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immobilité

immobilité [ imɔbilite ] n. f.
• 1314; lat. imp. immobilitas
État de ce qui est immobile. Immobilité complète. « La maladie que j'ai me condamne à l'immobilité absolue au lit » (Michaux). Immobilité des traits, du visage. impassibilité. Immobilité de l'air, de l'eau. « Immobilité, sommeil profond de la nature » (Renard).
Fig. État de ce qui ne change pas. « L'immobilité politique est impossible » (Chateaubriand).
⊗ CONTR. Agitation, déplacement, mobilité, mouvement; 2. devenir, évolution.

immobilité nom féminin (latin médiéval immobilitas, -atis) État de ce qui est ou paraît immobile, sans mouvement : Immobilité d'un paysage sous la neige. État, attitude de quelqu'un, d'un animal qui cesse de se mouvoir, ou d'une partie de son corps qui n'est animée d'aucun mouvement : Un malade contraint à une immobilité totale.immobilité (citations) nom féminin (latin médiéval immobilitas, -atis) Théophile Gautier Tarbes 1811-Neuilly 1872 L'Égypte, en ce monde où tout change, Trône sur l'immobilité. Émaux et caméesimmobilité (synonymes) nom féminin (latin médiéval immobilitas, -atis) État de ce qui est ou paraît immobile, sans mouvement
Synonymes :
- paralysie
Contraires :
- changement
État, attitude de quelqu'un, d'un animal qui cesse de se...
Synonymes :
- fixité
Contraires :
- déplacement
- mobilité
- mouvement

immobilité
n. f. état d'une personne ou d'une chose immobile. Malade contraint à l'immobilité.

⇒IMMOBILITÉ, subst. fém.
État de ce qui est immobile.
A. — 1. [À propos d'un animé, d'une partie du corps]
a) État de celui ou de ce qui ne fait aucun mouvement, de celui ou de ce qui cesse de se mouvoir. Le cœur retombe encore pour un instant dans une immobilité absolue (LAENNEC, Auscult., t. 2, 1819, p. 218). Lutte contre l'immobilité prolongée des mains et des pieds (QUILLET Méd. 1965, p. 300) :
1. Il marchera aussi sans bruit pour s'immobiliser dès qu'il se trouvera en présence d'un gibier, qui semblera avoir décelé sa présence; faute de cette immobilité absolue, le gibier fuira au moindre mouvement.
VIDRON, Chasse, 1945, p. 85.
En partic.
[À la suite d'un accident de santé] Contraint à l'immobilité par la maladie. Pendant ces semaines d'immobilité dans le plâtre, j'ai eu le loisir de réfléchir longuement à mon œuvre (MARTIN DU G., Souv. autobiogr., 1955, p. XCVI).
[Sous l'effet d'une émotion violente] Synon. paralysie :
2. ... après quelques momens passés dans l'immobilité de l'étonnement et de l'admiration, que d'aussi grands objets inspirent à ceux qui les considèrent pour la première fois, il redescendit...
CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 180.
b) [À propos du visage, du regard, du sourire] État de ce qui est figé dans une attitude, une expression. Synon. atonie, fixité, impassibilité, inexpression. Dans cet œil [de l'idiot], quelque chose d'horrible, une certaine immobilité et imbécilité animale (GONCOURT, Journal, 1865, p. 154). Mme Charrigaud, sous l'immobilité de son sourire, songeait : — Quel idiot, ce Victor! (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 200). Son visage affectait l'immobilité d'un masque historique (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 351).
c) ART VÉTÉR. Maladie du cheval, caractérisée par une sorte d'état cataleptique et se traduisant par la difficulté, voire l'impossibilité de bouger ou de conserver une attitude (d'apr. PRIVAT-FOC. 1870) :
3. Au cas où l'acheteur préférerait intenter une action estimatoire pour immobilité, il conviendrait à l'expert d'établir la dépréciation subie par l'animal. Celle-ci est, à la fois, fonction de l'intensité des symptômes, du mode d'utilisation de l'animal, et du milieu où il travaille d'habitude.
BRION, Jurispr. vétér., 1943, p. 239.
2. [À propos d'une chose]
a) État de ce qui n'est pas agité ou mis en mouvement. Antonia crut d'abord qu'elle avoit rêvé; mais l'immobilité du bateau, le silence des rames (...) la détrompèrent (NODIER, J. Sbogar, 1818, p. 198). Une langueur d'alcôve, une lueur de nuit d'été (...) traînaient dans l'immobilité des branches que pas un souffle n'agitait (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1405). La silencieuse immobilité des aubépines (PROUST, Swann, 1913, p. 114).
b) En partic. État de ce qui, par nature, ne peut se mouvoir. Un gros cheval jaune, attendait, dans une immobilité de pierre (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1134). Rien de ce qui vit ne peut avoir une immobilité éternelle (BOUCHER DE P., Création, t. 4, 1838-41, p. 190).
B. — Au fig.
1. État d'une personne qui reste inactive, passive. Ma douceur s'est convertie en résistance et mon élan en immobilité (AMIEL, Journal, 1866, p. 513).
2. État de celui ou de ce qui n'évolue pas, ne change pas. Il mettait une sorte de fanfaronnade dans l'immobilité et le néant de son existence (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 697). À des intervalles d'immobilité de l'espèce, peuvent succéder de brusques mutations (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 289).
3. État de ce qui reste stationnaire. Synon. immobilisme, paralysie :
4. Une responsabilité qui ne peut s'exercer que sur des hommes dont la chute interromprait les relations extérieures et frapperait d'immobilité les rouages intérieurs de l'état ne s'exercera jamais.
CONSTANT, Princ. pol., 1815, p. 25.
Prononc. et Orth. : [im(m)]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1314 immob[i]lité (H. DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, n° 1320). Empr. au lat. immobilitas de même sens, dér. de mobilitas, v. mobilité, préf. in- à valeur négative. Fréq. abs. littér. : 1 216. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 976, b) 1 833; XXe s. : a) 2 028, b) 2 135. Bbg. DUB. Pol. 1962, p. 319.

