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faîte

faîte [ fɛt ] n. m.
• 1552; fest, festeXIIe; frq. °first; d'apr. lat. fastigium
1Techn. Poutre qui forme l'arête supérieure d'un comble et sur laquelle s'appuient les chevrons. faîtage. Couvrir le faîte d'un toit avec des faîtières. Ligne de faîte.
2Cour. La partie la plus élevée d'un édifice. Le faîte d'une maison.
Par ext. La partie la plus haute de qqch. d'élevé. cime, haut, sommet. Grimper au faîte d'un arbre. Le faîte d'une montagne. Ligne de faîte : la crête d'une chaîne de montagnes. La ligne de faîte détermine le partage des eaux des deux versants.
3Fig. Le plus haut point, le plus haut degré. apogée, 1. comble, pinacle (cf. Point culminant). Être au faîte des honneurs, de la gloire. « l'homme tombé du faîte de ses espérances » (Balzac).
⊗ CONTR. Base, pied. ⊗ HOM. Faite (1. fait), fête.

faîte nom masculin (ancien français feste, du francique first, avec l'influence du latin fastigium, faîte) Arête supérieure d'une toiture. Synonyme de faîtage. Partie la plus élevée d'un relief, de quelque chose ; sommet, cime : Le faîte des montagnes. Littéraire. Degré le plus élevé de quelque chose : Arriver au faîte des honneurs.faîte (citations) nom masculin (ancien français feste, du francique first, avec l'influence du latin fastigium, faîte) Pierre Corneille Rouen 1606-Paris 1684 Et, monté sur le faîte, il aspire à descendre. Cinna, II, 1, Auguste faîte (difficultés) nom masculin (ancien français feste, du francique first, avec l'influence du latin fastigium, faîte) Orthographe Avec un accent circonflexe sur le i ; de même pour faîtage, faîteau, faîtier et faîtière. ● faîte (expressions) nom masculin (ancien français feste, du francique first, avec l'influence du latin fastigium, faîte) Ligne de faîte, courbe formée par les points des différentes courbes de niveau d'une surface en lesquels la pente de cette surface admet un minimum relatif. ● faîte (homonymes) nom masculin (ancien français feste, du francique first, avec l'influence du latin fastigium, faîte) fait nom masculin faite forme conjuguée du verbe faite faites forme conjuguée du verbe faire fête nom féminin fête forme conjuguée du verbe fêter fêtent forme conjuguée du verbe fêter fêtes forme conjuguée du verbe fêterfaîte (synonymes) nom masculin (ancien français feste, du francique first, avec l'influence du latin fastigium, faîte) Arête supérieure d'une toiture.
Synonymes :
- faîtage
- ligne de couronnement
- ligne de faîte
Partie la plus élevée d'un relief, de quelque chose ; sommet, cime
Synonymes :
- cime
- crête
- haut
- pointe
- sommet
Littéraire. Degré le plus élevé de quelque chose
Synonymes :
- apogée
- apothéose
- comble
- pinacle
- summum
- zénith

fait, faite
adj.
d1./d Fabriqué. Des vêtements faits sur mesure.
|| Phrase toute faite: locution banale, aphorisme.
être fait pour: être propre, destiné à. Les lois sont faites pour protéger les citoyens.
d2./d Conformé (de telle ou telle manière). Cette femme est faite à ravir.
Fig. Une tête bien faite.
d3./d Réalisé, exécuté. Aussitôt dit, aussitôt fait.
|| Fam. C'est bien fait: c'est mérité.
d4./d Accompli. Ce qui est fait est fait.
C'en est fait: c'est irrévocable.
d5./d Fait à: habitué, endurci à. Fait à la fatigue.
d6./d Qui est à maturité. Un homme fait.
(Choses) à point pour être consommé. Ce fromage est fait.
d7./d Fam. Sur le point d'être découvert, arrêté. Il m'a vu, je suis fait (comme un rat).

