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fente

fente [ fɑ̃t ] n. f.
• 1332; lat. pop. °findita, p. p. fém. de findere fendre
I
1Ouverture étroite et longue, plus ou moins profonde, à la surface d'une matière solide. Fentes de l'écorce terrestre, d'une surface. brisure, cassure, coupure, crevasse, déchirure, 2. faille, fissure. Anat. Séparation étroite, allongée, entre deux parties ou structures. Fente palpébrale. Fente vulvaire.
2Interstice très étroit. 1. espace, intervalle, jour, vide. Calfater les fentes d'une barque. « mettre son œil aux fentes des palissades » (Romains).
3Ouverture étroite et allongée pratiquée dans toute l'épaisseur d'une matière. Fente dans un mur. chantepleure, meurtrière. Fente d'une tirelire, d'une boîte à lettres. Volets métalliques à fentes. Fentes d'une cape, pour passer les bras. Fente d'une poche. Coupure pratiquée perpendiculairement au bord et dans toute l'épaisseur ( fendu). Fente d'une jupe. Veston à fentes sur les côtés.
IIAction de fendre (dans quelques emplois).
1Techn. Bois de fente, destiné à être fendu, débité.
2Action de se fendre, à l'escrime. Ski Action d'avancer un ski par rapport à l'autre; l'écart ainsi obtenu.

fente nom féminin (latin populaire findita, du latin classique findere, fendre) Fissure plus ou moins profonde à la surface de quelque chose : Les fentes d'un rocher. Ouverture étroite et étirée pratiquée dans quelque chose ; interstice : Regarder à travers les fentes d'un volet. Aéronautique Dispositif permettant de retarder l'apparition du décollement sur une aile ou un volet. Anatomie Nom donné à divers interstices (fente ethmoïdale, fente olfactive, fente palpébrale, fente sphénoïdale). Droit Division d'une succession en deux parts égales, lorsque les seuls héritiers sont des ascendants ou des collatéraux légitimes ou naturels, l'une étant attribuée à la ligne paternelle, l'autre à la ligne maternelle. Ganterie Action de découper trois ou quatre paires de gants étavillonnés et placés sur le calibre, ou main-de-fer. ● fente (expressions) nom féminin (latin populaire findita, du latin classique findere, fendre) Fente cérébrale de Bichat, dépression profonde creusée entre les hémisphères cérébraux et le mésencéphale. Fente labiopalatine, malformation consistant en une fente de la lèvre supérieure, et éventuellement du palais, dans le prolongement d'une narine. Fente de visée, ouverture pratiquée dans le blindage d'un char pour permettre à l'équipage d'observer. Bois de fente, bois qu'on débite en le fendant pour faire des merrains, des échalas, des lattes. ● fente (synonymes) nom féminin (latin populaire findita, du latin classique findere, fendre) Ouverture étroite et étirée pratiquée dans quelque chose ; interstice
Synonymes :
- craquelure
- crevasse
- déchirure
- faille
- fêlure
- fissure
- gerçure
- incision
- lézarde

fente
n. f.
d1./d Ouverture étroite et longue.
d2./d DR Division d'une succession en deux parties égales destinées l'une à la ligne maternelle, l'autre à la ligne paternelle.

⇒FENTE, subst. fém.
A.— [Correspond à fendre A]
1. Action de fendre. La fente des ardoises. ,,Bois de fente, celui qu'on débite en le fendant pour en faire des échalas, des lattes, des cercles, du merrain, etc.`` (Ac. 1835-1932). Le bois du châtaignier est élastique (...) et bon pour la fente (BAUDRILLART, Nouv. manuel forest., t. 1, 1808, p. 62).
2. Séparation accidentelle, ouverture naturelle ou volontairement pratiquée d'un corps en deux ou plusieurs parties.
a) [Sur le corps humain] Un filet de sang coulait d'une fente au coin du front (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, St-Antoine, 1883, p. 199). La fente démesurée de sa bouche (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 42) :
1. La bouche est inoubliable : des lèvres incolores, d'un dessin lourd et net; un sourire qui semble venir de très loin, sans hâte, qui allonge démesurément la fente des lèvres sans les entr'ouvrir...
MARTIN DU G, Devenir, 1909, p. 36.
b) [Sur un objet] Ouverture longue et étroite. La tunique en mousseline de pourpre ouvrait jusqu'à la hanche sa fente longue et lâche. Démétrios passa lentement la main par cette ouverture flottante (, Aphrodite, 1896, p. 92). [Le] ruban qui s'échappe en crépitant de la fente d'un téléscripteur (SARRAUTE, Ère soupçon, 1956, p. 97) :
2. Assis l'un près de l'autre dans une profonde encoignure, ils regardaient par la fente d'une meurtrière, comme par le trou d'une serrure, en cachette, le pays lumineux.
TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 54.
Spéc., ARBORIC. Greffe en fente. Greffe par incision pratiquée sur l'arbre ou sur l'arbuste qu'on veut greffer. [Les] systèmes [de greffe] sont aujourd'hui réduits à deux types (...) : la greffe en fente anglaise et la greffe en fente pleine (BRUNET, Matér. vitic., 1909, p. 13).
B.— [Correspond à fendre B]
1. Rupture généralement provoquée par un élément naturel (sécheresse, gel, tremblement de terre, etc.). (Quasi-)synon. crevasse, fissure. Tout le monde sait que les filons sont des fentes remplies après coup (ELIE DE BEAUMONT, Émanat. volcan., 1847, p. 13). Une brique de qualité satisfaisante (...) est compacte, sans gerçures, boursouflures, fentes ou autres cavités (BOURDE, Trav. publ., t. 1, 1928, p. 134) :
3. ... nous nous engageâmes dans une belle et profonde fente de montagne qu'ils appellent « die Hoelle », le creux, la profondeur (et non « l'enfer », comme on le traduit si mal).
MICHELET, Journal, 1842, p. 424.
2. Espace existant entre deux éléments mal joints. L'eau passait sur les bords, entrait par les fentes de la barque (FLAUB., Tentation, 1849, p. 334).
C.— [Correspond à fendre D] SKI. ,,Action d'avancer un ski par rapport à l'autre en se fendant comme un escrimeur; l'écart ainsi obtenu`` (ROB. Suppl. 1970). Cf. GAUTRAT Ski 1969.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1332 (Acte norm. de la Chambre des Comptes, 13, Delisle ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, 1905, p. 698). D'un subst. fém. findita, de finditus part. passé de findere (fendre) (BL.-W.1-5), class. fissus, fissa (fesse), ou plutôt formé sur fendre d'apr. le modèle rente : rendre (FEW. t 3, 552b). Fréq. abs. littér. : 777. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 275, b) 1 349; XXe s. : a) 1 300, b) 710.

