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fredaine

fredaine [ frədɛn ] n. f.
• 1420; a. fr. fredain « mauvais », de l'a. provenç. fradin « scélérat », probablt o. germ.
(Surtout au plur.) Écart de conduite sans gravité, que l'on regarde généralement avec indulgence. équipée, folie, frasque, incartade. « Florian a raconté ses premières aventures, ses fredaines de jeunesse » (Sainte-Beuve).

fredaine nom féminin (ancien français fredain, mauvais, du gotique fraaitheis, dissident) Écart de conduite ; folie de jeunesse ; frasque (souvent pluriel). ● fredaine (synonymes) nom féminin (ancien français fredain, mauvais, du gotique fraaitheis, dissident) Écart de conduite ; folie de jeunesse ; frasque (souvent pluriel).
Synonymes :
- folies
- frasque

fredaine
n. f. (Surtout Plur.) écart de conduite sans gravité.

⇒FREDAINE, subst. fém.
Gén. ds le domaine sentimental ou sexuel. Écart de conduite. Faire une fredaine, ses fredaines; fredaine amoureuse, de jeunesse. (Quasi-)synon. aventure, folie, frasque(s). Il [Saint-Just] eut des amourettes, il fit quelques fredaines (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 5, 1851-62, p. 335). Ma mère (...) la plaignait de son infortune — suite des fredaines de son père ruiné par la duchesse de X... — infortune qui la forçait à vivre presque toute l'année à Combray (PROUST, Fugit., 1922, p. 596). J'avoue n'avoir pas votre indulgence et tout à l'heure encore, je reprochais à Olivier de me parler sans cesse des fredaines de sa femme (AYMÉ, Quatre vérités, 1954, p. 147) :
« Mon cher Édouard,
Je veux bien tout oublier. En te quittant, j'ai su ta fredaine, et que ton manteau y est resté. J'ai aussitôt agi auprès de qui de droit, et étouffé le bruit qui commençait à se répandre vigoureusement. Le plus pressé était d'amadouer monsieur le pasteur Latour, parent de ta future, et j'y suis parvenu. Rien n'est gâté. Une fois que tu as avili cette fille, je pense que tout est dit de ce côté. Tu leur dois quelque dédommagement, et je m'en charge. Mais plus d'incertitude ni de délais. Nous terminons demain, et à ce prix (tu n'es pas bien à plaindre) tu retrouves l'héritage et l'amitié de ton affectionné parrain. »
TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 323.
Rem. L'emploi de fredaine implique une idée de condamnation légère et/ou indulgente.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1. Début du XIVe s. [f]ridainne « chose sans importance » (Pamphile et Galatée, éd. J. de Morawski, 1017 [ms. : tridainne])]; 2. 1420 faire des fredaines « se comporter avec arrogance, faire l'important » (Doc. ds DU CANGE, s.v. fredare); 3. 1547 « mauvais tour, mauvaise façon d'agir » (N. DU FAIL, Propos rustiques ds Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t. 1, p. 100). Prob. empr., avec affaiblissement du sens, à l'a. prov. fradin subst. « scélérat » (ca 1060, Ste Foy, éd. E. Hœpffner, 11), issu du got. fra-aitheis « téméraire, rebelle », que l'on restitue d'après l'a. h. all. freidic « id. » (GRAFF t. 3, col. 792; SCHÜTZEICHEL2); cf. également, en a. prov., fradel subst. « pauvre, misérable » (Ste Foy, 99) et « scélérat » (cf. M. PFISTER, Lexikalische Untersuchungen zu Girart de Roussillon, p. 478), de même orig. que fradin (XIIe s. ds RAYN.). Fréq. abs. littér. :71. Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 420; t. 2 1972 [1925], p. 11. — SPITZER (L.). Frz. fredaine. Z. rom. Philol. 1936, t. 56, pp. 72-77.

fredaine [fʀədɛn] n. f.
ÉTYM. 1420; fridaine, v. 1310; de l'anc. franç. fredain « mauvais », de l'anc. provençal fradin « scélérat », p.-ê. du gotique fra-aitheis « rebelle dissident »; ou encore (Guiraud) de la famille de farder « déguiser la vérité », par dérivation et métathèse (comme bredaine, dans calembredaine).
(Surtout plur.). Écart de conduite sans gravité, que l'on regarde généralement avec indulgence (en général dans le domaine sexuel). Bambochade, bamboche, bamboula, caprice, équipée, escapade, folie, frasque, fugue, galanterie.(Vx). || Faire des fredaines (→ Faire des siennes). || Souffrir les fredaines d'un mari (→ Fantaisie, cit. 28). || Je suis las de tes fredaines.
1 Je voudrais bien savoir si vous-même n'avez pas été jeune, et n'avez pas, dans votre temps, fait des fredaines comme les autres.
Molière, Les Fourberies de Scapin, I, 4.
2 Les fredaines qu'on fait ensemble rendent camarades.
Mme de Genlis, Théâtre d'éducation, III, 5.
3 Florian a raconté ses impressions d'enfance et ses premières aventures, ses fredaines de jeunesse, dans des pages rapides, écrites d'un ton enjoué, parfois assez leste, et qui sent même la garnison.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 30 déc. 1850, t. III, p. 229.
4 Tu donnes dans cette manie des parents qui, cherchant une cause aux fredaines de leurs fils, la trouvent invariablement dans l'influence qu'exerce sur eux quelque mauvais garnement de leur connaissance et qui, le plus souvent, est étranger complètement à tous ces faits dont on leur attribue l'origine.
Flaubert, Correspondance, 210, Rouen, 1847.

Encyclopédie Universelle. 2012.