Akademik

faune

1. faune [ fon ] n. m.
• 1372; lat. Faunus, dieu champêtre
Divinité champêtre mythologique, à l'image de Pan. chèvre-pied, sylvain. Les faunes sont représentés avec le corps velu, de longues oreilles pointues, des cornes et des pieds de chèvre. Les faunes, les satyres et les nymphes. « L'Après-midi d'un faune », églogue de Mallarmé, poème symphonique de Debussy. faune 2. faune [ fon ] n. f.
• 1783; lat. sc. fauna, de 1. faune
1Vx Description des animaux d'un pays; ouvrage qui donne cette description. 2. bestiaire.
2Mod. Ensemble des animaux (d'une région ou d'un milieu déterminés). « la faune, plus que la flore, fait l'intérêt constant du paysage » (A. Gide). La faune d'un parc régional. Faune ailée. avifaune. Faune préhistorique. Faune polaire, tropicale.
3Fig. et péj. Ensemble de gens qui fréquentent un lieu et ont des mœurs caractéristiques et pittoresques. La faune des Halles.

faune nom masculin (latin faunus) Chez les Romains, divinité champêtre représentée avec des cornes, des pieds de chèvre et des oreilles pointues. ● faune (homonymes) nom masculin (latin faunus) faune nom féminin phone nom masculinfaune nom féminin (latin scientifique fauna, de Faunus, nom propre) Ensemble des espèces animales vivant dans un espace géographique ou un habitat déterminé. Ouvrage qui contient l'énumération et la description de ces espèces ainsi que des tableaux permettant leur détermination. Péjoratif. Ensemble des gens d'un type particulier qui fréquentent un lieu : La faune de Saint-Tropez.faune (homonymes) nom féminin (latin scientifique fauna, de Faunus, nom propre) faune nom masculin phone nom masculin

Faunus ou Faune
dans la myth. lat., dieu protecteur des bergers et des troupeaux; assimilé au dieu grec Pan. Il est en général figuré par un personnage cornu à pieds de chèvre.

