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glaise

glaise [ glɛz ] n. f.
XIIe; gaul. °gliso-, attesté par le lat. glisomarga « marne blanche »
Terre grasse compacte et plastique, imperméable. argile, marne. Carrière de glaise. glaisière. Pétrir la glaise. Ébauche en glaise d'une statue. Adj. TERRE GLAISE.

glaise nom féminin (ancien français gloise, du gaulois gliso) Terre argileuse, plastique et imperméable, servant à la fabrication des briques, des tuiles et des objets de poterie. (On dit aussi terre glaise.) ● glaise (citations) nom féminin (ancien français gloise, du gaulois gliso) Bible À l'homme, il dit : « À la sueur de ton visage Tu mangeras ton pain, Jusqu'à ce que tu retournes au sol Puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise Et tu retourneras à la glaise. » Ancien Testament, Genèse III, 19 Dieu Commentaire Citation empruntée à la « Bible de Jérusalem ».

glaise
n. f. et adj. f. Nom cour. des argiles et des terres contenant une forte proportion d'argile.
|| adj. f. Terre glaise.

⇒GLAISE, subst. fém.
Terre argileuse, compacte, imperméable, utilisée notamment en poterie. Façonner, pétrir la glaise. Si la terre a des matières qui attirent l'eau, elle en a qui la repoussent; telles sont en général les glaises et les argiles (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 201). On s'enfonçait dans la glaise jusqu'aux chevilles. Le pied s'en arrachait avec un « floc » à chaque foulée (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 341). V. ciment ex. 3.
Emploi adj. Terre glaise. L'humidité du climat (...) le sol de terre glaise compacte et sans écoulement, avaient pourri les tubercules (MICHELET, Insecte, 1857, p. 147). Il avait de la peine à maintenir sur les pédales ses semelles empâtées de terre glaise (ROMAINS, Hommes de bonne vol., 1932, p. 193).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. a) Fin XIe s. judéo-fr. glaise (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D.S. Blondheim t. 1, p. 76); fin XIIe s. gloise (Folie Tristan, de Berne, 193 ds T.-L.); fin XIIIe s. id. (CHR. DE TROYES, Perceval, éd. A. Hilka, 1774, var. du ms. M); 1306 glaise (G. GUIART, I, 3684 ds T.-L.); 1393 terre glase (Ménagier, II, 52, ibid.) b) ca 1165 glise (B. DE STE-MAURE, Troie, 23094, ibid.). Terme d'orig. gaul. dont l'étymon est attesté par le composé lat. glisomarga « marne blanche » (PLINE, XVII, 46, v. DOTTIN, p. 260) dans lequel gliso- constituait un qualificatif de marga (marne); pour l'orig. de gliso-, v. les opinions différentes de FEW t. 4, p. 156b (d'apr. Bertoldi : gliso- serait un mot celt. signifiant « blanc », à rapprocher de l'irl. gel « blanc ») et d'ERN.-MEILLET (gliso- se rattacherait à glus, glutis « glu »). Fréq. abs. littér. : 231. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 119, b) 325; XXe s. : a) 417, b) 455.
DÉR. Glaisière, subst. fém. Endroit d'où l'on extrait de la glaise. Dans la cabane basse, restait Charlotte, la veuve du premier besson, tué dans l'éboulement des glaisières, le printemps d'avant (GIONO, Chant monde, 1934, p. 18). Cf. HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p. 52. []. Ds Ac. dep. 1762. 1re attest. 1759 (P.-H. D'HOLBACH [trad. de J.G. Lehmann], L'Art des mines, III, 34 d'apr. R. Arveiller ds R. Ling. rom. t. 39, p. 212); de glaise, suff. -ière.
BBG. — QUEM. DDL t. 14. - ROMMEL 1954, p. 171, 191.

1. glaise [glɛz] n. f.
ÉTYM. 1306 (fin XIe en judéo-franç.); gloise, v. 1175; glise, v. 1160; aussi glase, XIVe; du gaulois gliso-blanc » ?, ou apparenté à glu ?), attesté par le lat. glisomarga « marne blanche », ou (Guiraud) du lat. gliteus « glaiseux, marneux », de glis « glaise ».
Terre grasse, compacte et plastique, imperméable. Argile, marne (→ Brique, cit. 1; contenir, cit. 2). || Carrière de glaise. Glaisière. || Glaise qui englue (cit. 3) les chaussures (→ Chausser, cit. 1). || Glaise cuite (→ Choc, cit. 2) dont on fait des tuiles, des poteries.Ébauche en glaise d'une statue. Modelage. || Ébauchoir, grattoir à glaise.
Adj. (Déb. XIVe; terre glisse, 1549, in D. D. L.). || Terre glaise. || Cahute (cit. 1), forteresse de terre glaise (→ Chantier, cit. 2).
1 (…) des plaines vertes coupées de précipices, où les sources filtrent dans la glaise (…)
Nerval, Promenades et souvenirs, Butte Montmartre.
2 L'humidité, jusqu'au milieu du jour, était telle que les branchages ruisselaient, rendant la glaise du sentier incertaine et la marche des plus pénibles.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 763.
DÉR. Glaiser, glaiseux, glaisier, glaisière.
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2. glaise [glɛz] n. f.
ÉTYM. 1866, Littré; altér. de glaie, probablt d'après 1. glaise.
Techn. Glaie.

Encyclopédie Universelle. 2012.