immobilité [i(m)mɔbilite] n. f.
ÉTYM. 1314; lat. impérial immobilitas, de immobilis. → Immobile.
État de ce qui est immobile.
1 (Personnes, choses concrètes). || Immobilité complète, totale, absolue. || Garder quelque temps une immobilité profonde (→ Attrait, cit. 12). || L'immobilité frémissante d'un animal, d'une danseuse (→ Caresse, cit. 12; frémissement, cit. 7). || Immobilité qui s'établit dans une foule (→ Effervescence, cit. 6). || Immobilité dans les états de catalepsie, d'extase, de stupeur. || Immobilité de la mort. || Blessé, impotent, malade cloué au lit, condamné à l'immobilité, à l'immobilité forcée (cit. 33). Inactivité, inertie, repos (→ Paralysie, cit. 2). || Bras ankylosé par l'immobilité (→ Fourmillant, cit. 4). Ankylose, paralysie.Immobilité des traits, du visage. Fixité, impassibilité. || Une immobilité absolue, de mort. || Les hérons (cit. 2) attendent le poisson dans une immobilité complète.
1 (…) ce qu'il lisait devait rabattre de son triomphe, car son visage peu à peu se glaçait, reprenait sa morne immobilité.
Zola, la Bête humaine, p. 132.
2 Durant le repas, il gardait sa place aux pieds du maître, dans le silence et l'immobilité.
France, M. Bergeret à Paris, I, Œuvres, t. XII, p. 281.
3 Je fus tout au contraire frappé de l'immobilité qui succéda à la détonation. La foule, durant un intervalle de quatre minutes peut-être, resta comme figée de stupeur.
Gide, Journal, mai 1905.
4 La maladie que j'ai me condamne à l'immobilité absolue au lit.
Henri Michaux, La nuit remue, p. 134.
Techn. (hippol.). Maladie du cheval, caractérisée par un assoupissement permanent.
(Choses). || L'immobilité de l'air, de l'eau, de la nature… (→ Argent, cit. 9; évanouir, cit. 28; fixité, cit. 2).
5 Immobilité, sommeil profond de la nature : le chant du coq monte tout droit.
J. Renard, Journal, 13 févr. 1905.
6 On eût dit que les trois chaises autour de la table, la desserte, le plancher, tout était plongé dans un indescriptible sommeil, tant l'immobilité de la nuit était profonde.
J. Green, Léviathan, p. 96.
2 (1656). Abstrait. État de ce qui ne change pas. || Uniformité et immobilité d'une situation, de certaines fonctions (cit. 3).
7 La force ne se révèle point par un déplacement perpétuel, par des métamorphoses indéfinies, mais bien par une majestueuse immobilité.
Hugo, Littérature et philosophie mêlées, p. 62.
8 (…) c'est l'éternelle immobilité de la vie divine; au ciel, tout est accompli, le temps ne s'écoule plus.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 20.
Spécialt. Immobilisme, piétinement.
9 L'immobilité politique est impossible; force est d'avancer avec l'intelligence humaine.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. I, p. 310.
CONTR. Action, agitation, course, déplacement, ébranlement, fluctuation, mobilité, mouvement. — Devenir, évolution, progrès.

Encyclopédie Universelle. 2012.