1. garrot [ garo ] n. m.
• 1549; gerrot 1444; p.-ê. provenç. garrot, de même o. gaul. que jarret
♦ Chez les grands quadrupèdes, Partie du corps située au-dessus de l'épaule et qui prolonge l'encolure. Hauteur au garrot d'un cheval, d'un chien.
garrot 2. garrot [ garo ] n. m.
• 1302 « trait d'arbalète, bâton »; p.-ê. de l'a. fr. guaroc, du v. garokier « tordre », o. frq.
1 ♦ Morceau de bois passé dans une corde pour la serrer en tordant. Le garrot d'une scie.
2 ♦ Par ext. Lien servant à comprimer circulairement un membre pour arrêter une hémorragie. Poser un garrot.
3 ♦ Supplice du garrot, et absolt le garrot : instrument de supplice composé d'un collier de fer serré par une vis, pour étrangler. Condamné au garrot (autrefois en Espagne).
● garrot nom masculin (provençal garrot, de l'ancien provençal garra, jarret) Région du corps des grands quadrupèdes surmontant les épaules et délimitée par l'encolure, le dos et le plat des épaules. Partie du collier qui repose sur le cou du cheval. ● garrot (difficultés) nom masculin (provençal garrot, de l'ancien provençal garra, jarret) Prononciation [&ph91;&ph85;ʀ&ph99;], avec un o fermé, comme dans rabot, sabot et trot. Le t final ne se prononce pas. Orthographe Avec deux r et un t ; les dérivés garrotter et garrottage prennent deux r et deux t. ● garrot (expressions) nom masculin (provençal garrot, de l'ancien provençal garra, jarret) Hauteur au garrot, hauteur du garrot au-dessus du sol, mesure utilisée pour évaluer la taille des grands quadrupèdes. Mal de garrot, blessure du garrot, le plus souvent due aux frottements du harnachement. ● garrot nom masculin (ancien français garokier, barrer la route, du francique wrokkôn, tordre) Morceau de bois que l'on passe dans la corde d'une scie pour la serrer en la tordant. Appareil, lien serré autour d'un membre pour ralentir ou arrêter la circulation veineuse ou artérielle (en cas d'hémorragie, avant une opération, etc.). Supplice par strangulation, usité principalement en Espagne ; instrument de ce supplice. (La peine de mort par strangulation a été abolie partiellement en 1978.) ● garrot (synonymes) nom masculin (ancien français garokier, barrer la route, du francique wrokkôn, tordre) Morceau de bois que l'on passe dans la corde d'une...
Synonymes :
garrot
n. m.
d1./d TECH Morceau de bois que l'on passe dans une corde pour la serrer en tordant. Garrot d'une scie.
d2./d Lien dont on entoure un membre blessé pour comprimer l'artère et arrêter l'hémorragie. Poser un garrot. Un garrot ne doit être maintenu qu'un court laps de temps.
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garrot
n. m. Saillie des vertèbres dorsales à l'aplomb des membres antérieurs, chez les grands quadrupèdes (cheval, boeuf, tigre, etc.).
I.
⇒GARROT1, subst. masc.
[Chez les grands quadrupèdes et, en partic., chez le cheval] Partie du corps située au-dessus de l'épaule et qui prolonge l'encolure. Elles [les vaches] étaient magnifiques : grandes, souples, musclées. Le garrot épais, les reins et la croupe étendus, quoique soudés (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 72) :
• — Qu'est-ce qu'il a ton cheval gris?
Le cheval de gauche tourne la tête vers le vallon qui troue le bois; le voilà qui secoue le garrot et qui allonge le cou, et qui hennit vers le fond.
GIONO, Regain, 1930, p. 183.
♦ Hauteur au garrot. Hauteur du garrot au-dessus du sol, par référence à laquelle on évalue la taille d'un animal. Le Mammouth avait une hauteur au garrot de 2 m 50 à 3 mètres (PERRIER, Zool., t. 4, 1932, p. 3580). Mal de garrot. ,,Phlegmon de la région scapulaire et interscapulaire du cheval`` (VILLEMIN 1975).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1444 vétér. gerrot (Inform. par Hug. Belverne, f° 41 ds GDF. Compl.); 1549 garrot « id. » (EST.). Empr. du prov. garrot « id. » (E. LEVY Prov.) dér. en -ot de l'a. prov. garra « jambe, jarret » (peu attesté, v. E. LEVY Prov.), lui-même issu du gaulois garra « partie de la jambe » (cf. jarret).
II.
⇒GARROT2, subst. masc.
A. — Appareil que l'on passe dans une corde pour la serrer en la tordant.
— Spécialement
♦ [En Espagne] Supplice du garrot ou absol. garrot. Synon. de garrotte. On peut comparer ce que subit l'ancien ministre au supplice du garrot, qui est, comme on sait, un morceau de bois court que l'on passe dans une corde pour la serrer en tordant (BARRÈS, Leurs fig., 1901, p. 176)
♦ HORTIC. Dispositif utilisé pour forcer une branche à changer de direction (Ac. 1932).
