futile [ fytil ] adj.
• XIVe; lat. futilis
1 ♦ Qui est dépourvu de sérieux, qui ne mérite pas qu'on s'y arrête. ⇒ insignifiant. Discours, propos futiles. ⇒ creux, frivole, vain, vide. Sous le prétexte le plus futile. ⇒ léger; puéril. S'occuper de choses futiles (⇒ futilité) . « je me laissai d'abord entraîner par le tourbillon du monde, et je me livrai toute entière à ses distractions futiles » (Laclos).
2 ♦ (Personnes) Qui ne se préoccupe que de choses sans importance. ⇒ frivole, léger, superficiel. — Adv. FUTILEMENT , 1769 .
⊗ CONTR. Grave, important, profond, sérieux.
● futile adjectif (latin futilis) Qui a peu de valeur, d'importance, qui ne mérite pas qu'on s'y arrête : Des raisons futiles. Qui attache de l'importance à des choses qui n'en ont pas : Un être futile qui passe son temps à courir les magasins. Qui porte sur des choses sans intérêt, qui n'est constitué que de futilités : Lectures futiles. Existence futile. ● futile (difficultés) adjectif (latin futilis) Orthographe Avec un seul l, de même que son dérivé futilité. ● futile (synonymes) adjectif (latin futilis) Qui a peu de valeur, d'importance, qui ne mérite pas...
Synonymes :
- négligeable
- vain
Contraires :
- sérieux
Qui attache de l'importance à des choses qui n'en ont...
Synonymes :
- oiseux
- puéril
- stérile
- vide
Qui porte sur des choses sans intérêt, qui n'est constitué...
Synonymes :
- frivole
- léger
futile
adj.
d1./d Insignifiant, sans importance.
d2./d Léger, vain. Une personne futile.
⇒FUTILE, adj.
A.— [En parlant d'une chose] Qui n'a que très peu ou pas de valeur réelle et ne mérite pas qu'on y attache quelque importance. Cause, question, sujet, détail futile. J'ignore l'art futile de ce qu'on nomme la galanterie (BALZAC, Corresp., 1822, p. 168). Ta mémoire qu'encombrent mille souvenirs futiles, n'a rien retenu de ce désastre (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 59) :
• 1. — Vous comprendrez, Monsieur Stangerson, dit-il, que dans une affaire aussi embrouillée, nous ne pouvons rien négliger; que nous devons tout savoir, même la plus petite, la plus futile chose se rapportant à la victime (...) le renseignement, en apparence, le plus insignifiant...
G. LEROUX, Myst. ch. jaune, 1907, p. 57.
♦ C'est, il est futile de + inf. Ne trouvez-vous pas qu'à l'heure qu'il est, c'est légèrement futile de soigner des états d'âme? (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 192).
— En partic.
♦ Qui n'engage à rien, qui ne tire pas à conséquence. Conversation, parole, occupation futile. La vie n'est pas faite de petites intrigues futiles (MAUROIS, Climats, 1928, p. 164) :
• 2. Le métier d'écrire m'apparut comme une activité de grande personne, si lourdement sérieuse, si futile et, dans le fond, si dépourvue d'intérêt que je ne doutai pas un instant qu'elle me fût réservée...
SARTRE, Mots, 1964, p. 132.
♦ Qui n'entre pas réellement en ligne de compte, qui ne se justifie pas. Motif, prétexte futile. Sans nous arrêter à combattre votre futile argument (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 341). Par un futile souci de logique, je résolus de prendre le portemanteau comme point de repère et de me guider sur lui (GREEN, Journal, 1938, p. 126).
— Emploi subst. masc. à valeur de neutre. On va et revient du mastoc au futile (FLAUB., Corresp., 1870, p. 134). Comment distinguerons-nous le futile de l'essentiel? (GREEN, Journal, 1939, p. 173).
B.— P. ext. [En parlant d'une pers. ou de ses facultés] Qui attache de l'importance à des choses sans valeur réelle. Esprit, caractère futile. Vous êtes parvenu à faire de moi une fille médiocre et futile! (GIRAUDOUX, Simon, 1927 p. 160). La présence constante de ce petit être futile (MAUROIS, Climats, 1928, p. 74). Il a tout absorbé au long de sa jeunesse en apparence futile (MAURIAC, Journal 2, 1937, p. 152).