⇒FAÎTE, subst. masc.
A.— ARCHIT. Partie supérieure de la charpente d'un édifice; p. méton. arête centrale du toit. (Quasi-) synon. faîtage. Les jets d'eau dans l'ombre, les bosquets avec des lumières qui s'y promènent, et au fond les faîtes gothiques et arabes du palais illuminé (HUGO, Hernani, 1830, V, 1, p. 124). Ô la Marne dorée, où le batelier croit qu'il vogue sur les coteaux et les vignes et les maisons aux faîtes de plâtre, et les jardins où le linge est étendu! (CLAUDEL, Tête d'Or, 1901, 2e part., p. 199).
P. ext. La partie la plus haute d'un édifice, d'un mur, etc. Nous sommes obligés de laisser Fabrice dans sa prison, tout au faîte de la citadelle de Parme (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 262). Je battais en retraite, (...) en courant sur le faîte du mur jusqu'à un endroit haut perché et inaccessible pour eux (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 151) :
1. La vieille forteresse, tour géante debout sur son pic au milieu d'une large vallée, au croisement de trois vallons, se dresse sur le ciel, brune, crevassée, bosselée, mais ronde, depuis son large pied circulaire jusqu'aux tourelles croulantes de son faîte.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Humble drame, 1883, p. 402.
B.— P. anal. La partie la plus haute de quelque chose. Le faîte d'un arbre. (Quasi-)synon. cime, sommet.
1. [En parlant de choses plus ou moins élevées] Le faîte d'une charrette chargée de fourrage vert (BALZAC, Chabert, 1832, p. 67). De gros diamants au faîte du diadème (E. DE GUÉRIN, Journal, 1840, p. 383). Ce désert d'eau dépouillé de ses cyprières et qu'on aperçoit du faîte des mâts en voguant à la Nouvelle-Orléans (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 327). Van der Hogen, dont il n'avait vu que les jambes perchées au faîte d'une échelle (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 2e tabl., II, p. 70).
2. [En parlant du corps humain]. Grand-père Lyrisse haussait les épaules au faîte de son immense échine courbée sous la flasque redingote olive (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 48). Bottés de caoutchouc jusqu'au faîte des cuisses (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 16).
3. [En parlant du relief géographique] Nous sommes parvenus au faîte de cette croupe noire, où nous nous asseyons en silence (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 221). Mais au delà, dans une large échancrure du faubourg, apparaît la ville de Westmount échelonnée jusqu'au faîte de la montagne (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 43).
Spéc. Ligne de faîte. Enfilade de crêtes d'une chaîne de montagnes. La ligne de faîte détermine le partage des eaux des deux versants d'une chaîne de montagnes (Ac. 1878-1932) :
2. En remontant la Schweigen, notre cercle entre obliquement dans les basses Vosges, dont les accidents sont parallèles à la direction du système du Rhin, plus inclinée par rapport au méridien que celle de notre cercle. Ce dernier se rapproche par degrés de la ligne de faîte et finit par la dépasser.
ÉLIE DE BEAUMONT, Stratigraphie, 1869, p. 310.
P. métaph. Me voilà sur la ligne de faîte qui sépare la jeunesse de la maturité (FEUILLET, Honn. d'artiste, 1890, p. 6). Il se voyait debout pour ce seul jour encore sur une étrange ligne de faîte, une crête de partage des eaux d'où il dominait son avenir et sa vie (NIZAN, Conspir., 1938, p. 209). La ligne de faîte qui court de Maurice Scève à Mallarmé et à Paul Valéry (MAURIAC, Journal 3, 1940, p. 272).
C.— Au fig. Le point culminant ou limite, l'apogée de (quelque chose). (Quasi-)synon. pinacle, summum.
1. Dans le domaine des sentiments. Ces tableaux touchants de l'amour dans le mariage (...) me précipitaient du faîte de mes illusions dans un violent désespoir (DURAS, Édouard, 1825, 2e part., p. 181). Nous sommes au faîte du bonheur de Paulina (JOUVE, Paulina, 1925, p. 129).
2. Dans le domaine des relations soc. Le faîte des honneurs; au faîte de la gloire. Thomas Morus aima mieux périr sur l'échafaud que de remonter au faîte des grandeurs (STAËL, Allemagne, t. 4, 1810, p. 291). Un Bonaparte était au faîte de l'État et il n'y avait en France que bien peu de véritables bonapartistes (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 194). De tout temps les puissances installées au faîte de l'appareil social ont travaillé contre ces penseurs (BLOCH, Dest. du S., 1931, p. 239) :
3. Parfois c'est du défaut d'un être médiocre qu'elle [la Providence] use pour empêcher de faillir la suréminence d'un juste. Vous connaissez Morel, d'où il est sorti, à quel faîte j'ai voulu l'élever, autant dire à mon niveau.
PROUST, Temps retr., 1922, p. 805.
3. En partic. Le faîte de la vie. Puissé-je ainsi m'asseoir au faîte de mes jours et contempler la vie (SULLY PRUDH., Solitudes, 1869, p. 83). Il s'était installé dans ce fromage considérable avec le sentiment qu'il atteignait au faîte de sa vie à une œuvre digne de son prestigieux mérite (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 15).
Rem. Le dér. faîté n'est attesté par aucun des dict. consultés. a) [Correspond à faîte A] Comme la muraille, pourtant, était belle! Faîtée d'orpins, fleurie de croulantes cymbalaires (GENEVOIX, Avent. en nous, 1952, p. 32). b) [Correspond à faîte B 2] Un jeune lieutenant, aux épaules faîtées de glace, les conduisait (D'ESPARBÈS, Grogne, 1905, p. 43).
Prononc. et Orth. :[]. Voyelle longue ds DG, PASSY 1814 et BARBEAU-RODHE 1930. V. également NYROP Phonét. 1951, p. 89, qui assimile les voyelles de faîte et fête et les oppose, en tant que voyelles longues, aux voyelles brèves de faite, fait (dans la prononc. de ce mot avec [t] final). Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1135 feste « la partie la plus élevée d'un édifice » (Couronnement de Louis, 827 ds T.-L.). De l'a. b. frq. first « comble d'un édifice, faîte »; cf. a. h. all. first « id. » (GRAFF t. 3, col. 698); all. First. Les lang. rom. supposent une forme ferst (cf. m. b. all. verst « comble d'un édifice » ds LASCH-BORCHLING) qui explique l'a. fr. feste. La réfection orthographique du mot, déjà attestée au XVIe s. (cf. 1547 faiste ds VITRUVE, Architecture, p. 191), est due à un rapprochement avec le lat. class. fastigium de même sens. Fréq. abs. littér. :656. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 916, b) 920; XXe s. : a) 1 328, b) 710.
DÉR. Faîteau,, subst. masc., archit., vieilli. Tuile, ornement de poterie ou plaque de métal (plomb, zinc) recouvrant la poutre de faîte d'un toit. Synon. faîtière. Les cheminées en poterie n'offrant pas d'issue praticable, n'avaient pu permettre de s'introduire par cette voie. Les faîteaux, sains et entiers, n'accusaient d'ailleurs aucune violence (BALZAC, Splend. et mis., 1847, p. 558). []. Demi-longueur de la voyelle rad. ds BARBEAU-RODHE 1930. Ds Ac. 1932. 1res attest. a) 1329 festel « poutre sur laquelle reposent les solives du faîte d'un édifice » (Actes normands de la Chambre des Comptes sous Philippe de Valois, éd. L. Delisle, p. 17), emploi isolé; de nouv. 1521 « tuile creuse dont on recouvre le faîte d'un toit » (Acquits de Laon, Arch. mun. de Laon ds GDF.), rare; b) 1824 faîteau « ornement qui recouvre le faîtage » (BALZAC, Annette, t. 4, p. 9); c) 1872 « ornement en métal ou en poterie vernissée qui se place aux extrémités du faîtage d'un bâtiment » (Lar. 19e); du rad. de faîte, suff. -eau. Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — Archit. 1972, p. 107. — HORNING (A.). Zur Wortgeschichte. Z. rom. Philol. 1897, t. 21, p. 454.