B. — P. ext. Tout lien, tout appareil qui sert à comprimer l'artère d'un membre pour arrêter une hémorragie. Ils sont plusieurs, éclairés par une bougie autour d'un blessé, et, secoués, le maintiennent à grand'peine sur son brancard. C'est un homme qui n'a plus de pieds. Il porte aux jambes des pansements terribles, avec des garrots pour réfréner l'hémorragie (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 313).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. a) 2e moitié du XIIIe s. garrot « gros bâton, gourdin » (La Chanson de Godin, éd. F. Meunier, 12846); b) XVe s. [date du ms.] guaroc « bâton qu'on passe dans une corde pour la serrer en la tordant » (G. DE BIBBESWORTH, Traité, éd. A. Owen, 342 [var.]); c) 1757 hortic. (Encyclop.); d) 1829 méd. (BOISTE); 2. 2e moitié du XIIIe s. garot « trait d'arbalète » (La Chanson de Godin, éd. F. Meunier, 12335); 3. 2e moitié du XIIIe s. garrot « machine de guerre servant à lancer des carreaux » (ibid., 8649). II. 1598 garrot « supplice » (J. DE VILLAMONT, Voy., III, ch. 11, 558 ds QUEM. DDL t. 9). L'étymol. de ce mot est très discutée. D'apr. FEW t. 17, p. 624a guaroc est un dér. du verbe garokier « barrer la route à quelqu'un », lui-même issu de l'a.b. frq wrokkôn « tordre, tourner avec force », cf. m. néerl. wroegen « accuser, dénoncer, torturer, tourmenter », wroc « rancune ». Il est néanmoins difficile d'admettre que garot, très attesté en a. fr., soit issu du verbe garokier qui n'est attesté que dans un ms. tardif (XIIIe s.) de Rou comme var. (v. DEAF s.v., col. 339). L'étymol. proposée par EWFS2, p. 470 selon laquelle garrot serait issu de l'a.b. frq. wrok « partie noueuse d'un tronc d'arbre » semble plus convaincante, mais il n'y a pas de mot en m. néerl. de sens voisin permettant de restituer ce substantif. Bbg. RUPP. 1915, p. 64 - SAIN. Sources t. 1 1972 [1925] p. 66.
III.
⇒GARROT3, subst. masc.
ORNITH. Canard plongeur, migrateur. Garrot arlequin, à l'œil d'or, d'Islande. Cf. COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 78.
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1. Av. 1280 garok « jars » (Hosebonderie anonyme, éd. Lamond, 74) attest. isolée; 2. 1757 garrot « sorte de canard » (Encyclop.). Mot dont l'étymol. est très discutée. Il n'y a pas lieu de s'appuyer sur la graphie garok qui pourrait être due à cok. D'apr. EWFS2 il s'agirait d'une onomat.; pour FEW t. 4, p. 64b, le mot est à rattacher à l'étymon garr- « bigarré » (le plumage de ce canard est en effet bigarré). Un rattachement direct à la famille de jars, voire un croisement de gars « mâle de l'oie domestique » (ca 1174-77, Renart, éd. M. Roques, 4071) avec garrot2 « bâton » pris au sens métonymique (v. jars), ne sont nullement à exclure. Cf. DEAF, s.v. garok col. 334.
STAT. — Garrot1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. : 66.
BBG. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 92, 203.
1. garrot [gaʀo] n. m.
ÉTYM. 1549; Jerrot, 1444; p.-ê. provençal garrot, même rac. que garra « jambe, jarret », du gaul. garra (→ Jarret), ou (Guiraud) du lat. vara « traverse, chevalet » (→ 2. Garrot), le garrot correspondant à la place du joug.
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♦ Chez les grands quadrupèdes, Partie du corps située au-dessus de l'épaule et qui prolonge l'encolure. || Cheval, bœuf blessé au garrot.
0 (…) une haute bête roussâtre a franchi le fossé. Elle trottait bas, les jambes tremblantes; elle inclinait sa tête rameuse, dans un tel geste de lassitude et d'abandon que son garrot semblait chargé d'un faix énorme, douloureux.
M. Genevoix, Forêt voisine, XII.
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2. garrot [gaʀo] n. m.
ÉTYM. Fin XIIIe, sens 1.; aussi garot « trait d'arbalète »; p.-ê.; de l'anc. franç. guaroc, du v. garokier « barrer la route (à qqn) » (lui-même p.-ê. du francique wrokkon « tordre »), ou du francique wrok « tronc, bâton noueux ». P. Guiraud rattache garrot et garroc au lat. vara « traverse », limitant l'infl. possible du francique au passage de v à g.
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1 Vx. ⇒ Bâton. || « On lui donnera cent coups de garrot » (Furetière).
2 (1611). Techn. Morceau de bois passé dans une corde pour la serrer en tordant. || Garrot d'une scie. — (1814). Cour. Lien servant à comprimer l'artère principale d'un membre pour arrêter une hémorragie (→ Bretelle, cit. 1).
1 Au cours de l'examen, une hémorragie considérable se produisit par l'un des orifices de la blessure. Il fallut poser un garrot en toute hâte et porter le blessé sur la table d'opérations.
G. Duhamel, Salavin, VI, XXIX.
➪ tableau Lexique de la chirurgie.
♦ (1598, in D. D. L.). || Supplice du garrot, et, absolt, le garrot : instrument de supplice, sorte de collier de fer serré par une vis, pour étrangler. ⇒ Garrotte; → Billot, cit. 2. || Condamné au garrot (en Espagne).
2 Notre poétique contrebandier, éperdument épris d'une jeune religieuse, se laisse maladroitement surprendre et finit par subir le supplice du garrot en place publique.
Th. Gautier, Souvenirs de théâtre…, p. 23.
3 Techn. Arbor. Ligature par laquelle on garrotte un arbre.
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DÉR. Garrotter.
Encyclopédie Universelle. 2012.