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hobereau

hobereau [ 'ɔbro ] n. m.
• 1370; hoberel 1196; de l'a. fr. hobeler, moy. néerl. hoblelen « bouger, se démener »
1Zool. Faucon de petite taille qui se nourrit essentiellement d'hirondelles et de petits rongeurs.
2(1539 péj.) Gentilhomme campagnard de petite noblesse, qui vit sur ses terres.

hobereau
n. m.
d1./d Petit faucon (Falco subbuteo) d'Europe, d'Asie occid. et d'Afrique du Nord, long de 35 cm.
d2./d Gentilhomme campagnard de la petite noblesse.

⇒HOBEREAU, subst. masc.
A. — Oiseau rapace diurne du genre faucon, mais plus petit que ce dernier, migrateur, vivant en Europe l'été, en bordure de forêt ou dans les boqueteaux et chassant pour se nourrir des petits oiseaux, comme les alouettes, les cailles, ainsi que des insectes :
1. Une dent de chaque côté ajoute beaucoup à la force d'un tel bec. C'est pourquoi les faucons, cresserelles et hobereaux passent pour des oiseaux nobles et plus courageux que les oiseaux de proie qui n'ont pas cette dent.
CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 194.
B. — P. anal., péj. Gentilhomme de petite noblesse vivant sur ses terres :
2. Souvent obéré et toujours besogneux, [le gentilhomme résidant sur ses terres] vivait d'ordinaire fort chichement dans son château, ne songeant qu'à y amasser l'argent qu'il allait dépenser l'hiver à la ville. Le peuple, qui d'un mot va souvent droit à l'idée, avait donné à ce petit gentilhomme le nom du moins gros des oiseaux de proie : il l'avait nommé le hobereau [it. ds le texte].
TOCQUEVILLE, Anc. Rég. et Révol., 1856, p. 207.
HIST., au plur. En Allemagne, parti politique agrarien influent du XIXe siècle, groupant des gentilshommes campagnards prussiens à l'esprit conservateur, faisant carrière dans l'armée :
3. C'est absolument contraire à la pratique même des socialistes allemands, qui ne craignent pas, contre les hobereaux, contre la survivance de la féodalité agraire, de soutenir les bourgeois libéraux.
JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 73.
Rem. Rare, emploi adj. fém. Anciennes familles hobereautes (LA VARENDE, Gentilsh., 1948, p. 89).
REM. 1. Hobereautaille, subst. fém., rare. Ensemble des hobereaux. Il jouissait d'une plénitude heureuse très particulière, qu'il connaissait bien sans pouvoir nettement en définir l'essence : une sûreté complète, un confort social certain. Ce sentiment ne s'établissait en lui qu'à la campagne et en compagnie de forts paysans. Graveron, le comte de Graveron, son ami, appelait cette paix comblée : « la joie Ancien Régime ». Peut-être était-ce la reconstitution du double élément vital, hobereautaille et paysannerie, s'appuyant l'un sur l'autre, se combinant encore, comme jadis ils le firent pour former les grandes nations (LA VARENDE, Manants du Roi, 1938, p. 147; v. aussi ID., Don Bosco, 1951, p. 246). 2. Hoberelle, subst. fém., rare. [En parlant d'une femme] Cf. supra B. Les hobereaux du voisinage, ceux qui se croient nobles et les autres, y faisaient luire [dans la tribune] leurs monocles et les hoberelles leurs dents et leurs ombrelles gorge-de-pigeon (JAMMES, Mém., 1922, p. 130).
Prononc. et Orth.  : [] init. asp. PASSY 1914 admet []. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Ca 1195 hoberel « petit oiseau de proie » (AMBROISE, Guerre Sainte, 1625 ds T.-L.); 1377 hobereau (GACE DE LA BUIGNE, 5564, ibid.); 2. 1579 hobreau « gentilhomme campagnard de petite noblesse » (H. ESTIENNE, Precellence du Langage François, p. 127 ds HUG.). Forme élargie par le suff. -ereau (-eau), de l'a. fr. hobel « sorte de petit oiseau de proie » (fin XIIIe s. ds T.-L.), cf. ses var. hobé (fin XIIIe s.-fin XIVe s., ibid.) et hobier (fin XIVe-début XVe s., ibid.), qui se rattache prob. à l'anc. verbe hobeler « escarmoucher, harceler l'ennemi, piller » (ca 1195, AMBROISE, op. cit., 2384 ds T.-L.), lui-même empr. au m. néerl. hob(b)elen « tourner, rouler »; cf. néerl. hobbelen « se balancer », qui remonte à un verbe germ. hubbon (v. aubin). Cf. FEW, t. 16, pp. 215a-216b. Fréq. abs. littér. : 111.

hobereau ['ɔbʀo] n. m.
ÉTYM. 1370; hoberel, 1196; de l'anc. franç. hobeler, hober, du moy. néerl. hobelen « bouger, se démener ».
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I Vx ou techn. (fauconn.). Oiseau rapace diurne de petite taille, qui se nourrit de petits oiseaux et de gros insectes, ce qui l'oblige à voler très bas. Faucon.Syn. : émouchet à gorge blanche, tiercelet bleu. || Les hobereaux chassent surtout les alouettes; ils sont peu estimés en fauconnerie.
1 Le hobereau est bien plus petit que le faucon et en diffère aussi par les habitudes naturelles : le faucon est plus fier, plus vif et plus courageux; il attaque des oiseaux beaucoup plus gros que lui. Le hobereau est plus lâche de son naturel, car, à moins qu'il ne soit dressé, il ne prend que les alouettes et les cailles (…) le hobereau se porte sur le poing, découvert et sans chaperon, comme l'émerillon, l'épervier et l'autour; et l'on en faisait autrefois un grand usage pour la chasse des perdrix et des cailles.
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, Le hobereau.
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II (1579, hobreau). Fig. (d'abord régional et péj.). Gentilhomme campagnard de petite noblesse, qui vit sur ses terres. || Un pauvre hobereau de province. || Hobereau recherché par les bourgeois (→ Frais, cit. 6).
2 Dans quelques-unes de nos provinces on donne le nom de hobereau aux petits seigneurs qui tyrannisent leurs paysans, et plus particulièrement au gentilhomme à lièvre, qui va chasser chez ses voisins sans être prié, et qui chasse moins pour le plaisir que pour le profit.
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, Le hobereau.
3 Le voyageur qui eût aperçu de loin le castel dessinant ses faîtages pointus sur le ciel, au-dessus des genêts et des bruyères, l'eût jugé une demeure convenable pour un hobereau de province (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, I.
4 (…) le plus haut bourgeois de Cologne, ou le plus riche industriel de la Ruhr, se sent humble dans son cœur devant un misérable petit hobereau de Poméranie.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, IX, p. 95.
5 (…) le hobereau, qui noyait sous l'alcool, au fond d'un manoir crasseux près de Morlaix, l'angoisse de reconnaître peu à peu qu'on devient pauvre.
Montherlant, les Olympiques, p. 90.

Encyclopédie Universelle. 2012.