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favoriser

favoriser [ favɔrize ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1330; lat. favor « faveur »
1(Personnes) Agir en faveur de. aider, appuyer, encourager, protéger, soutenir. Favoriser un débutant. pousser. L'examinateur a favorisé ce candidat. avantager; favoritisme.
(Choses) Être favorable à (qqn). Les événements l'ont favorisé. La nature ne l'a pas favorisé. « Il exposait les difficultés réelles d'une enquête menée dans des conditions qui ne le favorisaient point » (Mac Orlan). « des hommes favorisés par les dons, par le talent » (Duhamel). P. p. adj. Catégories sociales favorisées (opposé à défavorisé) . privilégié.
2Littér. FAVORISER (QQN) DE : gratifier (d'un avantage). La nature l'a favorisé de ses dons. douer.
3Cour. Aider, contribuer au développement, au succès de (qqch.). Le maire a favorisé ce plan d'urbanisme. La faiblesse du pouvoir favorisa l'insurrection. L'obscurité a favorisé sa fuite. faciliter, seconder, servir.
⊗ CONTR. Défavoriser. Contrarier, empêcher, 1. entraver.

favoriser verbe transitif (latin favor, -oris, faveur) Placer quelqu'un dans une situation qui l'avantage, lui accorder un avantage, un privilège ; avantager : Il n'est pas favorisé par la chance. Créer les conditions qui permettent le succès d'une action, le développement d'une activité ; faciliter, encourager : Mesures qui favorisent le commerce. Littéraire. Faire bénéficier quelqu'un d'une faveur ; gratifier : Elle ne l'a même pas favorisé d'un regard.favoriser (synonymes) verbe transitif (latin favor, -oris, faveur) Placer quelqu'un dans une situation qui l'avantage, lui accorder un...
Synonymes :
- appuyer
- avantager
- épauler
- pistonner (familier)
- pousser
- privilégier
- protéger
Contraires :
- défavoriser
- désavantager
- desservir
- frustrer
- handicaper
Créer les conditions qui permettent le succès d'une action, le...
Synonymes :
- aider
- encourager
- faciliter
- seconder
- servir
Contraires :
- contrarier
- contrecarrer
- empêcher
- entraver
- gêner
- s'opposer
Littéraire. Faire bénéficier quelqu'un d'une faveur ; gratifier
Synonymes :
- doter
- gratifier

favoriser
v. tr.
d1./d Traiter (qqn ou qqch) avec faveur, pour le soutenir ou l'avantager. Favoriser un ami.
|| (Sujet nom de chose.) Les circonstances l'ont favorisé, lui ont été favorables.
d2./d Apporter son appui, sa contribution, son encouragement à (qqn ou qqch). Favoriser une entreprise.
|| (Sujet nom de chose.) Le progrès des communications favorise les échanges.

