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habitué

habitué, ée [ abitɥe ] n.
• 1778; p. p. subst. de habituer
1Personne qui fréquente habituellement un lieu. « Les clients de ce café, ce sont des habitués que j'ai vus depuis des années revenir aux mêmes places » (Aragon). client, fam. pilier. « Les habitués de la maison » (Balzac). familier.
2Personne qui pratique habituellement (certaines activités). Un habitué du chèque sans provision.

habitué, habituée nom Personne qui fréquente habituellement, assidûment un lieu : Les habitués d'un café.habitué, habituée (synonymes) nom Personne qui fréquente habituellement, assidÛment un lieu
Synonymes :
- client
- familier
- pilier (familier)

habitué, ée
n. Personne qui va habituellement, souvent, en un endroit. Un habitué de la maison.

⇒HABITUÉ,-ÉE, part. passé, adj. et subst.
I. — Part. passé de habituer.
II. — Emploi adj. Qui a l'habitude (v. ce mot II). Allons! je vois venir une dure crise de noir... Je l'attends avec calme et d'un cœur habitué, certaine d'en reconnaître les phases normales (COLETTE, Vagab., 1910, p. 24). L'homme habitué appelle les sociétés closes comme son milieu harmonique (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 521) :
1. Ils sont presque tous des paysans. Aucun œil habitué ne s'y trompe. Sous le feutre pincé, le vêtement à la mode, ils gardent toujours, ils ne peuvent pas se défaire du balancement pris aux mancherons de la charrue.
PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 260.
Être habitué. [Correspond à habitude II C avoir l'habitude] Je veux être seule, je veux crever seule, comme un rat. — C'est pourtant dur de souffrir seule. — Je suis habituée. J'ai été malheureuse, pendant des années (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1165).
DR. CANON. Prêtre habitué ou, en emploi subst., un habitué. Prêtre n'ayant ni charge, ni dignité dans une paroisse, mais qui assiste aux offices religieux. Je l'ai connu prêtre habitué à Paris, puis confesseur d'une reine en exil (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 131). Il était alors — comment dites-vous?... prêtre auxiliaire? habitué? (BERNANOS, Joie, 1929, p. 644).
III. — Emploi subst. Celui, celle qui a l'habitude (v. ce mot II) (de). Peut-être aurions-nous pu rentrer au ministère des affaires étrangères; peut-être retourner à l'ambassade de Rome, la plus grande des tentations pour un hanteur de ruines, et un habitué de solitude (CHATEAUBR., Congrès Vérone, t. 2, 1838, p. 41). Si un habitué de la philosophie scolastique se trouvait entre nous, il aurait bien vite fait de nous mettre d'accord (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 226) :
2. Ils arrivent au-dessus des têtes, ils vont écraser ces têtes! Les habitués des parachutages savent qu'on peut se trouver à n'importe quel endroit du champ, on aura toujours l'impression que les containers viennent droit sur vous et vont vous tomber sur la tête.
TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 403.
En partic. Celui, celle qui se rend de manière régulière et fréquente dans un même lieu, chez une même personne. Restaurant d'habitués. Je présentai Oscar à Malvina, et depuis il devint un habitué de la maison, un ami, un inséparable. Insidieux Oscar! (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 160). Nicolas reconnut là quelques habituées des salles de danse qu'il avait récemment fréquentées (NERVAL, Illuminés, 1852, p. 169). Au nombre des habitués de Mme Verdurin, et le plus fidèle de tous, comptait maintenant, depuis plusieurs mois, M. de Charlus (PROUST, Sodome, 1922, p. 1037) :
3. Le bar était-il plein comme un œuf, il s'arrangeait pour que l'habitué, l'ami ou l'inconnu qui arrivait tard, trouvât toujours une table, un coin, un renfoncement.
FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 50.
Prononc. : [abitpe]. Fréq. abs. littér. : 2 298. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 636, b) 3 746; XXe s. : a) 3 738, b) 3 267. Bbg. QUEM. DDL t. 1.

Encyclopédie Universelle. 2012.