frise [ friz ] n. f.
• 1528; frize 1520; freis « bandeau brodé d'or » XIIIe; lat. phrygium, proprt « ouvrage phrygien »
1 ♦ Partie de l'entablement entre l'architrave et la corniche. « La frise du péristyle se compose de petits tableaux de marbre régulièrement divisés par un triglyphe » (Chateaubriand).
2 ♦ (1835) Bordure ornementale en forme de bandeau continu (d'un mur, d'une cheminée, d'un chambranle, d'un meuble, etc.). Frise de papier peint.
3 ♦ Par anal. Bande de toile fixée au cintre d'un théâtre et qui descend au niveau des décors.
4 ♦ Techn. Planche à parquet. ⇒ lame; 2. frisette.
frise (cheval de) [ ʃ(ə)valdəfriz ] n. m.
• 1572; néerl. friese ruiter « cavalier de la Frise », province des Pays-Bas
♦ Pièce de bois ou de fer hérissée de pointes, utilisée dans les retranchements. Des chevaux de frise.
● frise nom féminin (italien friso, du latin médiéval frisium, variante de phrygium opus, travail phrygien) Partie de l'entablement d'un édifice, entre l'architrave et la corniche. Surface plane formant une bande continue et portant un décor. Planche étroite utilisée pour fabriquer des lames de parquet (débitées en 27 mm), des pièces de meubles, ou des tonneaux. Bande de toile fixée au cintre d'un théâtre pour figurer le ciel. ● frise (expressions) nom féminin (italien friso, du latin médiéval frisium, variante de phrygium opus, travail phrygien) Frise de parterre, plate-bande ornée de buis ou de gazon. ● frise nom féminin (néerlandais friese ruiter, cavalier de la Frise)
frise
n. f.
d1./d ARCHI Partie de l'entablement entre l'architrave et la corniche.
d2./d Surface plane formant un bandeau continu, qui comporte le plus souvent des motifs décoratifs.
|| THEAT Bande de décor fixée au cintre, figurant le ciel ou le plafond.
d3./d TECH Planche rainée et rabotée servant à constituer le plancher.
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frise
(en néerl. et en all. Friesland) plaine côtière de la mer du Nord partagée entre l'Allemagne et les Pays-Bas, où elle forme la province de la Frise; ch.-l. Leeuwarden. Souvent au-dessous du niveau de la mer, la Frise est protégée par des digues; c'est une région d'élevage bovin (race frisonne).
I.
⇒FRISE1, subst. fém.
A.— ARCHIT. ANTIQUE. Partie de l'entablement comprise entre l'architrave et la corniche et qui, dans les monuments de style grec, est ornée, selon les ordres, de peintures, de sculptures représentant des figures géométriques, des végétaux ou des personnages en procession ou en combat. Frise dorique, ionique, corinthienne. L'astre du jour (...) frappoit de ses derniers rayons les colonnes du temple de Minerve (...) et sembloit animer sur la frise les admirables sculptures de Phidias (CHATEAUBR., Martyrs, t. 2, 1810, p. 222) :
• 1. Car elles savent bien que le mâle ciseau
Qui fouilla sur leurs fronts l'architrave et les frises
N'en chassera jamais le zéphyre et l'oiseau.
BANVILLE, Cariat., 1842, p. 6.
B.— P. ext.
1. ARCHIT., ARTS DÉCORATIFS. Bandeau de faible largeur peint ou sculpté qui décore le haut d'un édifice, d'une pièce ou d'un objet quelconque. Une frise un peu capricieuse, mais d'une délicatesse exquise, est sculptée au-dessus de la porte (CHATEAUBR., Itinér. Paris Jérus., 1811, p. 274). Les toiles d'araignée se déployaient dans les encoignures et sur la frise du plafond (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 27) :
• 2. La frise du rez-de-chaussée déroulait des mosaïques, une guirlande de fleurs rouges et bleues, alternées avec des plaques de marbre, où étaient gravés des noms de marchandises, à l'infini, ceignant le colosse.
ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 762.
2. ÉBÉNISTERIE, MENUIS. Moulure, panneau horizontal de faible largeur.
♦ Frise de placard, de porte, de lambris. Les panneaux [des lambris] sont faits avec des planches refendues en frises (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 2, 1928, p. 117).
♦ Frise de parquet. Bande qui encadre un parquet; petite lame de parquet. Un point du parquet de la salle à manger (...). C'était, à gauche de la fenêtre, la frise de chêne qu'ils avaient déplacée, puis remise, pour cacher, dessous, la montre et les dix mille francs (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 123). [Le] parquet (...) comporte une frise d'encadrement le long des murs (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 2, 1928 p. 184).
3. SERR. ,,... panneau long, rempli de divers ornements, qui se met à hauteur d'appui aux ouvrages de fer, tels que les rampes d'escaliers, les travées de barreaux, etc.`` (LITTRÉ).
4. THÉÂTRE, au plur. Bandes de toiles placées au cintre d'un théâtre et devant figurer le ciel ou un plafond. M. Ducrocq avait levé la tête avec impatience vers les frises du théâtre (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 212).
— Fam. Aller aux frises, toucher les frises, monter jusqu'aux frises. Aller jusqu'au sommet, jusqu'à la gloire. Sublime déjà pour les haïsseurs de toute virilité intellectuelle, il [Alexis Dulaurier] escalada enfin les plus hautes frises en publiant les deux premiers romans d'une série dont nul prophète ne saurait prévoir la fin (BLOY, Désesp., 1886, p. 16).
C.— P. métaph. et au fig. Série, longue suite de personnes, de motifs. Toute une frise de personnages de guignol sortis de cette boîte de Pandore qu'était le Grand-Hôtel (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 666).