fente [fɑ̃t] n. f.
ÉTYM. 1332; lat. pop. findita, p. p. fém. de findere. → Fendre.
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I
1 Ouverture étroite et longue, plus ou moins profonde (à la surface d'une matière solide). || Fentes de l'écorce terrestre. Brisure, cassure, coupure, crevasse, déchirure, faille; fissure. || Fente ouverte dans la terre. Sillon. || Fentes se produisant à la surface d'un corps. Craquelure; crevasse; fêlure; fendillé; gerçure. || Le gel produit des fentes dans le bois et dans la pierre. Gélivure. || Le plombier bouche la fente d'un tuyau. Fuite. || Fente dans une vieille muraille. Lézarde. || La croûte du pain bien cuit présente des fentes. Grigne. || Fente dans la peau. Entaille; estafilade; incision.
1 La vieille l'écoutait avec méfiance, en clignotant des yeux, et dans son visage d'un jaune de cire, où les lèvres avaient disparu, la bouche n'était plus qu'une fente transversale.
M. Barrès, la Colline inspirée, p. 235.
Minér. || Fente des filons métalliques. Gerçure.
Anat. Séparation étroite, allongée entre deux parties ou structures. || Fente palpébrale. || Fente vulvaire.
Arbor. || Fente où l'on place une ente. Enture.
2 Interstice très étroit provoquant une solution de continuité (dans un ensemble). Espace, intervalle, jour, vide. || En hiver, on bouche, on calfeutre les fentes des portes et des fenêtres. || Boucher, étouper les fentes d'un tonneau. || Calfater les fentes des planches d'une barque.
2 Les jeunes filles, enfermées dans le logis, s'étaient ménagé aux fenêtres de petites fentes par lesquelles elles les virent arriver (…)
G. Sand, la Mare au diable, p. 153.
2.1 (…) le fusil en bandoulière, suivi de ses deux chiens, (il) descendait son petit escalier en pierres entre les fentes desquelles les chardons, les pissenlits et les clochettes n'étaient plus en fleurs, mais dont la vigne vierge, qui sortait aussi de la pierre, jaillissait, retombait comme une fontaine et se laissant glisser le long des marches était maintenant entièrement rouge, — et partait chasser.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 512.
3 (…) mettre son œil aux fentes des palissades (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, II, p. 15.
3 Ouverture étroite et allongée pratiquée dans toute l'épaisseur d'une matière. || Fentes dans un mur. Chantepleure, meurtrière. || La fente d'une tirelire, d'une boîte à lettres. || Volets métalliques à fentes.Fentes d'une pèlerine, pour passer les bras. || Fente d'une poche. || La fente de la braguette, d'une boutonnière.Coupure pratiquée perpendiculairement au bord et dans toute l'épaisseur. || Fente d'une jupe. || Veston à fentes sur les côtés.
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II Action de fendre (dans quelques emplois).
1 (1594). Techn. || Bois de fente, destiné à être fendu, débité.
2 (1906, in Petiot). Action de se fendre, à l'escrime. Développement.
Ski. Action d'avancer un ski par rapport à l'autre. || Mouvement accompli en fente, en se fendant.L'écart ainsi obtenu.
4 Le télémark (…) est un virage accompli en fente avant prononcée (presque un genou au sol). Le ski avant, placé en travers (…) donnant la direction nouvelle pendant que le ski arrière (…) bute de sa spatule contre le pied avant.
Jean Dauven, Technique du sport, p. 119.
3 Abstrait, dr. || Fente successorale : partage égal de la succession entre la ligne maternelle et la ligne paternelle, indépendamment des degrés.
DÉR. Fenton.

Encyclopédie Universelle. 2012.