faîte [fɛt] n. m.
ÉTYM. 1552, réfection orthographique, d'après le lat. fastigium, proprt « toit à deux pentes », de feste, n. f., fest, n. m., au XIIe, du francique first.
1 Techn. Poutre qui forme l'arête supérieure d'un comble et sur laquelle s'appuient les chevrons. Faîtage. || Couvrir le faîte d'un toit avec du plomb, des faîtières. Enfaîter.
Loc. Ligne de faîte ou de couronnement, suivant laquelle se coupent les deux plans du comble pour former l'arête supérieure du toit.
1 Apprends à monter sur un comble, à poser le faîte.
Rousseau, Émile, III.
2 L'architecture chinoise (…) amplifie et multiplie les toits (…) De là l'emploi des tuiles noires formant des rainures profondes et de fortes côtes, qui, en haut laissant entre elles des jours, détachent et dégagent le faîte : amenuisé, fleuri, il découpe dans l'air lucide sa frise.
Claudel, Connaissance de l'Est, p. 14.
2 (1680). Cour. (style soutenu). La partie la plus élevée (d'un édifice). || Le faîte d'une maison, d'un palais (→ Carquois, cit. 1; chaume, cit. 8). || Le faîte d'un mur.
3 Elle examinait le pavillon blanc. Comme elle le voyait bien, depuis le faîte jusqu'au petit soupirail de la cave !
J. Green, Adrienne Mesurat, p. 26.
(1636). La partie la plus haute (de quelque chose d'élevé). Cime, haut, sommet. || Grimper au faîte d'un arbre (cit. 9). || Le faîte d'une montagne (→ Aigle, cit. 3). || Le faîte d'une cheminée.
(1838). Techn. (topographie). || Ligne de faîte : la crête d'une chaîne de montagnes. || La ligne de faîte détermine le partage des eaux des deux versants.
3 (1640). Fig. Le plus haut point, le plus haut degré. Acmé, apogée, apothéose, comble, culminant (point culminant), limite, pinacle, summum, zénith (après quelques prép. : à, sur, du…). || Être au faîte des honneurs, de la gloire. || Monter sur le faîte (→ Chute, cit. 7). || Descendre (cit. 22) du faîte.
4 Et monté sur le faîte, il aspire à descendre.
Corneille, Cinna, II, 1.
5 Il faut peu de chose à l'homme tombé du faîte de ses espérances.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 394.
6 L'Assyrie marchait vers son déclin à la même vitesse qu'elle avait atteint le faîte de la puissance.
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, p. 252.
CONTR. Base, fondation, fondement, pied, racine.
DÉR. Faîtage, faîteau, faîtier, faîtière.
COMP. Enfaîter, renfaîter. — Sous-faîte.
HOM. Fête. — Formes des v. faire, fêter.

Encyclopédie Universelle. 2012.