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fanfaron

fanfaron, onne [ fɑ̃farɔ̃, ɔn ] adj. et n.
• 1609; esp. fanfarrón, de même o. que l'ar. farfâr « bavard, léger »
1Qui se vante avec exagération de sa bravoure, réelle ou supposée. hâbleur. Qui marque une affectation de bravoure. Il est plus fanfaron que courageux. Attitude fanfaronne en face du danger.
Par ext. Qui se vante trop d'un exploit. vantard . Les propos fanfarons d'un don Juan.
2 N. Personne qui se vante de son courage, de ses exploits (réels ou non). bravache, capitan, crâneur, faraud, fendant, fier-à-bras, flambard, matamore, ramenard. Faire le fanfaron : faire le brave. ⇒ fanfaronner. « Les gens qui ne boivent jamais de vin [...] sont des fanfarons de sobriété, buvant en cachette » (Baudelaire).
⊗ CONTR. Modeste.

fanfaron, fanfaronne adjectif et nom (espagnol fanfarrón) Qui fait le brave, vante ses exploits réels ou supposés : Faire le fanfaron. Qui se vante d'être ce qu'il n'est pas ou qui exagère ce qu'il est réellement. ● fanfaron, fanfaronne (synonymes) adjectif et nom (espagnol fanfarrón) Qui fait le brave, vante ses exploits réels ou supposés
Synonymes :
- bravache
- faraud
- fier-à-bras
- matamore
Contraires :
- modeste
- simple
Qui se vante d'être ce qu'il n'est pas ou qui...
Synonymes :
- bluffeur (familier)
- crâneur (familier)
- hâbleur
- m'as-tu-vu (familier)
- vantard
Contraires :
- loyal
- sincère
- timide
fanfaron, fanfaronne adjectif Qui manifeste une affectation de bravoure : Une politique étrangère fanfaronne et imprudente.

fanfaron, onne
adj. et n.
d1./d Se dit d'une personne qui exalte exagérément sa bravoure, ses mérites; vantard.
|| Subst. Un jeune fanfaron.
d2./d Qui dénote la vantardise. Un air fanfaron.

⇒FANFARON, ONNE, adj. et subst.
I.— Emploi adj. Qui affecte la bravoure; qui cherche à s'imposer par le verbe ou l'attitude en exagérant son mérite et son courage. (Quasi-)synon. bravache, hâbleur, vaniteux.
A.— [En parlant d'une pers.] Des soldats fanfarons; les Gascons sont fanfarons. Il était hâbleur comme un vrai Normand, un peu couard et fanfaron (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, St-Antoine, 1883, p. 194). Agité, aventureux, fanfaron jusqu'à l'âge mûr, Thiers, dans sa vieillesse, apparaissait comme l'incarnation du bon sens (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 222) :
1. Cette élégante médiocrité est d'ailleurs délicieuse — surtout avec tout ce qui s'y allie de générosité cachée et d'héroïsme inexprimé — à côté de la vulgarité de Bloch, à la fois pleutre et fanfaron...
PROUST, Temps retr., 1922, p. 741.
B.— [En parlant d'un attribut de la pers., d'un comportement, d'une réalisation] Un air fanfaron; une allure, une brusquerie fanfaronne. [Une] « politique de simplification, de stabilité, de bon sens (...) » consisterait à répudier tous les programmes fastueux et fanfarons (Fondateurs 3e Républ., 1888, p. 157). Mais il n'avait ni la galanterie facile ni l'audace fanfaronne des jours de belle assurance (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 48). Il parlait sans s'occuper de moi et sur un ton fanfaron (LACRETELLE, Silbermann, 1922, p. 12).
II.— Emploi subst., rare au fém.
A.— Personne qui affecte la bravoure, qui vante de façon outrancière ses qualités ou ses actions réelles ou imaginaires. (Quasi-)synon. hâbleur, vantard. Ce fanfaron, si plein de lui-même, fut tout à coup tiré de ses rêves d'ambition par l'arrivée de Grégoire (THIERRY, Récits mérov., t. 1, 1840, p. 291). Au pistolet, à huit heures du matin, au bois de Vincennes, dit Beauchamp, décontenancé, ne sachant pas s'il avait affaire à un fanfaron outrecuidant ou à un être surnaturel (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 423) :
2. Je rencontrai parmi les jeunes gens de mon âge une secte de fanfarons qui allaient tête levée, disant des riens, s'asseyant sans trembler près des femmes qui me semblaient les plus imposantes, débitant des impertinences, mâchant le bout de leur canne, minaudant, se prostituant à eux-mêmes les plus jolies personnes, mettant ou prétendant avoir mis leur tête sur tous les oreillers...
BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 91.
B.— Locutions
1. Faire le fanfaron. Faire le brave (cf. fanfaronner A). Je me suis moqué de moi-même, j'ai fait le fanfaron et aujourd'hui me voilà repoussé honteusement dans mes lignes (M. DE GUÉRIN, Journal, 1833, p. 174). C'est comme une bouteille qu'on vide un soir, pour faire le fanfaron : on paie deux heures d'exaltation d'une longue nuit de migraine et de vomissements (ANOUILH, Répét., 1950, I, p. 27).
2. Vieilli. Un fanfaron de + subst. Personne qui affecte avec ostentation des qualités ou des défauts qu'elle n'a pas. Ce seroit ce jour-là, s'écrie-t-il [Guez de Balzac], que le monde connoîtroit que je ne fais point le fanfaron de philosophie (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 66). Roland était un vrai fanfaron de vices (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 4, 1859, p. 350).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1609 subst. « personnage vantard » (M. RÉGNIER, Satire VIII ds Oeuvres, éd. J. Plattard, p. 65). Empr. à l'esp. fanfarrón « id. » (dep. 1514, panfarrón d'apr. COR.; fanfarrón dep. 1555, Laguna, ibid.), dér. de la même racine onomatopéique que fanfare (panfa- représente une var. de fanfa-, v. COR.; v. aussi FEW t. 23, p. 146); l'ar. farfâr « bavard, inconstant », proposé comme étymon par EWFS2, remonte prob. à la même racine. Fréq. abs. littér. :134.

