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idéogramme

idéogramme [ ideɔgram ] n. m.
• 1859; de idéo- et -gramme
Ling. Signe graphique minimal qui, dans certaines formes d'écriture, constitue un morphème, un mot ou une notion (opposé à phonogramme). logogramme. L'écriture à idéogrammes du chinois.

idéogramme nom masculin Caractère graphique qui, dans certains systèmes d'écriture (égyptien, chinois), dénote un morphème entier non décomposé en phonèmes.

idéogramme
n. m. Didac. Signe notant une idée et non un son (comme le font les lettres de notre alphabet). Certains signes de l'écriture égyptienne sont des idéogrammes.

IDÉOGRAMME, subst. masc.
A. — LINGUISTIQUE
1. Symbole graphique représentant non pas un phonème ou une syllabe, mais une ou plusieurs unités de sens. Les chiffres sont des idéogrammes; idéogrammes chinois. Ainsi le mois sivanu (mai-juin) avait pour idéogramme le mot murga qui signifie « la fabrication des briques » (CHAUVE-BERTRAND, Question calendrier, 1920, p. 18). Lois éternelles qui sont celles de toute poésie et de tout langage viable; et entre autres choses celles des idéogrammes de la Chine et des vieux hiéroglyphes égyptiens (ARTAUD, Théâtre et son double, 1938, p. 133). Les idéogrammes primitifs et fondamentaux se réfèrent normalement à des objets ou à des circonstances dont la représentation figurative est évidente (Langage, 1968, p. 525) :
Dans cette écriture on rencontre d'abord l'emploi d'idéogrammes, dérivés de représentations d'objets concrets, de chiffres ou de personnes; ensuite apparaît l'usage figuré de ces idéogrammes primitifs (par exemple, celui qui signifiait « soleil » exprima aussi « brillant, blancheur, jour », celui qui signifiait « étoile » exprima « ciel, dieu », celui de « bouche » devint « parole, parler »)...
Langage, 1968p. 531.
2. Ce même symbole appliqué à une unité de même forme phonétique que l'unité dont il représente le sens. Aucune écriture connue n'est purement idéographique, car un grand nombre d'idéogrammes ont également des valeurs phonétiques (MOUNIN 1974).
B. — P. ext. Représentation stylisée et symbolique. Robert possédait cet entrain, une verve capable d'engrener avec celle de l'homme étonnant [Forain] qui sut dépasser Daumier et Goya, pousser l'aspect double, intérieur et externe des gens, jusqu'à l'idéogramme (L. DAUDET, Salons et journaux, 1917, p. 174). L'un des motifs les plus constants du revers de ces monnaies [des Barbares] est le cheval ailé (...). Partout le cheval éclate, comme le visage humain; et comme lui, meurt, là où nous le voyons mourir, en devenant un idéogramme désaccordé (MALRAUX, Voix sil., 1951, p. 142). Derrière lui se ferme une tenture, rouge vieux sang, brodée de cercles noirs et dorés, où brillent de petits miroirs, et, çà et là, des idéogrammes d'oiseaux (BUTOR, Passage Milan, 1954, p. 196).
Prononc. : []. DUB. [-o-]. Étymol. et Hist. 1859 (E. RENAN, Expédition scientifique en Mésopotamie par M. Oppert ds QUEM. DDL t. 13). De idéo- et de -gramme; cf. l'angl. ideogram dep. 1838 ds NED. Bbg. QUEM. DDL t. 13.

idéogramme [ideɔgʀam] n. m.
ÉTYM. 1859, Renan, in D. D. L.; de idéo-, et -gramme.
Didactique.
1 Signe graphique représentatif d'un sémantisme, et pouvant « avoir une valeur d'image et figurer un objet, ou une valeur phonétique et représenter le mot qui désigne l'objet » (Marouzeau). Hiéroglyphe. || Les idéogrammes, « éléments des écritures idéographiques ». || Pictogramme et idéogramme. Picto-idéogramme, cit. || Conférer à un idéogramme la valeur phonétique de la première syllabe du mot qu'il représente ( Acrophonie).
1 Les idéogrammes représentant des choses concrètes (soleil, montagne, eau), des actions (manger, aller, combattre) ou des abstractions (le Sud, la vieillesse) […] sont restés la base du système (hiéroglyphique égyptien).
Ch. Higounet, l'Écriture, p. 27.
1.1 (…) j'ai eu aussi mon cycle scientifique. Les chiffres, vous comprenez. Les chiffres sont des idéogrammes et, dans ce sens, ils me trouvaient beaucoup plus attentif. L'abstraction de l'algèbre et la trigonométrie, c'était pour moi quelque chose de grand, dont on pouvait se satisfaire.
J.-M. G. Le Clézio, la Fièvre, p. 144.
Fig. Objet considéré comme le signe d'une idée.
2 Les hommes, pour lesquels je ressens toujours une bien pressante curiosité, m'apparaissent ici comme de purs idéogrammes, comme les signes d'une civilisation abstraite, algébrique et pourtant déjà fabuleuse.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, IV, p. 67.
2 Arts. Représentation stylisée, plus ou moins symbolique.
(V. 1970, Hans Hartung). Spécialt. Signe évoquant un contenu mental, une expérience, dans une œuvre picturale « abstraite ».
COMP. Picto-idéogramme.

Encyclopédie Universelle. 2012.