⇒FAVORISER, verbe trans.
A.— [Avec une idée de préférence] Traiter (quelqu'un) avec une bienveillance particulière. [La maîtresse de maison] se croyait le droit de favoriser les très jeunes (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 66). Une politique favorisant exclusivement le centre (BARRÈS, Cahiers, t. 4, 1919-20, p. 120). La nature et la fortune ne m'avaient pas favorisé (FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 480) :
1. D'autres groupes s'étaient formés, politiques et confessionnels, et chacun favorisait ses camarades. Je fus donc amené à favoriser les miens. Ce qui était déjà une petite concession. Même parmi nous, je ne pus maintenir une parfaite égalité.
CAMUS, Chute, 1956, p. 1538.
Favoriser + gérondif. Ainsi le [l'homme] favoriserai-je en étudiant avant tout ses problèmes (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 581).
Favoriser au détriment, aux dépens de. Une réforme qui semblait favoriser l'Église aux dépens de l'Université (FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 347). Avoir favorisé les villes au détriment des campagnes (BERGSON, Deux sources, 1932, p. 327).
Au part. passé. [Avec un compl. d'agent introd. par une prép.] Sont-ils plus favorisés du sort, ceux dont le père existe (BOURGET, Nouv. Essais psychol., 1885, p. 59). Il est seulement moins heureux dans ses entreprises, moins favorisé du hasard (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 185).
Spéc. Donner plus qu'à un autre :
2. Le père ne peut favoriser aucun de ses fils; le grand-père ne peut favoriser aucun de ses petits-fils. Tous, ils recevront absolument, mathématiquement, part égale.
JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 206.
Au part. passé. [En parlant du sol, du climat] Qui est plus riche, meilleur qu'un autre. Région favorisée. Des délices que la nature a répandues sur cette terre favorisée que le Nil embrase de tout son amour (COTTIN, Mathilde, t. 1, 1805, p. 294). Ces terres, aujourd'hui si favorisées du soleil, ont été autrefois sous des zones glaciales (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 173).
B.— [Sans idée de préférence]
1. [Avec l'idée d'accorder un bienfait particulier]
a) Favoriser (qqn) de (qqc.). Gratifier (quelqu'un) de (quelque chose). Favoriser d'un miracle. Doublon favorisait d'une remise cette puissante maison (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 588). Je le suppliais de me favoriser d'une prompte réponse (FRANCE, Bonnard, 1881, p. 297).
[Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] Vous avez favorisé de vos regards certain carnet (GIDE, Caves, 1914, p. 734).
Au part. passé. Le blessé est devenu un objet de mode (...) il alla à une ambulance favorisée de blessés (GONCOURT, Journal, 1870, p. 672). Les jeunes prophètes favorisés de visitations miraculeuses (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 50).
b) Spéc., dans le domaine des rapports amoureux. Donner ses faveurs (à quelqu'un), lui manifester son amour par des marques déterminées. Au part. passé. Benjamin Constant, comme tous ceux qui ont aimé Louise, n'a pas été plus favorisé que les autres (DELÉCLUZE, Journal, 1825, p. 127). Bien qu'il se prétendît favorisé des femmes autant que pas un (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 306).
2. [Avec l'idée d'une aide plus ou moins durable]
a) Favoriser qqc. Soutenir, rendre possible (une action, un comportement). Favoriser la croissance, le développement.
[Le suj. désigne une pers.] Il ouvrit la porte pour favoriser la fuite du jeune religieux (FRANCE, Île ping., 1908, p. 131). Je favorisais cette amitié qui occupait Odile sans danger pendant que j'étais au bureau (MAUROIS, Climats, 1928, p. 57). Je ne veux pas qu'on me croie capable de favoriser une opération de police (BERNANOS, Crime, 1935, p. 762).
[Le suj. désigne une action, un processus de transformation] L'amélioration, presque incroyable, de ma santé favorise beaucoup mon travail (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1118). Cette censure ne favorisait certes pas de libres effusions (BEAUVOIR, Mém. J. fille, 1958, p. 119).
Spéc. Permettre le développement (de quelque chose). La destruction des ronces pour planter les pins a favorisé les fougères (LARBAUD, Journal, 1934, p. 304) La vie commune devait favoriser et non contrecarrer mon entreprise fondamentale : m'approprier le monde (BEAUVOIR, Mém. J. fille, 1958 p. 147).
b) Favoriser qqc./qqn. [Le suj. désigne une chose] Apporter son aide, être favorable à. La pente du pré favorisait nos enjambées énormes (GIDE, Nouv. Nourr., 1935, p. 258). Des bons du trésor qui favorisent l'esprit d'épargne (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 119) :
3. ... elle eut beau se débattre, elle fut enlevée par deux hommes et portée vers la voiture sans qu'elle pût jeter un seul cri, et sans que l'on s'aperçût de sa disparition, car l'obscurité, le tumulte, tout favorisa cet enlèvement.
BALZAC, Annette, t. 1, 1824, p. 219.
Au part. passé. Ce déploiement de capitaux fut si heureusement favorisé par les circonstances que la fortune du maître se doubla (NODIER, Fée Miettes, 1831, p. 171).
Spéc. [En parlant du temps] Être favorable, faciliter l'action de quelqu'un, le déroulement des événements. Depuis cinq jours que nous avons quitté la Jamaïque, le temps nous favorise (SUE, Atar Gull, 1831, p. 30). Favorisée par un temps délicieux, la funèbre cérémonie ne laissa rien à désirer au point de vue de l'agrément (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, tabl. 6, II, p. 224) :
4. Malheureusement, le temps, qui nous avait favorisé les premiers jours, changea brusquement dans la nuit du 24 au 25; la pluie se mit à tomber.
JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 89.
Rem. La docum. atteste le part. prés. en emploi adj. Cause favorisante; facteur favorisant. L'aluminium (...) exerce (...) une action favorisante en augmentant sa multiplication [de la levure] et son activité (BOULLANGER, Malt., brass., 1934, p. 464).
Prononc. et Orth. :[], (je) favorise []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1336 favorisier « agir en faveur de » (Récit d'un bourgeois de Valenciennes, éd. Kervyn, 248 d'apr. A. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 698). Dér. de favor, forme anc. de faveur1, ou du lat. favor; suff. -is(i)er. Fréq. abs. littér. :1 307. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 545, b) 959; XXe s. : a) 1 073, b) 2 224.