fanfaron, onne [fɑ̃faʀɔ̃, ɔn] adj. et n.
ÉTYM. 1609, Régnier; esp. fanfarrón, de la même racine onomatopéique que l'arabe fǎrfār, « bavard, léger ».
tableau Mots français d'origine arabe.
Péjoratif.
1 Adj. Qui se vante avec exagération de sa bravoure, réelle ou supposée; qui marque une affectation de bravoure. || Il est plus fanfaron que courageux.(Choses). || Soldat qui débite des histoires fanfaronnes. || Attitude fanfaronne en face du danger.
1 Car qui pourrait souffrir un âne fanfaron ?
La Fontaine, Fables, II, 19.
Qui se vante de son mérite, de ses qualités de manière outrée et invraisemblable; qui est empreint de cette vantardise. || Un cabotin fanfaron.(Choses). || Emphase (cit. 3) fanfaronne. || Les propos fanfarons d'un Don Juan qui se dit irrésistible. || Quel air fanfaron il apporte dans le monde !Être fanfaron de… : être vaniteux de…
2 Lorsqu'elle découvrit à quel point j'étais devenu fanfaron de mon honteux état, elle cessa de me trouver pitoyable le moins du monde (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 65.
2 N. Personne qui se vante de son courage, de ses exploits (réels ou supposés). Avaleur (de gens), bravache, capitan, casseur (d'assiettes), crâneur, fier-à-bras, fendant, fendeur, fracasse, matador, olibrius, pourfendeur, rodomont, tranche-montagne (→ Amateur, cit. 1).
3 Vous n'êtes qu'une fanfaronne, lui dit dom Carlos; vous défiez avec insolence et vous vous cachez huit jours pour ne paraître qu'à une fenêtre grillée.
Scarron, le Roman comique, I, IX.
4 (Il) fit tout ce qu'un fanfaron qui n'aurait pas été trop hardi eût pu faire (…)
Molière, la Princesse d'Élide, 2e argument.
Par ext. || C'est un fanfaron. Craqueur, hâbleur, vantard. — ☑ Loc. Faire le fanfaron : faire le brave. Fanfaronner.
5 Ragotin se mit en bonne humeur, défia tout le monde à boire, comme un fanfaron de taverne qu'il était, fit le plaisant et chanta des chansons en dépit de tout le monde (…)
Scarron, le Roman comique, II, VII.
Vieilli. || Un fanfaron de… : personne qui affecte (des qualités, des vertus qu'il n'a pas).
6 Ce ne sont point du tout fanfarons de vertu (…)
Molière, Tartuffe, I, 5.
7 N'est-il pas raisonnable de penser que les gens qui ne boivent jamais de vin (…) sont (…) des hypocrites, c'est-à-dire des gourmands honteux, des fanfarons de sobriété, buvant en cachette et ayant quelque vice occulte ?
Baudelaire, Du vin et du haschisch, II.
Par anal. || Un fanfaron de vice, qui se vante d'être plus vicieux qu'il n'est réellement.
CONTR. Modeste, simple.
DÉR. Fanfaronnade, fanfaronnard, fanfaronner, fanfaronnerie.

Encyclopédie Universelle. 2012.