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exorde

exorde [ ɛgzɔrd ] n. m.
• 1488; lat. exordium, de exordiri « commencer »
1Rhét. La première partie (d'un discours). introduction, préambule, prologue (cf. Entrée en matière). « Belle conclusion, et digne de l'exorde ! » (Racine).
2Introduction (d'une œuvre). « L'ouverture, l'exorde, le prélude servent à l'orateur, au poète, au musicien, à disposer leur propre esprit » (Joubert). Il cherchait « un exorde tout simple, emprunté aux événements récents » (Romains ).
⊗ CONTR. Conclusion , épilogue, péroraison. Suite. 1. Fin.

exorde nom masculin (latin exordium) Entrée en matière d'un discours ; introduction. ● exorde (citations) nom masculin (latin exordium) Jean Racine La Ferté-Milon 1639-Paris 1699 Belle conclusion, et digne de l'exorde ! Les Plaideurs, III, 3, Léandre exorde (difficultés) nom masculin (latin exordium) Genre Les deux mots sont masculins : un exode, un exorde. Sens Ne pas confondre ces deux mots de prononciation voisine. 1. Exode = émigration massive d'une population. L'exode des Hébreux quittant l'Égypte. L'exode rural. 2. Exorde = première partie d'un discours. ● exorde (synonymes) nom masculin (latin exordium) Entrée en matière d'un discours ; introduction.
Synonymes :
- introduction
- préambule
- préface
- préliminaire
- prélude

exorde
n. m. RHET Première partie d'un discours.
Par ext., cour. Entrée en matière.

⇒EXORDE, subst. masc.
A.— RHÉT. Première partie d'un discours. Exorde d'une harangue, d'un plaidoyer. L'exorde est principalement un essai de la voix et des périodes, en vue de disposer l'auditoire comme il faut (ALAIN, Beaux-arts, 1920, p. 98) :
1. ... je me voyais à la tribune aux prises avec des mots sans signification, des phrases incohérentes : je cherchais l'adjectif sonore, le substantif retentissant; je polissais la péroraison, je perfectionnais l'exorde.
REYBAUD, Paturot, 1842, p. 354.
SYNT. Exorde simple, tempéré; exorde insinuant ou par insinuation; exorde pompeux ou solennel; exorde véhément ou ex abrupto.
B.— P. ext. Ce qui constitue une entrée en matière, une introduction (à un entretien, à un écrit, à une composition musicale, etc.). L'exorde d'un livre, d'un poème. Une introduction lente, où vous pouvez trouvez à votre gré, soit une image de la paix du désert, soit un exorde purement musical (LALO, Mus., 1899, p. 339). Vous me direz sans doute : foin des exordes, veuillez me parler de vous (BERNANOS, Lettres inéd., 1905, p. 1733).
C.— Au fig. Commencement d'une chose. Cette conception, qui fut comme l'exorde du monde (LACORD., Conf. N.D., 1848, p. 111) :
2. SALUT ... Choses visibles!
Je vous écoute, notre Aujourd'hui dont l'Exorde est si beau...
VALÉRY, Mauv. pens., 1942, p. 134.
Prononc. et Orth. :[]. Cf. é-1. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1488 « commencement » (La Mer des Histoires, I, 88b, édit. 1491 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 62); 1521 en partic. rhét. (FABRI, Rhet., f° 17 v° ds GDF. Compl.). Empr. au lat. class. exordium « commencement » et en partic. « commencement d'un discours ». Fréq. abs. littér. :89.

exorde [ɛgzɔʀd] n. m.
ÉTYM. 1488; lat. exordium, de exordiri « commencer », de ex-, et ordiri. → Ourdir.
1 Rhét. ou littér. La première partie d'un discours. Début, entrée (entrée en matière), introduction, préambule, prologue. || L'exorde d'une harangue, d'un plaidoyer. || Exorde insinuant, par insinuation. || Exorde ex abrupto, par lequel l'orateur entre brusquement en matière, sans préparer son auditoire.
1 Un exorde doit être simple et sans affectation; cela est aussi vrai dans la poésie que dans les discours oratoires, parce que c'est une règle fondée sur la nature, qui est la même partout.
Boileau, Longin, Sublime, Réflexion, II, in Littré.
2 Belle conclusion, et digne de l'exorde !
Racine, les Plaideurs, III, 3.
Par ext. Introduction à (un écrit, une œuvre musicale, etc.). || Exorde d'un poème.
3 L'ouverture, l'exorde, le prélude, servent à l'orateur, au poète, au musicien, à disposer leur propre esprit, et aux auditeurs à préparer leur attention. Il doit y régner je ne sais quelle lenteur, participant du silence qui précède et du bruit qui va suivre. L'artiste y doit faire montre de ses ressources, afin de donner des gages de sa capacité, mais avec la modestie et la réserve d'un homme dont les sens s'éveillent, pour ainsi dire, et n'entrent en jeu que l'un après l'autre. Ce n'est que lorsque l'esprit a pris son vol, et l'attention, sa stabilité, que l'opération commence et que le sujet se déploie.
Joseph Joubert, Pensées, XXIII, XCVIII.
3.1 Mais, si ces premières déclarations de l'article (ce qu'on eût appelé autrefois l'exorde) sont si désintéressées, la suite l'est généralement beaucoup moins.
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 784.
4 Ce qu'il cherchait, c'était un exorde tout simple, emprunté aux événements récents.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XXIII, p. 254.
2 (1713). Littér. et rare. Début, commencement d'une affaire, d'une entreprise. || Voilà un beau début, voyons si la fin répondra à l'exorde (Académie).
CONTR. Conclusion, épilogue, péroraison. — Fin, suite.

Encyclopédie Universelle. 2012.