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hocher

hocher [ 'ɔʃe ] v. tr. <conjug. : 1>
hochier v. 1155; frq. °hottisôn, de hotton « faire balancer »
Vx ou région. Secouer, remuer.
Mod. HOCHER LA TÊTE, la secouer (de haut en bas pour approuver, acquiescer, ou de droite à gauche pour refuser, désapprouver). « Il hocha silencieusement la tête de droite à gauche, comme s'il se refusait quelque chose » (Hugo).

hocher
v. tr. Hocher la tête, la remuer, en signe d'assentiment, de dénégation, de doute. Hocher la tête de haut en bas pour dire "oui", de gauche à droite pour dire "non".

⇒HOCHER, verbe trans.
Secouer, remuer.
A. — Usuel.
1. Secouer (la tête, le menton) de droite à gauche ou de haut en bas pour exprimer des sentiments divers, voire opposés, et interprétés d'après la mimique qui accompagne ce mouvement. Hocher la tête d'un air de doute, en signe d'approbation, d'incrédulité, de regret. Les deux ruraux hochaient la tête en signe de refus (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Champs, 1882, p. 78). Jerphanion écoutait sans interrompre, hochant la tête d'un air de compréhension sympathique (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 124). M. Rambout hocha la tête; mais je ne sus pas si c'était en signe d'incrédulité ou d'admiration (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 222) :
Moins de trois ans après, non pas en enfance, mais un peu ramollie, je devais la voir [Mme de Forcheville] à une soirée donnée par Gilberte, et devenue incapable de cacher sous un masque immobile ce qu'elle pensait (pensait est beaucoup dire), ce qu'elle éprouvait, hochant la tête, serrant la bouche, secouant les épaules à chaque impression qu'elle ressentait...
PROUST, Temps retr., 1922, p. 951.
Hocher les épaules. Les soulever et les laisser retomber. Cécile hoche les épaules pour montrer qu'elle non plus ne se comprend pas toujours (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 139).
P. anal. [En parlant d'un oiseau] Il [le moineau] hoche la queue, remue la tête, offre son ventre (RENARD, Poil Carotte, 1894, p. 40).
2. Emploi pronom., rare. Les quatre têtes se hochèrent avec un air d'intelligence bien français; l'intelligence s'effaça, il ne resta qu'un immense loisir et les têtes continuèrent à branler (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 136).
3. Emploi intrans. Hocher de la tête (Ac. 1935).
Hocher du nez (au fig., vx). ,,Témoigner par un mouvement du visage son mécontentement, sa désapprobation`` (LITTRÉ).
Rem. L'usage diffère de celui qui est attesté ds certains dict. Pour Ac. 1798-1935 Hocher la tête c'est ,,marquer (...) qu'on désapprouve quelque chose ou qu'on ne s'en soucie guère``. Pour LITTRÉ c'est ,,la secouer en signe de désapprobation``.
B. — Emplois spéc.
1. Région. [L'obj. désigne un arbre fruitier et p. méton. les fruits] Secouer pour faire tomber les fruits. Hocher un prunier pour en faire tomber les prunes (LITTRÉ). Mon petit garçon « hoche » ces mêmes mirabelliers grandis, dont nous atteignions aisément, alors, les branches (BARRÈS, Cahiers, t. 4, 1906, p. 167).
2. MAN. Hocher le mors, la bride [à un cheval]. ,,Secouer fréquemment (le mors, la bride) pour exciter le cheval`` (Ac. 1798-1935). Au fig., vieilli. Hocher le mors à qqn. Chercher à l'animer, l'exciter. (Ds Ac. 1835-1935, LITTRÉ, DG).
[Le suj. désigne le cheval] Hocher le mors. ,,Le secouer`` (Ac. 1935). Son mulet hochait le mors; il lui lâcha la bride et se laissa dépasser par un long cortège de fuyards que l'ennemi ne cherchait pas à poursuivre (MORAND, Flagell. Séville, 1951, p. 341).
Emploi intrans. Cheval qui hoche du mors (Ac. 1935).
REM. 1. Hocheur, subst. masc. a) Rare. Celui qui hoche. b) Littér. Arrivez ici, arrivez ici! vous tous, tous les dieux (...)! les chauffeurs de volcans! les hocheurs de cordillères! (CLAUDEL, Chr. Colomb, 1929, p. 1163). c) Région. ,,Ouvrier chargé de faire tomber les pommes à cidre`` (LITTRÉ; ds FÉN. 1970). 2. Hocquesonner, verbe trans., région. (Normandie) [d'orig. onomatopéique, cf. FEW t. 4, p. 450a]. Hocher, agiter, ébranler. Les maîtres (...) leur tournaient la tête [aux chiens] vers leurs adversaires et la leur hocquesonnaient avec violence (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 348). Tirer les rênes [du cheval] et (...) lui faire saigner les dents, en hocquesonnant tant qu'elle peut le mors dans sa bouche (FLAUB., Corresp., 1853, p. 104).
Prononc. et Orth. : [] init. asp., (il) hoche [].Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1155 hochier « secouer, remuer » (WACE, Brut, 10584 ds T.-L.); 2. ca 1170 hoquer le chief « hocher la tête » (BEROUL, Tristan, éd. Muret, 1543). De l'a. b. frq. hottisôn « secouer », dér. en -isôn de hottôn « faire balancer, branler »; cf. m. néerl. hutselen, hutsen « secouer, agiter, remuer, balancer »; néerl. hutsen « id. ». Fréq. abs. littér. : 1083. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 432, b) 1 768; XXe s. : a) 2 246, b) 1 935.

