2. a) 1317-28 « action de donner, d'assigner un nom » l'imposicion Dou non (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, VI, 141); b) 1317 imposicion de nostre seel (Arch. JJ 53, f° 114 v° ds GDF.); c) 1535 imposition des mains (OLIVETAN, Bible, Timothée, I, chap. IV, f. LXIII v°); d) 1690 impr. (FUR.). Empr. au lat. impositio « action de mettre sur, application, imposition d'un nom à une chose », formé sur le supin impositum de imponere, v. imposer; le sens 2 c est un calque du lat. chrét. impositio manus ou manuum. Fréq. abs. littér. : 166.
imposition [ɛ̃pozisjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1288, au sens II, 2; lat. impositio, de impositum, supin de imponere, de im- (→ 2. In-), et ponere. → Imposer.
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♦ Action d'imposer.
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I (1317, « apposition d'un sceau »).
1 Action de poser sur (qqch. ou qqn). — Ne se dit guère que des mains. — (1535). Liturgie. || L'imposition des mains « se rencontre dans presque toutes les religions » (Robert Lesage, Dict. de liturgie). || Imposition des deux mains, de la main droite. || Guérison par l'imposition des mains (→ Huile, cit. 13). Liturgie cathol. || L'imposition des mains dans certains sacrements. ⇒ Baptême (cit. 3), confirmation (→ Évêque, cit. 5). — Imposition des cendres.
1 Le véritable médecin sait que la médecine, même la plus sévèrement scientifique, doit, pour être efficace, conserver quelque chose des vieilles magies humaines et que l'imposition des mains peut compléter utilement l'action d'une piqûre hypodermique.
G. Duhamel, Inventaire de l'abîme, p. 106.
2 (1690). Techn. (imprim.). Opération par laquelle on impose (I., 2.) une feuille d'imprimerie. || Ouvrier qui fait l'imposition. ⇒ Imposeur.
3 (1317). Vx. Action de donner un nom. || L'imposition d'un nom, d'une dénomination à quelque chose.
2 On ne reconnaît en géométrie que les seules définitions que les logiciens appellent définitions de nom, c'est-à-dire, que les seules impositions de nom aux choses qu'on a clairement désignées en termes parfaitement connus.
Pascal, De l'esprit géométrique, I.
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II
1 (XVIIe). Vx. Action d'imposer, d'infliger. || L'imposition d'une pénitence à qqn. || « L'imposition de petits devoirs matériels » (Goncourt, Journal, in T. L. F.). — Imposition d'un secret. ⇒ Injonction.
2 (Correspond à imposer, II., 3.; semble être le premier emploi attesté du mot). Action d'imposer une charge financière, des droits, un tribut… Spécialt. « Procédé technique d'assiette et de liquidation d'un impôt » (Capitant). ⇒ Imposer (II., 3.). || Les conditions de l'imposition (→ Contribuable, cit.). || Imposition bien proportionnée (→ Fraude, cit. 6). — Quotité d'imposition dans les régimes censitaires (⇒ Cens). || Taux d'imposition.
♦ Par ext., cour. (vieilli dans la langue technique). ⇒ Impôt; charge, contribution, droit, taxe. || Payer les impositions. || Le recouvrement des impositions (→ Financier, cit. 1). || Imposition foncière, personnelle.
3 Les impositions sur le peuple ont été excessives (…) pendant ces deux races.
Racine, Notes historiques, V.
4 Sévèrement, Carnot dira plus tard : « Toutes les agitations du peuple, quelles qu'en soient les causes apparentes ou immédiates, n'ont jamais au fond qu'un seul but, celui de se délivrer du fardeau des impositions. »
J. Bainville, Hist. de France, p. 323.
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CONTR. Indemnité.
COMP. (Du sens II) Auto-imposition.
Encyclopédie Universelle. 2012.