hyménée [ imene ] n. m.
• mil. XVIe; lat. d'o. gr. hymenæus
♦ Littér. et vieilli Mariage. ⇒ 1. hymen. « Tu n'as point revêtu ta robe d'hyménée » (A. Chénier).
● hyménée nom masculin (latin hymenaeus, du grec humenaios, chant nuptial) Chez les Grecs et les Romains, chant nuptial. Littéraire. Synonyme de hymen. ● hyménée (difficultés) nom masculin (latin hymenaeus, du grec humenaios, chant nuptial) Genre Masculin en -ée (comme apogée, lycée, musée, périnée, etc.) : un joyeux hyménée. Registre Littéraire. ● hyménée (synonymes) nom masculin (latin hymenaeus, du grec humenaios, chant nuptial)
Synonymes :
- hymen
hymen ou hyménée
n. m. Litt., vx Mariage.
⇒HYMEN1, HYMÉNÉE, subst. masc.
Poét. ou littér.
A. — 1. Union, mariage. Allumer les flambeaux de l'hymen. Si le destin jaloux Avait permis qu'un fruit de ton doux hyménée, Qu'un rejeton d'amour (...) Consolât de Gilfort la vie infortunée (BAOUR-LORMIAN, Veillées, 1827, p. 316) :
• L'ennui est un dissolvant de l'hymen, dissolvant redoutablement actif. Jusqu'ici l'idée de passer mon existence entière avec une même femme, m'a toujours fait plus peur qu'envie...
AMIEL, Journal, 1866, p. 439.
— P. anal. Chez la plupart des insectes, l'hymen c'est la mort du père; la maternité, pour la mère, c'est la mort prochaine (MICHELET, Insecte, 1857, p. 368).
2. Au fig. Association, communion. De leur vrai sens je détourne les mots Et leur fais contracter les hymens les plus faux (BARBIER, Satires, 1865, p. 50). Dans l'action volontaire, il s'opère un secret hymen de la volonté humaine et de la volonté divine (BLONDEL, Action, 1893, p. 371).
B. — ANTIQ. Chant nuptial accompagnant la fiancée à la demeure de son époux; p. méton. fête accompagnant le mariage. Synon. épithalame. On chante autour d'elle un hymne religieux, qui a pour refrain ô umen, ô umenaie. On appelait cet hymne l'hyménée et l'importance de ce chant sacré était si grande que l'on donnait son nom à la cérémonie tout entière (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 48).
REM. Hyménéen, -éenne, adj., rare. Relatif au mariage. La maison retentissait de l'hymne hyménéen (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 190).
Prononc. et Orth. : [], [imene]. Hymen : [] prononc. anc. réservée à la poésie à côté de [] ds LITTRÉ (,,Les deux prononc. sont usitées; les poètes le font rimer avec des rimes en in ou en ain``), DG, PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930 et WARN. 1968 (,,parfois [-] en poésie``). La prononc. [-] disparaît parce que le mot sort de l'usage au sens I et qu'il n'est plus usité que comme terme techn. (v. hymen2) qui se prononce comme pollen ou abdomen [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1548 Hymen « dieu du Mariage » (RONSARD, Premières poésies ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 10, 10); av. 1560 « mariage » (DU BELLAY, L'Enéide ds Œuvres, éd. H. Chamard, VI, 279); 2. 1548 Hymenée « dieu du Mariage » (RONSARD, loc. cit.); 1580 « mariage » (R. GARNIER, Antigone, t. III, p. 81 ds IGLF). 1 empr. au lat. class. Hymen « dieu du mariage », gr. « id. »; 2 empr. au lat. class. hymenaeus « chant d'hyménée », « mariage », gr. « chant nuptial, mariage », « dieu du mariage invoqué dans le chant nuptial ». Fréq. abs. littér. Hymen1, voir hymen2. Hyménée : 136. Bbg. DARM. 1877, p. 193 (s.v. hyménéenne). - JOURJON (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-1918, t. 30, pp. 48-49. - MIGL. 1968 [1927], p. 144.
ÉTYM. Av. 1560, hymen, du Bellay; hyménée, 1580, Garnier; Hymen, et Hymenée, 1548, Ronsard, nom du dieu du mariage; lat. hymen, au sens I, grec Humên, nom du dieu du mariage.
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1 Dans la poésie classique; littér. Mariage, union conjugale. || Hymen qui s'apprête, auquel on s'apprête (cit. 7 et 14), que l'on célèbre (→ Conquérant, cit. 4). || Projet d'un hymen (→ Avancer, cit. 69). || Un parfait hymen (→ Conjoint, cit. 3). || L'hymen et l'amour (→ Couronner, cit. 11; épouser, cit. 8; état, cit. 127). || Les plaisirs, les joies, les douceurs de l'hymen (→ Assaisonner, cit. 8). || « L'hymen a ses alarmes » (cit. 8). || La loi de l'hymen (→ Assembler, cit. 33). || Les liens, les nœuds de l'hymen, de l'hyménée (→ Asservir, cit. 23; attacher, cit. 7; de, cit. 7; enchaîner, cit. 3). || Le flambeau (cit. 6 et 7) de l'hymen, de l'hyménée (→ Étinceler, cit. 2). — (1670). || Les fruits (cit. 28) de l'hymen : les enfants. — Le dieu d'hymen, le dieu d'hyménée.
1 Cet hymen m'est fatal, je le crains (…)
Corneille, le Cid, I, 2.
2 J'ai vu beaucoup d'hymens, aucuns d'eux ne me tentent (…)
La Fontaine, Fables, VII, 2.
3 Ainsi que ses chagrins, l'hymen a ses plaisirs.
Boileau, Satires, X.
♦ Sous la forme hyménée (plus rare). || Fatal, funeste hyménée (→ Avant, cit. 28; célébrer, cit. 1).
4 Hélas ! chez ton amant tu n'es point ramenée,
Tu n'as point revêtu ta robe d'hyménée (…)
André Chénier, Bucoliques, XXI, I.
2 (Fin XVIIe). Fig., littér. Alliance, association, union. ⇒ Mariage, réunion.
5 (En 1815, Bonaparte) se voit forcé d'annuler le divorce prononcé sous l'Empire entre le despotisme et la démagogie, et de favoriser leur nouvelle alliance : de cet hymen doit naître, au Champ de mai, une liberté, le bonnet rouge et le turban sur la tête, le sabre du mameluck à la ceinture et la hache révolutionnaire à la main (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 3.
♦ (Choses). Vx. Association; union.
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II Hyménée seult (lat. hymenæus, grec humenaios « chant nuptial », de humên). Littér., vieilli. Chant de mariage.
6 Mais le chanvreur (…) aime à faire rire, il est moqueur et sentimental au besoin, quand il faut chanter l'hyménée (…)
G. Sand, la Mare au diable, Appendice, I.
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CONTR. Divorce, séparation; désunion.
DÉR. (De la forme hyménée) Hyménéen.
Encyclopédie Universelle. 2012.