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han

han [ 'ɑ̃; hɑ̃ ] interj.
• 1307; onomat.
Onomatopée (cri sourd d'une personne qui fait un violent effort, soupir). « Le “han” naturel du bûcheron » (Alain). Subst. Faire, pousser un han. ⊗ HOM. An, en.

Han
(dynastie des) la deuxième et la plus longue dynastie de la Chine impériale (206 av. J.-C. - 220 apr. J.-C.). On distingue les Han antérieurs ou occidentaux (206 av. J.-C. - 8 apr. J.-C.) et les Han postérieurs ou orientaux (23 - 220 apr. J.-C.).

⇒HAN, onomat. et subst. masc.
I. — Onomat. [Reproduit le cri sourd accompagnant une expiration profonde et brusquement interrompue d'une pers. accomplissant un effort violent] Olivier lance la grenade. — Han! — Couche-toi! Deux mitrailleuses déchirent les hommes et la terre à coups de griffes (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 246). V. anhéler ex. 1.
Rem. Han est traditionnellement considéré comme le cri poussé par les bûcherons au moment d'abattre la cognée.
[Pour évoquer un procès où qqn accomplit un effort violent et bref] C'est moi qui tiens le levier du gros marteau-pilon. Han! Quand je tape, la terre tremble! (CLAUDEL, Ours et lune, 1919, 3, p. 618).
II. — Subst. masc. Cri accompagnant un effort violent et bref. Pousser un, des han(s). C'était l'enragement, le han! éperdu du fendeur de bois, qui abat sa cognée depuis des heures sur le même nœud (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 1090). C'est un acteur déplorable (...) qui soulève avec des han! de porteur d'eau, Le vers qu'il faut laisser s'envoler! (ROSTAND, Cyrano, 1898, I, 4, p. 37) :
Et comme la résistance des arbres augmentait, que les hommes qui les amenaient à leur point extrême de pression s'essoufflaient de fatigue, d'autres soupirs, venus de seins vivants ceux-là, se mêlaient et répondaient aux halètements des charpentes, comme le han rauque et brusque arraché du cœur du bûcheron à la plainte du tronc qu'il attaque.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 94.
Prononc. et Orth. : [] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. interj., onomat. représentant un soupir, un gémissement (Poire, 1817 ds T.-L.); 2. 1306 interj. affirmative (G. GUIART, Royaux lignages, éd. de Wailly et Delisle, 13964); 3. 1552 interj., onomat. représentant le cri d'une personne qui fournit un effort (RABELAIS, Quart livre, chap. 20, éd. R. Marichal, p. 110); 1834 subst. (BOISTE : le han de saint Joseph). Onomat. Sur les interférences avec ahan, v. FEW t. 24, p. 243b, s.v. afannare. Fréq. abs. littér. : 182. Bbg. SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 61.

han ['ɑ̃] interj.
ÉTYM. V. 1307, interj. affirmative; onomatopée.
(1552, Rabelais). Onomatopée traduisant le cri sourd et profond d'un homme (bûcheron, scieur…) qui frappe ou pousse avec un violent effort, ou le soupir de qqn qui est délivré de quelque poids, de quelque peine.
1 (…) comme à un fendeur de bois fait grand soulagement, celui qui à chacun (chaque) coup près de lui crie : Han ! à haute voix (…)
Rabelais, le Quart Livre, XX.
2 Pasquier et Nicod le dérivent (le subst. ahan) de han, qui est le cri que font les charpentiers en fendant du bois.
Furetière, Dict., art. Ahan.
tableau Principales interjections.
N. m. (1834, Balzac). || Faire, pousser un han. || Un han caverneux, guttural. || « Le “han” naturel du bûcheron » (Alain).
3 Les boucles contenues étaient d'une telle finesse qu'elles devaient avoir été prises pendant la première enfance des deux filles. Lorsque le médaillon toucha sa poitrine, le vieillard fit un han prolongé qui annonçait une satisfaction effrayante à voir.
Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 1078.
4 (…) le cri rauque, strident, doublé d'un autre cri, d'un « han ! » de casseur de pierres, ces deux cris montent ensemble, continuent à s'élever vers le plafond.
J.-M. G. Le Clézio, la Fièvre, p. 106.
HOM. An, en.
DÉR. Hanner.

Encyclopédie Universelle. 2012.