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haletant

haletant, ante [ 'al(ə)tɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1539; de haleter
Dont le rythme de respiration est anormalement précipité; hors d'haleine. essoufflé, pantelant. Chien, cheval haletant. Être haletant de fièvre, d'émotion, d'avoir couru. Par ext. Poitrine haletante. « Elle sentait contre sa joue le souffle d'une respiration haletante » (Flaubert). 1. précipité.
Par métaph. Être haletant d'impatience, excité par l'attente. — Fig. Qui tient en haleine. Un roman policier haletant.

haletant, ante
adj. Qui respire vite et avec peine; essoufflé.
|| Précipité et saccadé. Respiration haletante. Voix haletante.

⇒HALETANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. — Part. prés. de haleter.
II. — Emploi adj.
A. — [En parlant d'un animé] Dont la respiration est courte, précipitée. Synon. essoufflé, oppressé. Cheval, chien haletant; être haletant de fièvre. Elle sortit de son lit, exténuée et haletante, comme si elle eût fait une grande course (MAUPASS., Une Vie, 1883, p. 234).
B. — P. méton. Qui offre un rythme rapide et saccadé.
1. Respiration haletante. Par suite d'efforts, les muscles n'agissent plus avec assurance et sécurité : la respiration devient haletante et saccadée, inégale (BARATOUX, La Voix, 1912, p. 611).
2. [En parlant de l'élocution] Synon. haché, heurté. Voix haletante. Ce bavardage fébrile, haletant, marquait plus qu'aucun autre symptôme sa faiblesse et son angoisse (BERNANOS, Imposture, 1927, p. 414) :
1. Elle sanglotait, elle prononçait des paroles haletantes au milieu de ses larmes. — Ne dis pas ces choses, répétait-elle, car je n'aurais plus la force de te quitter, je resterais là... Donne-moi, du courage plutôt; dis-moi que nous nous verrons encore...
ZOLA, T. Raquin, 1867, p. 52.
3. [En parlant d'une partie du corps] Qui palpite à un rythme précipité. La lèvre frémissante et le sein haletant (M. DE GUÉRIN, Poésies, 1839, p. 43). Elle le regarda avec des yeux dont le gris devenait trouble et noyé, et, la poitrine haletante, ne parla plus (A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 346).
C. — P. anal., littér. Qui évoque un halètement. La Lison, avec cet homme accroché à son flanc, continuait sa course haletante, dans la nuit (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 145). Le tocsin sonna. Ébranlé dans tous les clochers de France, haletant (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 226).
D. — Au fig. et littér.
1. [En parlant d'une pers.]
a) En proie à une vive émotion, à une curiosité intense. Il demeurait haletant et relisait l'article, pour le comprendre en ses moindres nuances (MAUPASS., Fort comme la mort, 1889, p. 338).
Haletant de. La lutte est probablement universelle (...) les assistants en suivent les péripéties, haletants d'émotion (LOWIE, Anthropol. cult., 1936, p. 185).
P. méton. Qui s'accompagne d'une vive émotion. Il avait senti (...) une telle tendresse pour son frère, un si haletant besoin de le revoir, qu'il en demeurait tout étourdi (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p. 1162).
b) Haletant après, vers. Qui aspire vivement à :
2. Si les disciples de saint Paul vivaient perpétuellement haletants vers le grand jour, c'est que du fils de l'homme ils attendaient la solution personnelle et tangible des problèmes et des injustices de la vie.
TEILHARD DE CH., Milieu divin, 1955, p. 199.
2. [En parlant d'un style, d'une œuvre]
a) Qui est saccadé. Sa phrase [de Michelet] brisée, haletante, cardiaque à la dernière période, puis ressuscitée (...) n'avait son équivalent chez aucun auteur français à ma connaissance (L. DAUDET, Rech. beau, 1932, p. 146) :
3. Pour revenir au roman dont on publie ici une nouvelle édition, tel qu'il est, avec son action saccadée et haletante (...) ce livre représente assez bien l'époque de la vie à laquelle il a été écrit...
HUGO, Han d'Isl., 1823, p. 3.
b) Qui tient en haleine. Certains épisodes de ce roman haletant sont d'une puissance hallucinatoire extraordinaire (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 302).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-], init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér. : 881. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 827, b) 1 770; XXe s. : a) 1 809, b) 1 004.

haletant, ante ['altɑ̃, ɑ̃t] p. prés. et adj.
ÉTYM. 1539; p. prés. de haleter.
1 Dont le rythme de la respiration est anormalement précipité, qui est hors d'haleine. Essoufflé, pantelant, pantois (vx). → Abattre, cit. 19; entasser, cit. 1. || Chien, cheval haletant (→ Efflanqué, cit. 1). || Être haletant de fièvre, d'émotion, d'effroi (→ Frémir, cit. 13; haleine, cit. 17). || Haletant de (et inf.). || Tout haletant d'avoir couru.
1 À deux heures, précisément, un homme arrive, haletant, tout prêt de se trouver mal (…) Il a couru depuis Sèvres, où les troupes voulaient l'arrêter (…)
Michelet, Hist. de la Révolution franç., II, I.
2 Madame Magloire était une petite vieille blanche, grasse, replète, affairée, toujours haletante, à cause de son activité d'abord, ensuite à cause d'un asthme.
Hugo, les Misérables, I, I, I.
3 (…) je demeurai debout, haletant d'épouvante, tellement éperdu que je n'avais plus une pensée, prêt à tomber.
Maupassant, Lui ?
4 Très pâle, vite essoufflée, souffrant d'une maladie de cœur, elle remuait peu (…) se réveillait la nuit et se redressait dans son lit, adossée à l'oreiller, haletante et livide.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, II, II.
(Mil. XVIe, Ronsard). || Poitrine haletante, soulevée par une respiration précipitée.(1685, La Fontaine). En parlant de la respiration. Précipité. || Respiration courte et haletante.
5 (…) ses mains s'avançaient dans la manche d'Emma, pour lui palper le bras. Elle sentait contre sa joue le souffle d'une respiration haletante.
Flaubert, Mme Bovary, II, VII.
6 Mme de Bonmont, les roses de sa chair avivées par la course, sa riche poitrine haletante sous le corsage clair (…)
France, l'Anneau d'améthyste, III, Œ., t. XII, p. 56.
7 (…) une femme (…) au souffle haletant entre les lèvres rouges (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, X, p. 106.
2 Figuré :
8 (…) le mécanicien sifflait éperdument, à coups pressés, le sifflet haletant et lugubre de la détresse.
Zola, la Bête humaine, VII.
9 (…) la monotonie des journées, rompue quelquefois par les tocsins haletants qui se répandaient de village en village.
F. Mauriac, l'Enfant chargé de chaînes, XXVIII.
3 Qui halète (3.). || Tandis qu'à leurs œuvres perverses les hommes courent haletants (→ Averse, cit. 2, Gautier). Ardent, avide, impatient. || Être haletant d'impatience, très impatient, excité par l'attente. || Haletant après, vers quelque chose.
10 Haletants vers le gain, les honneurs, la richesse (…)
André Chénier, Élégies, XXX.

Encyclopédie Universelle. 2012.