I.
⇒FAUNE1, subst. masc.
A.— MYTH. LAT. Divinité champêtre représentée avec un torse humain, des oreilles pointues, des pieds et des cornes de chèvre. (Quasi-)synon. satyre, sylvain. Les nymphes lascives (...) d'un éclat de rire agaçaient sur les rives Les Faunes indolents couchés dans les roseaux (MUSSET, Rolla, 1833, p. 1). S'enivrer, lascif, Aux blanches nudités des nymphes peu vêtues, Le faune aux pieds de chèvre, aux oreilles pointues! (HUGO, Contempl., t. 1, 1856, p. 93). Je regrette le temps (...) des faunes animaux, Dieux qui mordaient d'amour l'écorce des rameaux Et dans les nénufars baisaient la Nymphe blonde! (RIMBAUD, Poés., 1871, p. 40). Cf. aussi bruni, ie ex. 1 :
1. Frappant sur la mousse des bois la corne de leurs pieds, les faunes à bouche fendue suivent le vieux Pan des pasteurs, qui claque dans ses mains au milieu de son troupeau; ils ricanent, ils sont velus; leur front rugueux est couvert de boutons roses comme les bourgeons de tilleuls à la saison du printemps.
FLAUB., Tentation, 1849, p. 474.
L'Après-midi d'un faune. Églogue de Mallarmé. Un petit poëme, trop annoncé sur la couverture de la République des Lettres, l'Après-midi d'un Faune (MALLARMÉ, Corresp., 1876, p. 115). Prélude à l'Après-midi d'un faune. Poème symphonique de Debussy.
P. méton. Statue représentant un faune. Un faune en marbre. Le FAUNE BARBERINI, la plus admirable traduction, par le marbre et l'art statuaire, d'une humanité contemporaine des dieux (GONCOURT, Journal, 1860, p. 813).
Rem. Le faune, étant dans la myth. lat. un des symboles de la fécondité, il connote souvent l'espièglerie libidineuse, la lubricité.
B.— P. compar. et fam. Homme présentant des ressemblances physiques avec un faune, ou ayant un comportement libidineux ou lubrique. Il [Fondan] fit le lapin comme il disait, avançant la bouche, frisant le nez, dans un remuement du museau entier. Sa tête de faune canaille suait le vice (ZOLA, Nana, 1880, p. 1286). La femme criait à Maupassant :« A moi, mon faune! » — se jetait sur lui et lui suçait la verge (GONCOURT, Journal, 1892, p. 324) :
2. Graslin avait un nez retroussé, une bouche à grosses lèvres lippues, un front cambré, des pommettes rieuses, des oreilles épaisses à larges bords corrodés par l'âcreté du sang; enfin c'était le satyre antique, un faune en redingote, en gilet de satin noir, le cou serré d'une cravate blanche.
BALZAC, Curé vill., 1839, p. 25.
REM. 1. Faunin, subst. masc. et adj. a) Subst. masc. Petit faune. [La bacchante] (...) mollement renversée en arrière, s'appuie d'une main sur l'épaule d'un petit faunin, se haussant sur la pointe du pied (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, 1881, p. 13). b) Adj. Qui tient du faune. De petits paysans faunins chevauchant des chèvres (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, 1881 p. 14). Un buste de Verlaine placé au milieu d'une marche, souriait, de son visage faunin (MONTESQUIOU, Mém., t. 3, 1921, p. 190). Les formes fauniaque et faunien, ienne, adj. enregistrées par BESCH. 1845 et ROB., ne sont pas attestées dans la docum. 2) Faunerie, subst. fém. État d'une personne qui ne s'occupe que des faunes ou d'actions (libidineuses ou lubriques) généralement attribuées aux faunes. Cf. érotique ex. 4.
Prononc. et Orth. :[fo:n]. Enq. on, D/. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1372 (CORBICHON, Propr. des choses, XVIII, 46, édit. 1522 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 697). Empr. au lat. Faunus, nom d'un dieu champêtre, dieu de la fécondité des troupeaux et des champs, plur. Fauni « petits génies champêtres ».
II.
⇒FAUNE2, subst. fém.
A.— Vx. Description des animaux d'un pays. La Faune est aux animaux ce qu'est la Flore par rapport aux végétaux (BOUILLET, 1859).
,,Ouvrage zoologique donnant cette description`` (Ac.).
B.— 1. Ensemble des animaux d'une région, d'un milieu, ou d'une époque déterminés. Faune abyssale, cavernicole, marine, pélagique, phréatique; les faunes de mammifères; la faune et la flore. Un chien, un oiseau qui passaient, derniers vestiges de la faune qui remplissait l'univers primitif, et que l'homme a détruite (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 801). Une faune abondante de spirilles, de vibrions, de monades, de bactéries, de pénicilles (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 94) :
1. Si l'on considère les éléments zoologiques qui entrent dans la composition d'une faune régionale, on constate qu'elle est des plus hétérogènes; elle se compose de représentants des espèces les plus diverses, que des circonstances, toujours difficiles à préciser, mais liées à la concurrence vitale, ont amenés dans cette contrée.
VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 7.
2. P. anal. et péj. Ensemble des gens, généralement pittoresques ou très particuliers, qui fréquentent un lieu déterminé. Les habituées de la messe de six heures sortaient une à une des rues sombres — pieuse faune des églises provinciales (MAURIAC, Robe prétexte, 1914, p. 49). La faune habituelle des ratatinés (...) des anonymes, des miteux (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 193) :
2. La faune des Champs-Élysées, en effet, vivait dans cette ultra-moderne forêt de Bondy dont les tanières étaient tantôt les bureaux somptueux, tantôt les cagnes sordides (...) transformés en pièges à gogos...
VIALAR, Tournez, 1956, p. 186.
Rem. La docum. atteste qq. emplois p. anal. ou p. métaph. désignant un ensemble d'objets quelconques, généralement bizarres, étranges ou inhabituels. Océan de musique, où grondent des milliers d'êtres : c'est la faune sauvage, le libre monde des sons (ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 249). Vous voyez les mythes mourir, et s'appauvrir indéfiniment la faune des choses vagues et des idées (VALÉRY, Variété II, 1929, p. 231).
REM. 1. Faunistique, adj. Relatif à la faune. Synon. faunique. L'étude des fossiles (...) reconstitue les associations faunistiques et floristiques de la paléoécologie (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 504). L'élaboration de vastes études faunistiques couvrant des aires géographiques variables (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964 p. 669). 2. Faunule, subst. fém. Faune de tout petits animaux. La faunule thermale (entre 40o et le maximum) et subthermale (de 40o à 30o) comprend, 1o Un certain nombre de protozoaires (CUÉNOT, La Genèse des espèces animales, Paris, Alcan, 1932, p. 631).
Prononc. et Orth. :[fo:n]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1783 (Faune vaudoise ds BL.-W.3-5); 1802 (WALCKENAER, Faune paris. ds DG). Tiré de faune1 p. anal. avec flore (lat. Flora); cf. lat. sc. fauna attesté par Linné dans le titre d'un ouvrage : Fauna Sueciae regni, 1746, parallèlement à Flora Suecica, 1745, v. NED et RITTER, Bulletin de l'Institut Genevois t. 36, p. 421; l'angl. fauna dès 1771, NED. Fréq. abs. littér. : 376. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 204, b) 801; XXe s. : a) 728, b) 557. Bbg. RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, pp. 421-422.