— Emploi subst. On a fait le futile avec une tête lourde de pensées (VIGNY, Journal poète, 1842, p. 1175).
REM. Futilement, adv. De manière futile. Il regrettait de dépenser si futilement des forces nouvelles (CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 161). Elle fait mille recommandations à l'amant dont dont elle suspend si futilement le ministère (VALÉRY, Variété I, 1924, p. 82).
Prononc. et Orth. :[fytil]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1488 « (d'un récipient) qui laisse fuir son contenu » (Mer des Histoires, I, 48b, éd. 1491 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 69); XVe s. choses... futiles et peu necessaires (Terence en françoys, 142v°, éd. 1535 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 713). Empr. au lat. class. futilis « qui laisse échapper son contenu; vain, inutile ». Fréq. abs. littér. :318. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 383, b) 357; XXe s. : a) 318, b) 642.
futile [fytil] adj.
ÉTYM. XIVe; lat. futilis « qui laisse échapper ce qu'il contient, qui fuit », en parlant d'un vase, d'où, au fig., « dépourvu de fond, de sérieux », dér. de fundere « couler » (→ Fusion) par une forme en fut-.
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1 (Choses). Léger, de peu de sérieux ou d'importance; qui ne mérite pas qu'on s'y arrête. ⇒ Insignifiant. || Discours, propos futiles. ⇒ Creux, frivole, vain, vide; → Agacer, cit. 4. || Caractère de ce qui est futile. ⇒ Futilité.
♦ Qui ne se justifie pas, ne tire pas à conséquence. || Bavardages, commérages futiles. — Sous le prétexte le plus futile. ⇒ Léger. || Vous me payez là de raisons bien futiles. ⇒ Puéril. || Préoccupation futile (→ Dissiper, cit. 14; esprit, cit. 80). || S'occuper de choses futiles. ⇒ Bagatelle, bêtise, futilité, rien. || De futiles honneurs (⇒ Hochet). || Luxe futile (→ Byzantin, cit. 3). || Il est, c'est futile de passer son temps à cela.
1 (…) les professions oiseuses, futiles ou sujettes à la mode, telles, par exemple, que celle de perruquier, qui n'est jamais nécessaire, et qui peut devenir inutile d'un jour à l'autre, tant que la nature ne se rebutera pas de nous donner des cheveux.
Rousseau, Émile, III.
2 Cependant, je l'avouerai, je me laissai d'abord entraîner par le tourbillon du monde, et je me livrai toute entière à ses distractions futiles.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre LXXXI.
3 L'objet le plus futile peut donner prétexte et naissance aux réflexions et aux opérations les plus pénibles.
Valéry, Autres rhumbs, p. 205.
4 Elle n'a pas regardé un homme pendant des années, sentant que tout était futile, vide et ennuyeux, hormis celui pour qui elle a voulu demeurer ardente et fraîche (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, II, I, p. 209.
♦ (Objets concrets). || Acheter des cadeaux futiles (⇒ Babiole).
2 (Personnes). Qui ne se préoccupe que de choses sans importance. ⇒ Frivole, léger, superficiel. || Peuple, société, monde futile. || Un être, une femme futile (→ Dessous, cit. 16).
5 (…) quelques futiles petits-maîtres qui pensent ridiculiser toute vertu par une plaisanterie (…)
Voltaire, Don Pèdre, Épît. dédic.
♦ N. || Les futiles, les oisifs et les désœuvrés.
3 (Choses concrètes). Littér. et rare. Sans solidité; qui disparaît de soi-même.
6 Ce fut ce même jour, et peu de temps après cette conversation si grave, que parurent à l'horizon les premières glaces flottantes. Un courant les menait jusque vers les eaux tempérées; elles venaient des mers glaciales. Elles ne fondaient pas, je suppose, mais se dissolvaient dans l'air bleu, insensiblement plus fluides; elles se subtilisaient comme des brumes. Et les premières rencontrées, à cause des eaux encore presque tièdes, étaient devenues si futiles, diaphanes et déjà diluées, que la barque les eût traversées sans les voir, et nous n'en fûmes avertis que par la très soudaine fraîcheur.
Gide, le Voyage d'Urien, in Romans, p. 50.
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CONTR. Grave. — Important, sérieux.
DÉR. Futilement.
Encyclopédie Universelle. 2012.