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rabot

rabot [ rabo ] n. m.
• 1342; de rabotte, dial. « lapin », moy. néerl. robbe par anal. de forme
1Cour. Outil de menuisier, formé d'une lame de métal oblique ajustée dans un fût qui laisse dépasser le tranchant, servant à aplanir ou diminuer une surface de bois, à faire des moulures, des rainures. bouvet, doucine, feuilleret, gorget, guillaume, guimbarde, 1. riflard, varlope. Dresser une planche au rabot. « Nous avons fait voler les copeaux et chanter le bois sous nos rabots » (R. Rolland).
2Techn. Nom de divers outils servant à aplanir, à polir, à étaler, etc.

rabot nom masculin (de rabotte, lapin, mot dialectal, du moyen néerlandais robbe, lapin) Outil à fût, utilisé pour corroyer une pièce de bois et en rendre le parement uni. (Le rabot comporte un fer en ciseau, de 36 à 70 mm de long, faisant un angle d'attaque de 45°). Lame montée derrière un tracteur, utilisée pour racler les déjections des animaux. Appareil d'abattage pour roche tendre, par enlèvement de copeaux tout le long d'un front de taille. Racle en bois très dur qui sert à nettoyer les glaces.

rabot
n. m. Outil de menuisier formé d'un fût à l'intérieur duquel se trouvent un fer (sur lequel est appliquée une pièce métallique) et un coin de blocage, pour parfaire le dressage des pièces de bois.
|| TECH Nom de divers outils servant à aplanir, polir, égaliser.

⇒RABOT, subst. masc.
A. — Outil de menuiserie, consistant en un ciseau ajusté obliquement dans un support de bois ou de métal, utilisé pour aplanir, amincir une pièce de bois ou pour y faire des moulures, des rainures. Dresser (une planche) au rabot; rabot à dégrossir, à moulurer, à rainer. Il y a des rabots longs, courts, étroits, à fer rond, droit, oblique ou échancré; des rabots à moulures, à plates-bandes (...) etc.; et, suivant le cas, les ouvriers leur donnent le nom de rabot tout simplement, ou celui de grande, de petite varlope, (...) de bec-d'âne (JOSSIER 1881). On raye les panneaux destinés à recevoir le placage avec un rabot à dents (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 13).
Rabot ordinaire, p. ell., rabot. Rabot de petite dimension à semelle plate, utilisé pour supprimer les inégalités de surface d'une pièce de bois. Donner un coup de rabot à une planche, passer le rabot sur une planche, passer une planche au rabot. On les rabote [les bois] alors avec un rabot rond conforme au dessin pour l'intérieur du cercle, et la partie extérieure est rabotée avec un rabot ordinaire (NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 166).
Au fig. Coup de rabot. Action de supprimer ce qui est excessif. L'apologie [de Catinat par lui-même] est un peu longue; je n'ai pas promis qu'elle serait élégante; il manque un coup de rabot à cette façon d'écrire de Catinat (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundi, t. 3, 1862, p. 446). Les réductions de dépenses qui s'imposent sont-elles l'essentiel du problème français? Des coups de rabot sur le budget et même les indispensables réformes de structure (...) suffiraient-ils à donner à notre peuple l'élan et la foi qui animent d'autres nations? (REYNAUD, 1953 ds Doc. hist. contemp., p. 192).
B. — P. anal. (de forme ou de fonction)
1. Dispositif utilisé pour aplanir ou polir une surface, notamment de métal, de marbre, de terre. On construit des rabots rustiques en disposant derrière une herse une ou plusieurs poutres qui égalisent le sol derrière la herse (BALLU, Mach. agric., 1933, p. 38). Les chocolats granulés ou en poudre sont obtenus en râpant mécaniquement des pains de chocolat (rabot à chocolat) (BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 38).
AGRICULTURE
Rabot à raies. Outil utilisé pour rabattre les arêtes formées par la charrue. (Dict. XXe s.)
Rabot de pré. Outil utilisé pour aplanir les taupinières. (Dict. XXe s.).
HIST., PRÉHIST. Synon. mod. racloir. L'outillage lithique comprend des outils de forme aurignacienne ou solutréenne: burins, grattoirs, rabots (S. BLANC, Init. préhist., 1932, p. 69).
2. Outil de maçonnerie utilisé pour remuer le mortier. On mélange le tout [sable et chaux ou ciment] à l'aide du rabot à mortier (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 1, 1929, p. 28).
REM. Rabotin, subst. masc. Outil de tailleur de pierre pour dresser, équarrir la pierre. (Dict. XXe s.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1re moit. du XIVe s. « outil de menuisier servant à enlever les inégalités d'une surface de bois » (ROQUES t. 2, III, 3429: leviga. playne vel rabot); 2. désigne divers instruments dont on se sert pour aplanir, polir, étaler, notamment a) 1342 « pierre dure employée au pavage, et qui est une variété de liais » (Arch. hospit. de Paris, II, 125 ds GDF. Compl.); b) 1432 « râble de boulanger » (A.N., JJ 175, pièce 159, ibid.); c) 1482 « instrument composé d'une pièce de bois et d'un long manche, employé pour remuer le mortier » (Compt. de Nevers, CC 70, f ° 106 r °, A. Nevers, ibid.); d) 1676 « outil servant à polir des métaux » (FÉLIBIEN, p. 715); e) 1812 « morceau de bois dur utilisé pour polir les glaces, le marbre » (MOZIN-BIBER). Forme masc. de rabotte « lapin » (att. dans le Centre, v. FEW t. 16, p. 730a), issu de robotte « id. », v. rabouillère; le changement de sens de « lapin » à « rabot » peut s'expliquer par une compar. de la forme de l'objet avec celle de l'animal, cf. bélier, chevalet, chèvre, poutre, etc. (FEW t. 16, p. 731). Fréq. abs. littér.:50. Bbg. GAMILLSCHEG (E.). Ausgewählte Aufsätze. Jena-Leipzig, 1937, pp. 226. — ORR (J.). Words and sounds in English and French. Oxford, 1953, p. 59.

