gueules [ gɶl ] n. m.
• XIIIe; plur. de gueule; au Moyen Âge, petits morceaux de fourrures découpés dans la peau du gosier de l'animal et servant d'ornement
♦ Blas. La couleur rouge de l'écu. Il porte de gueules à bande d'or.
● gueules nom masculin (de gueule) Une des couleurs (rouge) du blason. (En gravure, il s'indique par des tailles verticales.) ● gueules (difficultés) nom masculin (de gueule) Orthographe Gueules (= couleur rouge du blason) s'écrit toujours avec un s, même au singulier : le gueules s'indique par des tailles verticales. ● gueules (homonymes) nom masculin (de gueule) gueule nom féminin gueule forme conjuguée du verbe gueuler gueulent forme conjuguée du verbe gueuler gueules forme conjuguée du verbe gueuler
⇒GUEULES, subst. masc.
HÉRALD. Couleur rouge représentée dans le dessin par des lignes verticales. Dans la gravure, le gueules se marque par une suite de lignes parallèles et verticales (Ac.) Milton, ce fier républicain, était noble; il avait des armoiries : il portait un aigle d'argent éployé de sable à deux têtes de gueules, jambes et bec de sable : un aigle était, du moins pour le poète, des armes parlantes (CHATEAUBR., Essai littér. angl., t. 2, 1836, p. 132). Un des émaux du blason, de couleur tirant sur le violet, mélange de gueules et d'azur, représenté par des diagonales dans le sens de la barre (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 764).
Prononc. et Orth. : [gœl]. Att. ds Ac. 1718-1932. Homon. gueule. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 gole « bordure de vêtement composée de morceaux de peaux de bêtes, de fourrures, généralement teintes en rouge » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 6068), seulement au Moy. Âge, surtout employé au plur. (v. T.-L.); 2. ca 1165 hérald. (B. DE STE-MAURE, Troie, 7469 ds T.-L. : A goles ot escu d'argent). De gueule « gosier d'un animal », en raison du rôle important de la peau du gosier des animaux, surtout de la martre, dans la pelleterie ancienne; sens 2 par restriction sém. de 1, avec réf. seulement à la couleur (cf. d'autres noms de fourrure servant à désigner en hérald. des couleurs : sable, hermine, vair), v. K. Nyrop ds Romania t. 48, pp. 559-570. Bbg. NYROP (K.). Gueules. In : N. (K.). Ling. et hist. des mœurs. Paris, 1934, pp. 204-218.
gueules [gœl] n. m.
ÉTYM. XIIIe; goles, v. 1160; même mot que gueule, au plur. gueules désignant au moyen âge de petits morceaux de fourrures découpés dans la peau du gosier de l'animal (particulièrement de la martre) et servant d'ornements, cf. au XIIIe l'expr. « collet orné de gueules »; ces fourrures ont désigné la couleur rouge, soit du fait de la couleur naturelle fauve, soit du fait d'une teinture habituelle à ces ornements; on sait que les fourrures (vair, hermine) ont une grande place en héraldique.
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1 (…) des armoiries de la ville, qui sont de gueules au pampre d'or feuillé de sinople.
Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, p. 36.
2 Lorsque ces couleurs ne peuvent être peintes, elles sont représentées par des signes conventionnels (…) au diapré sans signification héraldique dont les graveurs revêtaient parfois les blasons aux grandes surfaces unies, le P. Pietra Santa imagina de substituer, en 1636, un système de hachures conventionnelles à signification précise (…) L'argent est représenté par un champ nu (…) les gueules, par des lignes verticales (…)
G. d'Haucourt, G. Durivault, le Blason, p. 48.
➪ tableau Désignations de couleurs.
➪ tableau Termes de blason.
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HOM. Gueule.
Encyclopédie Universelle. 2012.