1. faune [fon] n. m.
ÉTYM. 1372; lat. Faunus, dieu champêtre.
1 Didact. (myth. lat.). Divinité champêtre à l'image de Pan. Chèvre-pied, sylvain. || Les faunes sont représentés avec le corps velu, de longues oreilles pointues, des cornes et des pieds de chèvre. || Faune qui joue de la flûte (→ Concert, cit. 14). || Les faunes, les satyres et les nymphes.« L'après-midi d'un faune », églogue de Mallarmé, poème symphonique de Debussy.
1 (…) ces mélanges (de l'homme avec des bêtes) avaient produit des égipans, des faunes, des satyres (…) plusieurs grands personnages de l'antiquité en avaient vu (…)
Voltaire, Candide, XVI.
2 Une naïade âgée, auprès d'un aulne,
Avec un brin de saule agace un faune
Qui lui sourit, bucolique et galant.
Verlaine, Parallèlement, « Allégorie ».
3 Un faune effaré montre ses deux yeux
Et mord les fleurs rouges de ses dents blanches.
Brunie et sanglante ainsi qu'un vin vieux,
Sa lèvre éclate en rires sous les branches.
Rimbaud, Poésies, « Tête de faune ».
4 Il a l'air d'un faune obèse qui cacherait ses pieds fourchus sous des bottines de chevreau.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, IV, XII.
Statue représentant un faune. || « Un vieux faune de terre cuite Rit au centre des boulingrins » (Verlaine).
2 Homme dont l'apparence ou le comportement érotique évoque le faune. Satyre.
DÉR. Faunesque, faunesse, faunin.
HOM. 2. Faune.
————————
2. faune [fon] n. f.
ÉTYM. 1783; lat. faunus, d'après Flora, flore.
1 Vx. Description des animaux d'un pays. || « Les parties de la zoologie dont les faunes sont les plus avancées, sont celles des oiseaux et des mammifères » (Lachâtre, 1856).Ouvrage qui donne cette description. Bestiaire.
2 Mod. Ensemble des animaux (d'une région ou d'un milieu déterminés). || La flore et la faune de l'Europe. || La faune d'un parc régional. || Faune ailée. Avifaune. || Faune préhistorique. || Faune polaire, faune tropicale. || Faune des mers; faune abyssale, pélagique, littorale. || Caractères archaïques des faunes insulaires.
1 La nature de la faune dépend généralement des formations végétales. — L'existence d'une faune abondante est liée à la richesse de la végétation. L'animal en effet est incapable d'assimiler directement les principes minéraux indispensables à son existence. Le monde végétal nourrit directement les herbivores (mammifères), les granivores (oiseaux), les frugivores (ours, singes), les rongeurs; il nourrit indirectement les carnivores qui se repaissent des premiers.
Demangeon, Cours de géographie, Classe de seconde, p. 284.
2 (…) la faune, plus que la flore encore, fait l'intérêt constant du paysage.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 822.
3 Fig. et péj. Ensemble des personnes très caractéristiques qui fréquentent ordinairement un lieu ou présentent des mœurs particulières et pittoresques. || La faune des cafés de Montparnasse. || Une faune vorace (→ Battre, cit. 73).
DÉR. Faunique, faunistique, faunule.
COMP. Avifaune, microfaune.
HOM. 1. Faune.

Encyclopédie Universelle. 2012.