— En frise. Comme sur une frise. Le blanc-roux des moutons, rangés en frise (GIDE, Journal, 1930, p. 1012).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1524 archit. frize (E. COYECQUE, Recueil d'actes notariés, t. 1, p. 98 : et sur ceste frize, une corniche double, un arc terse, auquel y aura Dieu le pere); 2. 1692 frise « bande de pourtour d'un plancher » (A. DU PRADEL, Le Livre commode contenant les adresses de la ville de Paris, t. 2, p. 123 d'apr. FEW t. 8, p. 402b). Empr. à l'ital. dial. du Nord friso, freso, corresp. à l'ital. fregio, attesté comme terme d'archit. dep. ca 1235 (L. Ghiberti ds BATT.), aussi « ornement » en général (dep. 1304, Giordano da Pisa, ibid.), prob. issu du b. lat. phrygium (opus) « ouvrage phrygien » (v. DU CANGE, s.v. frigium et phrygium), en raison de la renommée des Phrygiens dans différents domaines artistiques : cf. Phrygiae vestes « étoffes brochées d'or » chez Virgile ds GAFF.; cf. lat. médiév. fresium, frezium « frange » ds DU CANGE, frixium « broderie » à Bologne, frixus à Modène d'apr. FEW t. 8, p. 402b. Bbg. Archit. 1972, p. 126, 211. — QUEM. DDL t. 5.
II.
⇒FRISE2, subst. fém.
TEXT. Étoffe de laine, toile à longs poils frisés. Une lisière de drap de frise lui servait de ceinture et de baudrier (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 296).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : //. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1386 frise « grosse étoffe de laine » (Doc. ds Z. rom. Philol. t. 80, 1964, p. 437); 2. 1680 « toile de Hollande » (RICH.). Orig. incertaine. Prob. issu de mantel de Frise (1376, doc. ds Z. rom. Philol. t. 80, p. 439, note 31), du topon. Frise. L'expr. plus anc. drap de Frise (ca 1210, Dolopathos, éd. Ch. Brunet et A. de Montaiglon, 3880) semble désigner un tissu plus précieux et doit prob. être rattachée à Phrygia, v. M. Höfler ds Z. rom. Philol. t. 80, p. 438, note 29. Au sens 2, dér., au XVIIe s., de Frise, nom de pays (FEW t. 15, 2, pp. 172-173; HÖFLER, pp. 12-13, p. 28).
STAT. — Frise1 et 2. Fréq. abs. littér. :199.
BBG. — VIDOS (B.E.). Fr. frise, esp. frisa. Arch. St. n. Spr. 1969, t. 205, pp. 376-378.
III.
⇒FRISE3, subst. fém.
Étymol. et Hist. [1572 frizzes (DELB. Notes mss ds DG; v. BARB. Misc. 30, p. 489)]; 1642 chevaux de Frise (OUDIN Fr.-Ital.). Prob. trad. approximative du néerl. Friese ruiter, littéralement « cavalier de Frise », ainsi nommé parce que ce système de défense passe pour avoir été inventé en Frise pendant la guerre contre les Espagnols. Cf. aussi la dénomination all. spanischer Reiter, littéralement « cavalier espagnol » (VALKH. pp. 141-142; BL.-W.1-5).
1. frise [fʀiz] n. f.
ÉTYM. 1528; frize, 1520; freis « bandeau brodé d'or », XIIIe; du lat. médiéval frisium, var. de frigium, phrygium « broderie, frange », ou ital. du Nord freso, friso, var. de fregio (1235, en archit.), lui-même du latin; pour Guiraud, en relation avec friser (dans sa conjecture, → Friser).
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1 (1528). Archit. Partie d'un entablement situé entre l'architrave (cit. 1 et 2) et la corniche. || Les frises du Parthénon. || Frise lisse. || Frise ornementée. || Frise décorée d'animaux. ⇒ Zoophore.
1 Pour tout ornement (du Parthénon) vous avez deux frontons et deux frises sculptées. La frise du péristyle se compose de petits tableaux de marbre régulièrement divisés par un triglyphe : à la vérité, chacun de ces tableaux est un chef-d'œuvre; la frise de la cella règne comme un bandeau au haut d'un mur plein et nu : voilà tout, absolument tout.
Chateaubriand, Itinéraire…, I, Voyage en Grèce.
1.1 Son nom (Phidias) symbolise le vaste travail qu'il conçut et dirigea, l'accent qui sépare les figures du Parthénon de tout ce qui les précéda, la conception qui accorde le drapé vertical des Ergastines à l'arabesque solennelle des cavaliers, pour faire de la frise des Panathénées un des sommets de la sculpture. Résignons-nous à parler de lui comme d'Homère.
Malraux, la Métamorphose des dieux, p. 72.
2 (1835). Bordure ornementale en forme de bandeau continu (d'un mur, d'une cheminée, d'un chambranle de porte; d'un vase, d'un meuble, d'une grille, d'une rampe…). || Frise de papier peint. — Au fig. → Chevreuil, cit. 3.
3 (1842). Par anal. Bande de toile fixée au cintre d'un théâtre et qui descend au niveau des décors pour représenter un ciel, un plafond.
2 C'était, à gauche de la fenêtre, la frise de chêne qu'ils avaient déplacée, puis remise, pour cacher, dessous, la montre et les dix mille francs.
Zola, la Bête humaine, p. 176.
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DÉR. 2. Frisage, 2. frisette.
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2. frise [fʀiz] n. f.
ÉTYM. 1226, le Français moderne, janv. 1951; de Frise, n. géographique.
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♦ Vx. Étoffe de laine d'armure toile, à longs poils.
➪ tableau Noms et types de tissus.
Encyclopédie Universelle. 2012.