Akademik

gabion

gabion [ gabjɔ̃ ] n. m.
• 1525; it. gabbione, de gabbia « cage »
1Techn., milit. Cylindre de clayonnage, de branchages tressés, de grillage, destiné à être rempli de terre, etc., pour servir de protection. Les gabions d'un parapet.
2Région. Grand panier à anses pour le transport du fumier, de la terre.
3Chasse Abri pour les chasseurs de gibier d'eau.

gabion nom masculin (italien gabbione, grand panier) Panier cylindrique sans fond, rempli de terre ou de cailloux et fait de branchages entrelacés ou de grillage, qui servait de protection dans la guerre de siège jusqu'au XIXe s. Hutte servant à chasser le gibier d'eau. Caisse à carcasse métallique que l'on remplit de sable ou de cailloux et servant à protéger les berges d'un cours d'eau ou à constituer une enceinte étanche au cours de la construction d'un aménagement hydraulique.

⇒GABION, subst. masc.
A. — Domaine militaire. Grand panier sans fond bourré de sable ou de terre et qui sert de protection. Les gabions des guetteurs. Les talus des fortifications, exhaussés, hérissés de gabions, de caronades (A. DAUDET, R. Helmont, 1874, p. 6) :
... un de nos régiments de ligne arrivait au pas de course, et prenait position à notre droite derrière les tas de terre et les gabions bousculés.
ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 111.
P. compar. Il est des axiomes généraux qu'on met devant soi comme des gabions; placé derrière ces abris, on tiraille de là sur les intelligences qui marchent (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 255).
Région. Panier à anses servant au transport du fumier, de la terre (ROB., Lar. Lang. fr., Lexis 1975).
P. plaisant. ,,Gros homme mal habillé`` (ESN. Poilu 1919); p. ext. personne mal habillée. C'était Madame Voblat, un gabion de suif (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 17).
B. — VÉN. Hutte installée sur le bord d'un marais pour la chasse au gibier d'eau. (Ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, QUILLET 1965, Lar. Lang. fr., Lexis 1975).
REM. 1. Gabionner, verbe trans. Couvrir avec des gabions. Gabionner une batterie (Ac. 1878). (Ds dict. gén. et Ac. 1835, 1878). 2. Gabionné, -ée, part. passé adj. Mal habillé. « Regardez-moi comme il est gabionné! » (MULOT, Notes arg. St-Cyr, 1918-19). 3. Gabionneur, subst. masc. Chasseur de gibier d'eau. (Cf. La Chasse, Paris, Larousse, 1954, p. 227).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1525 d'apr. BL.-W.3-5]; 1543 fortif. (L'Aigle qui a faict la poule devant le Coq à Landreci ds Anc. poésies fr. t. IV, p. 62 : Gabions prend pour estre en seureté). Empr. à l'ital. gabbione, attesté comme terme de fortif. dep. début XVIe s. (Machiavel ds BATT.), dér., à l'aide du suff. augm. -one, de gabbia (cage). Fréq. abs. littér. : 12. Bbg. HOPE 1971, p. 195, 198. - LENOBLE-PINSON (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, p. 272, 274.

gabion [gabjɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1525; ital. gabbione, augmentatif de gabbia « cage », du lat. cavea.
1 Cylindre (de clayonnage, de branchages tressés, de grillage) destiné à être rempli (de terre, etc.) pour servir de protection. || Gabion farci, rempli de branchages. || Gabion clayonné. || Gabion servant au revêtement d'un parapet, d'un talus, d'un épaulement. || Buse de gabions. || Disposer deux étages de gabions. || Gabions surmontés de fascines. || S'abriter derrière des gabions pour tirer (par métaphore; → Axiome, cit. 4). || Ouvrage de gabions. Gabionnade.
1 À cette retraite (…) apparurent au milieu de la place huit ou dix gabions en rang et cinq pièces d'artillerie sur roue (…)
Rabelais, Œuvres diverses, La sciomachie.
2 Tout au long (de la tranchée) des cadavres allemands (…) sont enchevêtrés et noués (…) au milieu d'une incompréhensible agglomération de poutres, de cordages (…) de gabions, de claies (…)
H. Barbusse, le Feu, XX.
Par anal. || Gabions renforçant une levée de terre, une digue, un barrage.
2 Régional. Grand panier à anses pour le transport du fumier, de la terre.
3 Techn. (chasse). Abri pour les chasseurs de gibier d'eau.
DÉR. Gabionnade, gabionner.
HOM. Forme du v. gaber.

Encyclopédie Universelle. 2012.