hantise [ 'ɑ̃tiz ] n. f.
• 1228; de hanter
1 ♦ Vx Action de hanter, de fréquenter (qqn).
2 ♦ (fin XIXe) Mod. Caractère obsédant d'une idée, d'une pensée, d'un souvenir; préoccupation constante dont on ne parvient pas à se libérer. ⇒ manie , obsession. La hantise du péché, de la mort (⇒ peur) . « La hantise du concours [...] qui ne me quitte jamais » (Romains). « dans sa hantise de paraître sapée » (Sarrazin).
hantise
n. f. Inquiétude obsédante. Il a la hantise d'échouer.
⇒HANTISE, subst. fém.
A. Vieilli
1. ,,Fréquentation, commerce familier chez quelqu'un`` (Ac.).
2. Lieu que l'on hante. Dans les grandes sorties on pourra aller en silence avec un livre dans un endroit du bois hors de la hantise des séculiers (CHATEAUBR., Rancé, 1844, p. 142) :
• 1. Cependant les théâtres et les marchés ne sont pas généralement les hantises préférées d'un mangeur d'opium, surtout quand il est dans son état parfait de jouissance.
BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 416.
B. — Au fig., usuel. Idée, image ou mot qui occupe de façon obsédante l'esprit d'une personne. Sa peur de la conscription était devenue une hantise constante, effrayante, qui le tourmentait jusque dans le sommeil (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 298) :
• 2. — Voyons, Monsieur l'abbé, qu'est-ce que cela signifie? Chaque fois que mes hantises sensuelles fléchissent, mes obsessions religieuses se débilitent.
HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 135.
REM. Hantement, subst. masc. Synon. de hantise. Le hantement de l'idée fixe, alors, la pensée noire de devenir aveugle (GONCOURT, Journal, 1888, p. 747).
Prononc. et Orth. : [] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1228 « fréquentation, accointance » (J. RENART, G. de Dole, éd. F. Lecoy, 5279); 2. 1860 « obsession » (BAUDEL., Paradis artif., p. 348). Dér. de hanter; suff. -ise. Pour le sens 1, cf. l'a. fr. hant (ca 1170, Rois, éd. E. R. Curtius, 43) et hintement (1265, Justice et plaid ds GDF.). Fréq. abs. littér. : 230. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) néant, b) 47; XXe s. : a) 452, b) 680.
hantise ['ɑ̃tiz] n. f.
ÉTYM. 1228, au sens 1; de hanter.
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1 Vx. Action de hanter, de fréquenter (une personne).
1 Isabelle pourrait perdre dans ces hantises
Les semences d'honneur qu'avec nous elle a prises (…)
Molière, l'École des maris, I, 2.
2 (1860, Baudelaire). Mod. Caractère obsédant d'une idée, d'une pensée, d'un souvenir; préoccupation constante, crainte, inquiétude, tourment, dont on ne parvient pas à se libérer. ⇒ Obsession; idée (fixe), manie (→ Coexister, cit.; esprit, cit. 82). || La hantise du péché mortel (→ Communion, cit. 5), du crime (→ Couteau, cit. 15), de la mort (⇒ Peur). || Avoir la hantise d'un accident, du feu. || Hantise qui poursuit, accompagne qqn (⇒ Vision). || Hantise sexuelle. || Mais tu es obsédé : c'est une hantise !
2 Chaque fois que mes hantises sensuelles fléchissent, mes obsessions religieuses se débilitent.
Huysmans, En route, p. 86.
3 Il y a bien la hantise du concours, à la fin de la troisième année, qui ne me quitte jamais tout à fait; qui tend peut-être même à s'aggraver (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, VII, p. 56.
Encyclopédie Universelle. 2012.