rabot [ʀabo] n. m.
ÉTYM. 1342, au sens 3; selon Wartburg, de rabotte, dial., « lapin », moy. néerl. robbe « lapin » (→ Rabouillère, cit. 1), par anal. de forme, la lame oblique figurant les oreilles; cf., pour le procédé, Chevalet, chèvre, poutre…; selon P. Guiraud, du dial. rebotter, de boter « élaguer » (1611), de bot « émoussé », d'un rad butt.
1 (V. 1354). Outil de menuiserie, formé d'une lame de métal oblique ajustée dans un fût qui en laisse un peu dépasser le tranchant, et qui sert à enlever les inégalités d'une surface de bois, à faire des moulures, des rainures… Bouvet, 2. colombe, doucine, feuilleret, gorget, guillaume, guimbarde, mouchette, 1. riflard, tarabiscot, varlope, wastringue; et aussi rugine (→ Copeau, cit.; glisser, cit. 7). || Passer le rabot sur une planche, donner un coup de rabot. Raboter. || Le fer, le ciseau, la lumière (l'ouverture), les joues (les faces latérales), la semelle d'un rabot. || Rabot à dégrossir, à moulurer, à rainer… || Rabot qui va bien; qui broute. || Aplanir, dresser une planche au rabot.
1 Le bon maître huchier, pour finir un dressoir,
Courbé sur l'établi depuis l'aurore ahane,
Maniant tour à tour le rabot, le bédane
Et la râpe grinçante ou le dur polissoir.
J. M. de Heredia, les Trophées, « Le huchier de Nazareth ».
2 Les quinze jours derniers, mes apprentis et moi, afin de rattraper les chômages forcés, nous avons fait voler les copeaux et chanter le bois sous nos rabots.
R. Rolland, Colas Breugnon, IV.
Fig. Passer le rabot, donner un coup de rabot : corriger, polir, terminer (un ouvrage). || « Et reprenant vingt fois le rabot et la lime » (cit. 3).
2 Techn. Outil à aplanir, à moulurer les métaux.Outil employé par les clicheurs pour dresser les pages de clichés.(1812). Outil servant à polir le marbre, les glaces.
(1875). Outil utilisé pour couper les poils du velours de soie, des peluches (tissage à la main).
(Fin XVe, pour le mortier). Outil à long manche, terminé par une planchette, une raclette, et servant à ramasser le grain, remuer l'eau, unir la surface d'une terre meuble, préparer et étaler le mortier, nettoyer les égouts, etc.(1869). Agric. || Rabot à raies, pour rabattre les arêtes formées par la charrue.Rabot de pré, pour aplanir les taupinières.
(Mil. XXe). Appareil utilisé dans les mines de charbon, pour abattre et charger la houille.
tableau Noms d'outils.
3 Techn. Pierre dure utilisée pour faire des pavages.
DÉR. Raboter, raboteux, rabotin.

Encyclopédie Universelle. 2012.