1. hocher ['ɔʃe] v. tr.
ÉTYM. V. 1155, hochier; sens sexuel en anc. franç. (→ Branler); francique hottisôn, de hotton « faire balancer ».
1 Vx ou régional. Secouer, remuer. a Hocher des fruits, les faire tomber en secouant l'arbre.
b Rare. || Hocher les épaules (Duhamel, Cécile parmi nous, in T. L. F.). Hausser.
c Techn. (manège). || Hocher le mors, la bride à un cheval. — ☑ Loc. fig. Hocher le mors à qqn, l'exciter, le « secouer ».Cheval qui hoche le mors.
2 (XIIIe; hoquer le chief, v. 1170). Mod. et cour. Hocher la tête, la secouer (de haut en bas, ou de droite à gauche, pour signifier ce que ces gestes expriment conventionnellement). Branler (le chef). || Hocher la tête en signe de dénégation, de mépris. || Dire non, refuser en hochant la tête. || Hocher la tête d'un air de doute, d'encouragement, de regret, de résignation navrée (→ Fourrer, cit. 5; et aussi fourragère, cit.).
1 (Ils) me font la moue et puis haut et puis bas
Hochent la tête.
Clément Marot, Psaumes de David, XXII.
2 Puis il hocha silencieusement la tête de droite à gauche comme s'il se refusait quelque chose (…)
Hugo, les Misérables, V, VIII, IV.
3 Quelques regretteurs du temps passé, hochant la tête, disent : de mon temps, il n'en était pas ainsi.
Champfleury, in le Figaro, 15 févr. 1866, cité in Littré, art. Regretteur.
4 (…) Gabrielle, point convaincue, persistant à hocher la tête d'un air d'incrédulité (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, IV, II.
5 À la fin, celui-ci hochait la tête avec approbation.
A. Maurois, les Roses de septembre, II, 1, p. 84.
6 Quand on demandait à un commerçant une denrée qu'il ne possédait pas (…) son visage exprimait le dédain et la consternation; il hochait la tête, dans une mimique qui en France signifie oui, et qui reflétait tout le malheur du monde.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 312.
REM. H. Michaux a tiré de l'expression l'adj. hoche-tête ['ɔʃtɛt] « qui hoche la tête (par hésitation, doute, air entendu…) ».
7 Le reste, c'est de l'académie dont tous les musées ont rempli d'immenses salles, et où naturellement un tas de vieux archéologues hoche-tête, qui n'ont jamais écrit, ni buriné, ni sculpté quoi que ce soit d'artistique, ont fait la loi, et donné la consigne de l'admiration aux Européens.
Henri Michaux, Un barbare en Asie, p. 41.
3 V. intr. Vx.Loc. Hocher du nez : témoigner son mécontentement.Avec d'autres compl. (animaux). || Hocher la queue. Hoche-queue.
tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
DÉR. Hochement, hochet, hocheur.
COMP. Hochepot, hoche-queue ou hochequeue.
HOM. 2. Hocher.
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2. hocher ['ɔʃe] v. tr.
ÉTYM. Déb. XIVe, hoschier; oschier « ébrécher », v. 1210; p. p. oschié, v. 1160; de hoche; P. Guiraud suggère un étymon gallo-roman oscicare, doublet du lat. class. oscitare « ouvrir la bouche ».
Vx. Marquer d'une hoche. Cocher, entailler.
HOM. 1. Hocher.
DÉR. V. Hoche.

Encyclopédie Universelle. 2012.