favoriser [favɔʀize] v. tr.
ÉTYM. 1330; de faveur, d'après le lat. favor.
1 Agir en faveur de. Aider, encourager, protéger, soutenir.(Sujet n. de personne). || Favoriser un parti, une entreprise. || Favoriser un débutant. Pousser. || L'examinateur a favorisé ce candidat. Avantager; partialité, préférence. || Favoriser un complot, des troubles, le crime. Prêter (les mains), provoquer; complicité, connivence (→ Atrocité, cit. 3).Vieilli. || Favoriser les passions, les vices de qqn.
1 La fortune tourne tout à l'avantage de ceux qu'elle favorise.
La Rochefoucauld, Maximes, 60.
2 Il est en quelque sorte deux jeunesses, la jeunesse durant laquelle on croit, la jeunesse pendant laquelle on agit; souvent elles se confondent chez les hommes que la nature a favorisés, et qui sont, comme César, Newton et Bonaparte, les plus grands parmi les grands hommes.
Balzac, Un drame au bord de la mer, Pl., t. IX, p. 877.
3 (…) Germaine ne fait rien pour favoriser son entreprise (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XII, p. 131.
(Sujet n. de chose). Être favorable à qqn. || Les événements l'ont favorisé, il a le vent en poupe. || Nous avons passé une bonne journée : le temps nous a favorisés. || La paresse a favorisé chez lui la rêverie.
4 Cette porte secrète, ici, nous favorise.
Corneille, Nicomède, V, 5.
5 Ce lieu le favorise, et je vous y retiens
Pour lui faciliter de si doux entretiens.
Racine, Britannicus, III, 8.
6 Il exposait les difficultés réelles d'une enquête menée dans des conditions qui ne le favorisaient point.
P. Mac Orlan, la Bandera, XVI.
2 Littér. || Favoriser (qqn) de… Gratifier (d'un avantage). || La nature l'a favorisé de ses dons. Douer, partager. || Elle finit par me favoriser de sa protection. Accorder.
7 Ils nous favorisent au moins
De l'honneur de la confidence.
Molière, Psyché, I, 3.
8 J'ai vu favoriser de votre confiance Othon, Sénécion, jeunes voluptueux.
Racine, Britannicus, IV, 2.
3 Cour. (Surtout sujet n. de chose). Faire se développer; aider, contribuer au développement, au succès de (quelque chose). || Favoriser l'éclosion d'un sentiment, la naissance d'un état d'âme, l'évolution (cit. 3) d'un mouvement littéraire. || La faiblesse du pouvoir favorisa l'insurrection. || Les circonstances ont favorisé le développement de cette industrie (→ Commerce, cit. 8). || L'obscurité a favorisé sa fuite. Faciliter, seconder; servir.
9 Les beaux ballons des Vosges, la chaîne même de l'Alsace, ces montagnes à formes douces et paisibles, favorisaient d'autant mieux la guerre.
Michelet, Hist. de France, t. II, III, p. 147.
10 L'état social favorise et augmente la liberté.
Jaurès, Hist. socialiste…, t. I, p. 341.
11 Je me rendais compte que l'absence, tout en favorisant comme je le savais déjà, la cristallisation de l'amour, endort pour un temps la jalousie (…)
A. Maurois, Climats, I, X, p. 83.
——————
favorisé, ée p. p. adj.
|| Favorisé par les circonstances, par le sort, par la fortune (→ Esprit, cit. 78). Fortuné, heureux, loti (bien), privilégié, prospère.
12 Sans répit, chez nous, la province produit des hommes favorisés par les dons, par le talent, parfois par le génie (…)
G. Duhamel, le Temps de la recherche, p. 88.
CONTR. Défavoriser. — Contrarier, contrecarrer, disgracier, empêcher, enrayer, entraver, persécuter.

Encyclopédie Universelle. 2012.